Jeux Video Test rétro - Zelda Twilight Princess

En ce début de semaine parlons un peu de Zelda avec le test de Twilight Princess sur GameCube par Kimi.




Le culte voué à Link et Zelda depuis plus de deux décennies et demi provient notamment d’un sens de l’éthique et d’une gestion de composantes menée d’une main de fer par Nintendo qui, depuis le premier épisode sorti sur NES en novembre 1987, n’a pas cessé d'expérimenter de nouvelles idées, l'éditeur japonais cherchant sans relâche de nouvelles trouvailles dans l'optique de toujours satisfaire les fans de la première heure, avides d'action et d'aventure.
Si l’on peut dire que Shigeru Miyamoto et Takashi Tezuka  furent à la base d’un système unique allait un gameplay innovant à des personnages charismatiques et des musiques envoutantes signées Kôji Kondo, la série a atteint véritablement son appogée en passant brillamment le cap de la 3D avec Ocarina of Time sur Nintendo 64.

The Wind Waker sur GameCube apporta un vent de fraîcheur lors de sa sortie en Mai 2003 grâce à son style graphique novateur (celui du cel-shadding) et à son personnage principal : Link Cartoon, une sorte de mini-link doté d'un look très poupon, lui allant à ravir. Les années qui suivirent la sortie de Wind Waker furent avares en informations envers le prochain opus, le titre de ce dernier fut dévoilé : Twilight Princess. Ce nouveau jeu aura connu de nombreux reports avant de voir le jour dans nos contrées en Décembre 2006 sur Wii et GameCube. Mais venons-en au fait… Que vaut ce Twilight Princess ?




Les ténèbres ne peuvent perdurer que si, au loin, reste une étincelle de clarté...

Avant même de commencer notre première partie, nous pouvons remarquer l'admirable travail effectué en ce qui concerne l'illustration première du jeu, celle-ci faisant la part belle entre l'humain et l'animal, le contraste entre ces deux homologues s'exprimant grâce aux couleurs employées : piquantes pour Link et ténébreuses pour le loup. Une illustration qui n'est pas sans rappeler celle de Metroid Prime 2 : Echoes sorti sur GameCube deux ans plus tôt. L'introduction de ce Twilight Princess est également magnifique : nous pouvons y voir Link chevauchant Epona sur une plaine, la musique est douce, harmonieuse et adhère parfaitement aux sabots de la jument foulant le sol de cette grande étendue. Les angles de caméras sont parfaits et donnent davantage de profondeur à la course de Link. Enfin, nous pouvons voir apparaître le loup en fin d'introduction qui, dans un long hurlement, fait entendre sa hargne envers une étrange entité se dressant devant lui. Le titre apparaît alors à l'écran : Twilight Princess. Cette entrée en matière aura fait trembler les aficionados cette saga culte qu'est The Legend of Zelda. Après avoir appuyé sur le bouton Start, nous nous retrouvons avec trois emplacements de sauvegarde et nous pouvons changer si nous le souhaitons, le nom de notre héros et de sa monture. Les fans préfèreront garder toute l'essence de la série en conservant les deux noms proposés à l'écran

Le jeu commence dans le petit village de Toal, situé en périphérie d'Hyrule et nous faisons la connaissance de Link, cavalier de son village, encore insouciant de la lourde tâche qui l'attend et qui aide les habitants de la communauté dans leurs tâches respectives. Un quotidien paisible, tranquille mais qui sera vite perturbé par l'enlèvement de son amie : Iria. Link sera donc obligé de s'aventurer en dehors de Toal, village qu'il considère comme une partie de soi-même, pour braver les dangers afin de secourir son amie. L'aspect conservateur qu'avait le village de Toal en la personne de Link s'effacera au fur et à mesure, le jeune homme découvrant que le monde dans lequel il vit est corrompu jusqu'à la moelle. En effet, les ténèbres commencent à prendre le pas sur le monde des humains et ce n'est qu'une question de temps pour que les ténèbres ne s'emparent définitivement du peu de lumière qu'il reste. Link se voit donc, malgré lui, contraint de mener à bien deux objectifs : éradiquer les ténèbres et sauver son amie. En somme, le scénario de ce Twilight Princess est relativement classique et ne casse pas trois pattes à un canard. Les jeux de la saga culte ne sont pas n'ont plus révolutionnaire au niveau scénaristique, c'est avant tout l'univers qui prime.

