Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 21 Juillet 2025
La production du film « Quinze ans de mensonges », revenant sur la vie d’Ai, bat son plein. Mais une scène toute particulière provoque le malaise dans le casting comme chez le staff : un baiser que doivent s’échanger Aqua et Ruby, pourtant frère et sœur. Le garçon est prêt à tout pour assouvir sa vengeance, y compris à se plier à l’exercice. De son côté, Ruby a bien du mal à définir la frontière entre son frère et le docteur Amamiya, celui qu’elle a autrefois aimé…
À un tome de la fin, nous entrons dans l’ultime arc d’Oshi no Ko, œuvre qui aura révélé Aka Akasaka et Mengo Yokoyari comme un tandem diablement efficace. Un volume qui s’ouvre par une certaine tension, voire une gêne particulièrement palpable, puisqu’il est question d’une scène de baiser entre les deux protagonistes. Bien que les auteurs aient conscience de l’anormalité de la situation, ce moment est davantage un moyen de croquer les psychologies d’Aqua, et surtout celle de Ruby. À leur échelle, chacun d’eux peine à établir la frontière entre leurs identités passées et présentes, donnant une véritable profondeur à leur écriture. Mais, forcément, un tel choix peut totalement rebuter une part du lectorat, le chapitre en question ayant d’ailleurs bien fait parler de lui lors de sa prépublication, de manière tendue.
Mais cette séquence n’est qu’un aspect de cet avant-dernier tome qui plante clairement le décor en vue du grand final, en s’interrogeant de nouveau sur les dilemmes d’Aqua et sur ses sentiments envers Kana. À ce stade de l’intrigue, les faux semblants doivent s’atténuer, et c’est dans cette optique que les événements dépeints, posés, voire attendrissants, se présentent comme un calme avant la tempête. Avec cette mise au point faite sur le triangle Aqua, Kana et Akane, l’achèvement inéluctable de la série se fait sentir.
À ce sujet, la menace de Hikaru Kamiki se fait de plus en plus présente. L’antagoniste, aussi effrayant que charismatique, se révèle à quelques moments opportuns, y compris dans les pages finales particulièrement bien narrées et qui mettent les projecteurs sur une confrontation décisive. Mais, à vrai dire, on peut redouter une fin qui arriverait un poil vite, à quelques chapitres près. Est-ce qu’un tome suffira à présenter une confrontation convaincante tant elle est promise depuis si longtemps ? À consolider l’écriture encore nébuleuse de cet ennemi ? À donner un achèvement satisfaisant aux différents personnages clés ? À s’intéresser à « l’après » pour chacun d’eux ? Il y a néanmoins de quoi être impatient de lire ce final tant Oshi no Ko est un manga qui nous aura captivés de bout en bout grâce à son casting complexe, son focus critique appréciable sur le monde du show-business japonais, et sa dimension thriller fantastique à base d’une histoire de vengeance solide.
Notons que ce volume se décline en deux versions : une édition simple et un collector qui propose une jaquette exclusive, trois bracelets en satin à l'effigie du trio Ai / Aqua / Ruby, et des fonds d'écran à télécharger. Globalement, une édition à l'intérêt digne de son tirage, c'est à dire limitée, mais qui pourra ravir les complétionnistes. Néanmoins, avec 3.55€ de différence par rapport à l'édition standard, il y a de quoi réfléchir à deux fois avant de s'orienter vers ce collector.