Nagatacho Strawberry - Actualité manga

Nagatacho Strawberry : Critiques

Nagatachou Strawberry

Critique de la série manga

Publiée le Jeudi, 01 Décembre 2011

On a donc affaire à Himé Ichinose, fille du premier ministre japonais. Evidemment, cette petite princesse ne souhaite qu’une chose : avoir une vie normale ! Parce que c’est vraiment l’horreur d’être entourée de gens de son âge qui la harcèle du fait de la popularité de son père … Alors Himé change d’établissement, pour fuir ce qui la rend si triste, et fait des efforts pour être incognito … Efforts qui tiendront deux jours à peine. Car elle tombe sur Kirihara, le garçon le plus populaire de l’école et, oh magie, le plus perspicace puisqu’il comprend en deux minutes qui elle est. Le jeune homme accepte de tenir le secret … si elle paie, ce qu’elle se refuse à faire. Et voilà que toute l’école est au courant ! Le cauchemar continue … Mais elle décide de rester, grâce à la gentillesse bien cachée et ponctuelle de Kirihara. En somme, le schéma classique du faux méchant désintéressé et de l’héroïne cruche qui ne se rend compte de rien tout en étant très malheureuse à cause de son père absent … Cependant, il manque encore quelque chose pour tomber dans le fin fond de l’amourette lycéenne. Vous l’aurez compris, le beau blond ne suffit pas il faut aussi un rival de taille : le gentil compatissant et attentionné … mais apparemment plus intéressé par le père de la jeune fille que par cette dernière.

Alors on assistera au tirage dans les pattes entre les deux prétendants, et évidemment Himé craque pour les deux. Parce que l’amour vient avec un mot gentil et paf, elle craque pour l’un, puis l’autre … Tout en se voilant la face vis-à-vis de celui qui sera très certainement son véritable amour. Tellement prévisible … Une vision des sentiments déplorable et idéalisée, un scénario enchainant les stéréotypes du shojo, une histoire lycéenne avec une fille plongé en plein trio amoureux souhaitant avoir « une vie normale ». On a l’impression de nager dans un mauvais dessin animé tant tout parait vieux dans le traitement des émotions. Est-il encore possible de lire ce genre de choses ? Eh bien oui. Et certains l’apprécie, même. Pourtant ... Le ton du récit est tellement enfantin qu’on ne croit même pas aux histoires d’amour qui pleuvent sur le récit. Car s’il en existe une principale, il est évident que tous les garçons qui passent tombent amoureux d’Himé ! C’est vrai, elle n’a tellement rien pour elle, ça parait être une conclusion logique. Mais quand l’auteur se perd du côté d’un couple avec un écart d’âge important, on rend les armes. Pour une fillette de treize ou quatorze ans, se faire aimer de quelqu’un de dix ans de plus a quelque chose de malsain et de retors … Toutefois, et e façon plutôt surprenante, l’auteur termine bien son manga en fermant les portes qu’elle a ouvertes et ainsi ne pas se perdre et offrir une fin précipitée. Certes, les sentiments un peu trop purs de l’héroïne est chose assez larmoyante et convenue, mais de bons sentiments arrivent tout de même à passer, notamment par Yama ou même Natsuno. Cinq tomes de souffrance et d’idéalisations qui nous feraient presque vomir de dégoût. En somme, un shojo comme on en trouve à la pette : totalement contournable, Nagatacho Strawberry est même à éviter, sauf si l’on veut rêver à l’idée de l’amour. Et encore.

Bref, un ensemble très fade qui ne sera en aucun cas rattrapé par les graphismes : les grands yeux, les silhouettes filiformes, les sourires angéliques, les physiques identiques, que le personnage soit masculin ou féminin … Himé est bien trop fluette pour être une héroïne un tant soit peu accrocheuse de regard, les beaux gosses du titre sont bien trop maigrelets, bref un ratage total niveau réalisme des proportions. Le cadrage anarchique des pages confère au manga un dynamisme surdimensionné dont il se serait bien passé, les décors ne sont présents que lors de leur bon vouloir, et pour finir le tout manque cruellement de nuances et d’ombres : tous les dessins sont dans les mêmes teintes et les trames sont très peu marquées. Enfin, Panini a traduit les onomatopées mais en laissant les originales à côtés des traductions, deux fois plus petites, ce qui gêne fortement la lecture. Mais en plus de cela, et on pourra le remarquer dès l’achat de ce premier volume de Nagatacho Strawberry, l’éditeur semble être friand de la publicité via les ovales de couleur criarde, indécollables, clamant haut et fort « par l’auteur de … ». Après Wanted (grâce à la popularité de Matsuri Hino et de son Vampire Knight), voilà que Nagatacho Strawerry se targue d’être par l’auteur de Rockin Heaven. Qui n’est pas très connu, ni forcément très apprécié des lecteurs un peu exigeants … Décision de gâcher l’esthétique (limité) de la couverture ou publicité désespérée pour un titre qui s’introduit tout seul comme étant ancré profondément dans le classique du genre ? Nul ne le sait. Idée ratée, en tous les cas.


NiDNiM


Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

11.00,11.00,12.00,11.00,13.00

Les critiques des volumes de la série