Cependant, quelques nouveautés apportent une dimension mature à ce nouveau jeu. Je pense, bien entendu à la transformation de Link en loup et à l'apparition d'un nouveau personnage : Midona. Link a toujours été le personnage central de la licence phare de Nintendo, l'éditeur japonais concentrant tout ses efforts d'ordre narratifs sur le héros à la tunique verte. La méthode reste inchangée dans le cas de Twilight Princess, le scénario dans son intégralité reposant à nouveau sur les épaules de Link. Cette fois-ci, il sera accompagné par Midona, un petit être de sexe féminin aidant Link dans sa quête, lui prodiguant des conseils et grimpant sur le dos de Link lorsque ce dernier se transforme en loup. Au premier abord, Midona s'avère être un véritable boulet, cette petite peste étant très malicieuse, moqueuse et imbue d'elle même. Néanmoins, le joueur s'apercevra que Midona peut-être très attachante, surtout dans la seconde partie de l'aventure. Une Navi plus adulte en quelque sorte qui n'interpellera pas le joueur à chaque instant pour l'abreuver de conseils plus ou moins utiles.




Le début d'un jeu est toujours synonyme d'excitation pour le joueur, ce dernier voulant s'empresser de découvrir le jeu par lui-même. Cette agitation je l'ai ressentie au début de ce Twilight Princess, le jeu démarrant plutôt bien et me permettant de découvrir l'univers dans lequel j'allais évoluer. Mais une fois le premier évènement du jeu passé, je fus assez décontenancé de la tournure du titre. Une petite énumération des points noirs s'impose

En premier lieu j'ai trouvé les phases en loup complètement sous-exploitées et peu intéressantes. Elles se résument en trois mots : chercher, creuser et collecter. En effet, vous devrez la plupart du temps utiliser votre instinct d'animal afin de suivre une senteur particulière vous menant à votre destination, collecter des perles de lumières pour redonner vie à un lieu plonger dans les ténèbres. Vous aurez également la possibilité de creuser dans le sol pour y dénicher des rubis ou des coeurs. Lors des phases de combats, votre alliée Midona pourra vous aider en verrouillant plusieurs adversaires afin de vous faciliter la tâche. Système somme toute très pratique mais l'attaque dévastatrice de Link se fera de manière automatique. La difficulté n'est donc pas au rendez-vous et un ensemble plus travaillé, voir même plus complexe, aurait été le bienvenu.

Ce premier défaut s'imbrique directement dans le second : la transformation de Link en loup donnant lieue à une première partie très scriptée, alternant les phases en loup aux passages en forme humaine. Un donjon en forme humaine, un passage en loup, un donjon en forme humaine, un passage en loup et ainsi de suite... Toutefois, une fois la première partie du jeu passée, Link aura la possibilité de se transformer en loup à tout moment et même d'utiliser ses facultés pour résoudre certaines énigmes dans plusieurs donjons. Cette nouveauté apportera donc une touche d'originalité à ce Twilight Princess.

Rassurez vous, ces quelques points noirs ne sont absolument pas gênants et les nombreuses qualités du jeu viennent pallier ces quelques imperfections.

