Nagatacho Strawberry Vol.1 - Actualité manga

Nagatacho Strawberry Vol.1 : Critiques

Nagatachou Strawberry

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 23 Octobre 2009

On pourra remarquer dès l’achat de ce premier volume de Nagatacho Strawerry que Panini semble être friand de la publicité via les ovales de couleur criarde, indécollables, clamant haut et fort « par l’auteur de … ». Si l’on comprend cela pour Wanted, au vu de la renommée de Matsuri Hino avec son très connu et apprécié Vampire Knight, on reste d’avantage perplexe ici. Parce que Rockin Heaven n’est pas très connu, ni forcément très apprécié des lecteurs un peu exigeants … Décision de gâcher l’esthétique (limité) de la couverture ou publicité désespérée pour un titre qui s’introduit tout seul comme étant ancré profondément dans le classique du genre ? Nul ne le sait. En tout cas, la couverture à elle seule résume le manga. On a donc affaire à Himé Ichinose, fille du premier ministre japonais. Evidemment, cette petite princesse ne souhaite qu’une chose : avoir une vie normale ! Parce que c’est vraiment l’horreur d’être entourée de gens de son âge qui la harcèle du fait de la popularité de son père … Alors Himé change d’établissement, pour fuir ce qui la rend si triste, et fait des efforts pour être incognito … Efforts qui tiendront deux jours à peine. Car elle tombe sur Kirihara, le garçon le plus populaire de l’école et, oh magie, le plus perspicace puisqu’il comprend en deux minutes qui elle est. Le jeune homme accepte de tenir le secret … si elle paie, ce qu’elle se refuse à faire. Et voilà que toute l’école est au courant ! Le cauchemar continue … Mais elle décide de rester, grâce à la gentillesse bien cachée et ponctuelle de Kirihara. En somme, le schéma classique du faux méchant désintéressé et de l’héroïne cruche qui ne se rend compte de rien tout en étant très malheureuse à cause de son père absent …

Cependant, il manque encore quelque chose pour tomber dans le fin fond de l’amourette lycéenne. Vous l’aurez compris, le beau blond ne suffit pas il faut aussi un rival de taille : le gentil compatissant et attentionné … mais apparemment plus intéressé par le père de la jeune fille que par cette dernière. Alors on assistera au tirage dans les pattes entre les deux prétendants, et évidemment Himé craque pour les deux. Parce que l’amour vient avec un mot gentil et paf, elle craque pour l’un, puis l’autre … Tout en se voilant la face vis-à-vis de celui qui sera très certainement son véritable amour. Tellement prévisible … Une vision des sentiments déplorable et idéalisée, un scénario enchainant les stéréotypes du shojo, une histoire lycéenne avec une fille plongé en plein trio amoureux souhaitant avoir « une vie normale » (personne ne profite des bons aspects de leur vie de rêve ? Chaque existence a ses bons et ses mauvais penchants, qu’on soit connue ou pas). Bref, un ensemble très fade qui ne sera en aucun cas rattrapé par les graphismes : les grands yeux, les silhouettes filiformes, les sourires angéliques, les physiques identiques, que le personnage soit masculin ou féminin … Himé est bien trop fluette pour être une héroïne un tant soit peu accrocheuse de regard, les beaux gosses du titre sont bien trop maigrelets, bref un ratage total niveau réalisme des proportions. Le cadrage anarchique des pages confère au manga un dynamisme surdimensionné dont il se serait bien passé, les décors ne sont présents que lors de leur bon vouloir, et pour finir le tout manque cruellement de nuances et d’ombres : tous les dessins sont dans les mêmes teintes et les trames sont très peu marquées. Enfin, Panini, en plus de sa publicité bien remarquée, a traduit les onomatopées mais en laissant les originales à côtés des traductions deux fois plus petites, ce qui gêne fortement la lecture. En somme, un shojo comme on en trouve à la pelle : totalement contournable, Nagatacho Strawberry est même à éviter, sauf si l’on veut rêver à l’idée de l’amour. Et encore.

Et pour parfaire le tout : l'histoire finale est dans le même ton : mièvre, doucereuse et frôlant perpétuellement le ridicule. Heureusement, on n'y a pas le temps de connaître suffisamment les protagonistes pour réaliser l'ampleur des dégâts!
    

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
11 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs