Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 18 Mars 2010
Aprés Asuka (désormais Kaze Manga) qui nous offre le plaisir de découvrir l’excellente saga de Guin, c’est au tour de Milady, éditeur peu habitué au manga de nous livrer une nouvelle adaptation de la saga.
Pour être claire, cette adaptation en manga des nombreux romans de la saga est la première à avoir vu le jour au Japon, mais les aléas des transactions la font arriver plus tard en France.
L’histoire se situent donc visiblement après la série de Kaze Manga, Guin est désormais un roi puissant et respecté, mais son royaume souffre d’un mal terrible : la peste noire !
Il est de son devoir de sauver son peuple, il part donc en quête de mages pouvant l’aider.
L’aventure commence à l’entrée d’une ruelle qui conduit à travers diverses dimensions…mais on ne saura jamais ce qui a conduit Guin à cet endroit. Si au départ l’ambiance d’étrangeté est plutôt bien rendue, ou comme expliqué « chaque porte dans cette ruelle est un monde à part entière », très vite on s’y perd ! La faute à une narration bancale où il apparaît bien complexe de remettre les différents éléments abordés par l’auteur dans l’ordre…entre flash-back, ellipses, raccourcis et autres figures choisies par l’auteur, survenant le plus souvent de façon très aléatoire…on s’y perd tout simplement. Alors dans un certain sens, cela renforce la désorientation voulue par la magie de la ruelle…mais cela aurait été bienvenue si cela avait été voulue par l’auteur ; mais à bien y regarder c’est tout simplement le foutoir dans la narration !
En note de fin de volume, l’éditeur nous présente l’auteur (le dessinateur donc, les romans étant déjà écrits), Kazuaki Yanagisawa comme « renommé pour la précision de son dessin et son excellence de matériel complexe »…force est de constater qu’on est bien loin du compte ! D’une part il est loin d’exceller dans l’adaptation d’un roman qui est certes complexe à n’en pas douter. D’autre part, son dessin est tout sauf précis. Il est assez…laid ! Tout simplement. Son trait est grossier, sans personnalité, Guin perd tout son charisme, toute son imposante présence…on dirait un gros chat au regard vide…on est loin de la majesté du Guin de Sawada Hajime, l’auteur de l’adaptation de Kaze.
On lit donc ce premier tome en passant par plusieurs étapes. Après la joie de découvrir (à nouveau) la grande saga de Guin, on est d’abord perplexe, puis terriblement déçu, puis enfin totalement perdu. On en sort blasé !
Concernant l’édition…il y en a des choses à dire également.
Si l’éditeur est spécialisé dans la Fantasy et la SF, ils ne sortent pas trop de leur cadre d’attribution avec Guin Saga…du moins si ils s’en étaient tenus au romans…parce qu’il est clair qu’ils ne sont pas spécialisés pas le manga ! Cela se voit au premier coup d’œil. On se retrouve avec une couverture cartonné comme Glénat nous en proposait au début de l’arrivé des mangas en France. Le travail sur la couverture est une atteinte à l’œuvre originale, coupée en deux, noir d’un coté, jaune de l’autre…avec une tranche d’un rouge du plus mauvais effet… Milady nous fait voyager quinze ans en arrière. Le format hors norme passe encore. Ce petit trip nostalgie est assez malvenue…ils reproduisent à l’identique tout ce qui était reproché aux premiers éditeurs à avoir importé du manga chez nous et qui ne se voit plus (normalement) désormais.
Cette courte série ne fait que trois tomes, donc ce n’est pas une ruine non plus mais à la sortie du premier volume, elle paraît bien dispensable.