Pour preuve, l'inventaire de ce Twilight Princess est pharamineux. On retrouve bien évidemment, les objets récurrents dans tous les épisodes de The Legend of Zelda à savoir L'Épée de Maître, l'Arc du Héros, la lanterne, la boussole, la carte du donjon, le réceptacle de coeur ainsi que les quarts de coeurs (petite incohérence sur ce point : il faut rassembler cinq quarts de coeurs et non quatre pour rajouter un coeur à notre barre de vie). Quelques objets font leur retour comme l'épée de bois présente dans Ocarina of Seasons / Ages et le premier opus de Zelda. Les flèches bombes (présentes dans Link's Awakening) réapparaissent également dans ce Twilight Princess. Des nouveautés sont à dénoter : le grappin est maintenant double et vous pourrez vous déplacer tel Spider-man en vous accrochant à différents points d'encrage. Les bottes de fer présentes dans Ocarina of Time et Wind Waker sont maintenant magnétiques, Link pourra alors s'accrocher sur des plates-formes métalliques ou descendre plus rapidement dans l'eau. Des objets spécifiques à Twilight Princess seront récoltés par le joueur durant sa partie : l'aérouage, (« moyen de transport » qui permettra de se déplacer plus vite en utilisant les éléments spécifiques à cet objet). le bâton Anima (un sceptre dont se servira le joueur pour contrôler certaines statues anciennes) et du boulet (arme imposante qui infligera des dégâts considérables aux adversaires et Link et qui pourra briser de solides barrières de glace). De nombreuses(x) variations et ajouts sont également à souligner : l'hydrobombe et la bombinsecte en plus des bombes d'origine ou encore l'oeil de faucon permettant une visée plus accrue à l'arc.




Ne nous arrêtons pas en si bon chemin,la jouabilité de ce Twilight Princess est tout bonnement par-fai-te. On ne ne change pas une équipe qui gagne, les mécaniques de jeu s'avèrent être identiques à celles de Wind Waker : les gâchettes L & R servant respectivement pour le bouclier et le lock des ennemis, les boutons X, Y et Z pour les armes secondaires, A pour les actions et B pour les coups d'épées. Le gameplay est très supérieur à celui de la Wii, ce dernier étant très maladroit et claudicant (coup de wiimote à la va-vite pour les coups d'épée, balancement du nunchuck pour l'attaque en vrille, manque de précision dans les tirs...). Nintendo avait promis avec sa nouvelle console, une détection de mouvements optimale favorisant l'immersion du joueur. La perfection vantée à plusieurs reprises par l'éditeur n'est malheureusement pas présente avec ce portage de Twilight Princess sur Wii. Toutefois, ces défauts de seront corrigés avec l'arrivée du Wiimotion Plus, ce petit accessoire indispensable pour jouer à Skyward Sword et qui permet d'avoir une précision plus accrue et une détection de mouvements plus optimale.

Enfin, ce Twilight Princess possède une identité très forte. La vocation première de Nintendo était de nous offrir un côté beaucoup plus mature à l'aventure de Link et de revenir aux fondements mêmes de la licence. Objectif accompli grâce aux environnements du Crépuscule d'une beauté effarante, aux protagonistes plus adultes, aux lieux récurrents de la saga (leVillage Cocorico, le lac Hylia, le Château d'Hyrule et les Mines Goron) et aux éléments élémentaires des premiers donjons (terre, feu et eau). Il y a un véritable hommage envers les précédents épisodes à travers ce Twilight Princess, cette marque de respect s'exprime de différentes manières. Dans un premier temps, les mélodies et bruitages ressemblent, à s'y méprendre, à celles d'Ocarina of Time (par exemple le chant d'Epona), cela apporte un petit côté rétro très appréciable dans ce jeu en trois dimensions. Par ailleurs, les quêtes annexes de Twilight Princess que celles d'Ocarina of Time. La collecte des insectes se réfère à celle des skulltulas d'or dans Ocarina of Time, il y a toujours la collecte d'âmes présentes dans Twilight Princess. Le joueur avide de challenge, quant à lui, sera aux anges avec la présence de la Caverne de l'Ordalie, un petit pot pourri regroupant tous les ennemis du jeu. Cette quête annexe s'étale sur une cinquantaine de salles dont le joueur devra sortir victorieux pour prouver son courage à la reine des fées.

