Guin Saga - Milady - Actualité manga

Guin Saga - Milady : Critiques

Guin Saga

Critique de la série manga

Publiée le Dimanche, 10 Novembre 2013

La grande saga de Guin, le guerrier à tête de Léopard est une institution au Japon avec plus de 130 nouvelles. C’est en premier lieu Asuka qui nous fait découvrir une de ses adaptations en manga en France avec un titre de qualité sobrement intitulé « Guin Saga ».
Mais celle qui fut la toute première adaptation, est celle que nous propose Milady. Et pour ne pas compliquer les choses l’histoire de cette première adaptation (mais seconde arrivée chez nous) se situe après la première (arrivée, qui est la seconde adaptation), bien qu’elles ne se suivent pas…vous suivez ?

Guin est désormais un roi puissant et respecté, mais son royaume souffre d’un mal terrible : la peste noire ! Il est de son devoir de sauver son peuple, il part donc en quête de mages pouvant l’aider.

L’aventure commence à l’entrée d’une ruelle qui conduit à travers diverses dimensions…mais on ne saura jamais ce qui a conduit Guin à cet endroit. Tout au long des trois tomes qui composent cette courte série, on sera perdu, on ne comprendra pas vraiment ce qui se passe et encore moins pourquoi les personnages agissent comme ils le font…c’est le flou total !
Si au départ l’ambiance d’étrangeté est plutôt bien rendue, ou comme expliqué « chaque porte dans cette ruelle est un monde à part entière », très vite on s’y perd ! La faute à une narration bancale où il apparaît bien complexe de remettre les différents éléments abordés par l’auteur dans l’ordre…entre flash-back, ellipses, raccourcis et autres figures choisies par l’auteur, survenant le plus souvent de façon très aléatoire…on s’y perd tout simplement. C’est clairement le foutoir dans la narration. C’est bien simple il faut attendre le dernier tome pour enfin comprendre ce qu’il s’est passé dans les précédents…on retrouve souvent ce genre de choses, mais ici on doute réellement que cela soit voulue.

L’ambiance est malsaine, et au départ on se laisse porter mais pas bien longtemps, l’agacement prend le pas sur le plaisir de lecture, et chaque nouveau raté de l’auteur nous désole. Et c’est bien dommage car le dernier tome, semblant mieux maîtrisé car se déroulant en un lieu unique, nous replonge dans cette ambiance malsaine et dérangeante…mais il est trop tard, ce n’est plus qu’un constat de gâchis, on réalise juste à coté de quoi on est passé !

A qui la faute ? A l’auteur assurément ! En note de fin de volume, l’éditeur nous présente l’auteur (le dessinateur donc, les romans étant déjà écrits), Kazuaki Yanagisawa comme « renommé pour la précision de son dessin et son excellence de matériel complexe »…force est de constater qu’on est bien loin du compte ! D’une part il est loin d’exceller dans l’adaptation d’un roman qui est certes complexe à n’en pas douter. D’autre part, son dessin est tout sauf précis. Il est assez…laid ! Tout simplement. Son trait est grossier, sans personnalité, Guin perd tout son charisme, toute son imposante présence…on dirait un gros chat au regard vide…on est loin de la majesté du Guin de Sawada Hajime, l’auteur de l’adaptation de Kaze. Le pire restant sa narration absolument catastrophique…

Et enfin, il faut mentionner l’éditeur : Milady peu habitué au manga. Si l’éditeur est spécialisé dans la Fantasy et la SF, ils ne sortent pas trop de leur cadre d’attribution avec Guin Saga…du moins si ils s’en étaient tenus au romans…parce qu’il est clair qu’ils ne sont pas spécialisés pas le manga ! Cela se voit au premier coup d’œil. On se retrouve avec une couverture cartonné comme Glénat nous en proposait au début de l’arrivé des mangas en France. Le travail sur la couverture est une atteinte à l’œuvre originale, coupée en deux, noir d’un coté, jaune de l’autre …avec une tranche d’un rouge du plus mauvais effet pour le premier tome, on passe au bleu et vert pour le second. Seul le troisième est réussi avec un noir correspondant tout à fait à l’ambiance sombre que l’on trouve dans ce tome. Mais pourquoi avoir choisi jaune, bleu et vert pour les deux premiers tomes ? Pourquoi ?!? … Milady nous fait voyager quinze ans en arrière. Le format hors norme passe encore. Ce petit trip nostalgie est assez malvenue…ils reproduisent à l’identique tout ce qui était reproché aux premiers éditeurs à avoir importé du manga chez nous et qui ne se voit plus (normalement) désormais.

Cette courte série ne fait que trois tomes, donc ce n’est pas une ruine non plus mais elle reste clairement dispensable, même (surtout ?) pour les fans de Guin.


erkael


Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

8.00,6.00,13.00

Les critiques des volumes de la série