Blade of the Phantom Master - Le Nouvel Angyo Onshi : Critiques

Issu de la collaboration de deux auteurs coréens qui travaillent au Japon, Shin Angyo Onshi est ce que l’on appeler un shonen atypique!

Le titre a pris le meilleur des deux mondes, le savoir-faire et la rigueur des Japonais et le petit plus culturel et le point de vue différent de la Corée. Car ce qui change grandement c’est que SAO s’inspire de légendes culturelles coréennes, donc beaucoup moins connues que les Japonaises (à force on commence à connaître) et ces légendes nouvelles se trouvent adaptées pour un public japonais et même si notre culture est encore plus éloignée, on profite également des explications. Les auteurs disséminant de nombreuses références aux légendes coréennes, elles sont détaillées et expliquées une fois le chapitre terminé… et les moins ouverts d’entre vous seront obligés de reconnaître que la culture coréenne n’a pas grand-chose à envier à la culture japonaise.

Les personnages, sans être originaux, ont tous beaucoup de charisme. Cela est dû à leurs personnalités, mais aussi grandement au trait fabuleux Yang Kyung-Il, que se soit les tenues, un peu anachroniques pour beaucoup ou tout simplement le design… Mun Su le héros en particulier est le genre d’antihéros qui marche à tous les coups ! Froid, distant, semblant ne pas soucier de qui que ce soit à part lui même… il rend justice, par moment de façon aveugle pourrait-on croire, fidèle à ses principes et tant pis s’ils ne s’accordent pas avec ceux des autres. Ce qui le rend d’autant plus intéressant, c’est qu’il souffre d’une malédiction qui fait que bien qu’arrogant, il doit souvent compter sur les autres…

Une des premières choses qui frappe est l’aspect fantastique ancré dans un monde réel… au vu du graphisme, on ne s’attend pas forcément à trouver un titre fantastique où la magie prédomine. Mun Su, plein de paradoxes, bien que dernier représentant de l’état coréen, se sert d’armes à feu occidentales, mais utilise aussi sa magie d’Angyo Onshi, en évoquant des guerriers fantômes. Sando utilise une épée bien trop lourde pour elle, on trouve des personnages se transformant en animaux, des monstres, des sorciers invoquant des démons.. Bien que surprenant au départ, tout cela n’a rien de choquant… au contraire on adhère très vite à l’univers. Tout cela est donc ancré dans le réel, avec la famine qu’a réellement connue la Corée, des envahisseurs occidentaux voulant la coloniser… la magie intégrée dans l’histoire de la Corée (ce qui est drôle par contre c’est de voir les Occidentaux choqués par la magie et les démons en Corée, comme si en Occident nous n’avions pas de légendes avec des monstres et sorciers… comme si l’Asie détenait le monopole des contes et légendes).

Et les codes du shonen dans tout ça ? Et bien justement c’est aussi ce qui fait la force de ce titre…bien qu’en grande partie respecté (le héros commence seul puis se fait des alliés de plus en plus nombreux, la marge de progression des personnages est importante et un petit entraînement fais toujours du bien…), mais il en transgresse, ou détourne quelques-uns. En premier lieu, Mun Su, le héros, a besoin d’être protégé, ensuite on se retrouve avec des histoires très courtes, toutes plus ou moins poétiques, qui servent à placer le monde et les personnages, mais sur quelques chapitres… c’est étonnant, voire même frustrant, mais ça a au moins le mérite de prendre le lecteur par surprise… et même si les histoires sont courtes (dans un premier temps surtout), elles suivent toutes le même fil rouge… la recherche de Ajité, celui qui serait responsable de la chute de Jushin…

Un excellent titre à découvrir sans modération !