Le côté mature de ce Twilight Princess s'exprime également par le biais de l'univers dans lequel évoluera notre héros : des environnements d'une beauté remarquable mais qui regorgeront de multiples dangers (orcs, gobelins, dragons...). Une petite touche de fantasy se dégagera au fur et à mesure de la progression du joueur et elle fera directement référence à l'univers de J.R.R Tolkien et à ses œuvres phares : le Seigneur des Anneaux et le Hobbit.

Dans l'ensemble, le plaisir de jeu est bel et bien présent. Ce que Twilight Princess perd en linéarité, il le gagne en originalité : la première partie évoquée en début de test laissera place à une suite novatrice dans laquelle le joueur enchaînera des donjons tous plus atypiques les uns que les autres. Les boss, quant à eux, en imposent sévèrement. On sent une certaine démesure dans les gros bras de ce Twilight Princess et il ressort de ces affrontements un souffle épique très appréciable, notamment dans la seconde partie (les affrontements contre Humbaba, Blizzarnia et Pirodactylus sont tout simplement monstrueux), et Ganondorf campe toujours un rôle de méchant qui lui va à ravir. La durée de vie du soft est conséquente : comptez grosso modo une cinquantaine d'heures de jeu pour terminer la quête principale et le double pour terminer toutes les quêtes annexes, vous aurez donc de quoi faire pendant un petit bout de temps.

Cerise sur le gâteau : la bande-son de Koji Kondo est envoutante et transportera le joueur du début jusqu'à la fin de son aventure. Les bruitages, notamment ceux de Midona, enrichisseront l'ambiance résolument sombre de ce Twilight Princess. Le mot qui me viendrait à l'esprit pour résumer ce jeu serait « réussite ». Twilight Princess fait preuve d'un solide succès, Nintendo nous ayant offert un jeu réussi en tout points et dont vous auriez tort de vous priver. Bien sûr, il y a quelques points noirs mais l'ambiance du soft prendra le joueur en otage et ce dernier ne fera pas attention aux quelques défauts du soft.




Graphismes :
Graphiquement, Twilight Princess s'en tire avec les honneurs et le joueur se demandera même comment sa console peut en avoir autant dans le ventre. Cette treizième aventure de Link est donc une réussite d'un point de vue visuel et va à contre courant de l'épisode précédent, Wind Waker, qui lui était en cel-shading.

Sons :
Hormis l'absence des musiques orchestrales, Twilight Princess possède de fabuleuses compositions qui feront vibrer le joueur tout au long de sa partie et qui permettront une immersion des plus totale.

Maniabilité :
Aux petits oignons. Identique à celle de Wind Waker mais toujours aussi plaisante et agréable. Les contrôles ne necessitent pas de grands réflèxes et le tout se fera naturellement, au fur et à mesure.

Durée de vie :
Très conséquente, le joueur aura de quoi faire pendant de nombreuses heures et il sera impossible pour lui de détacher ses mains de la manette une fois l'aventure commencée.

Scénario :
Une fois n'est pas coutume, le scénario de ce Twilight Princess ne se focalisera pas sur la princesse Zelda mais sur Midona, ce petit être accompagnant Link dans sa quête. Votre but restera inchangé : sauver le monde d'Hyrule. Malgré cet objectif très sommaire, Twilight Princess vous réservera beaucoup de surprises et de moments mémorables dont je préfère vous laisser la surprise.

En résumé :
Allons droit au but, ce Twilight Princess est un petit plaisir coupable. Les fans de la saga retrouveront toutes les valeurs sûres de la saga culte de Nintendo et les néophytes trouveront dans ce Twilight Princess un bon point de départ pour découvrir ensuite les autres titres de cette licence culte. L'éditeur a frappé fort avec ce jeu qui clôture, de la plus belle des manières, la carrière de la GameCube.

17/20