Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 21 Juillet 2025
Une terrible nouvelle parvient à Atsushi, alors qu’il profitait d’un barbecue en compagnie des pontes de Kilihito et de Tatsuya : Shûya s’est fait tuer par les membres de Kyôranki. Quelques heures plus tôt, celui-ci se trouvait sous escorte et ses déplacements étaient minutieusement pensés afin que l’ennemi ne le retrouve pas. Mais l’assaut de Kyôranki est inévitable. Puis, quand Kai dévoile ses vraies intentions à l’égard de Shûya c’est tout le passif des deux gangs d’adversaires qui refait surface…
La guerre entre Kilihito et Kyôranki est secouée par un drame affreux : Shûta a été assassiné par ses ennemis, une vérité qui ne fait aucun doute grâce à sa représentation graphique. Mais, pourquoi ? La hargne de Kyôranki vis-à-vis de Shûya pouvait sembler nébuleuse, aussi les réponses nous sont données dans ce treizième volume qui prend une ampleur que nous n’attendions pas forcément, ou du moins pas à cet instant. Pour le moment, plus que la réaction d’Atsushi et de Kilihito, c’est le pourquoi du comment d’un tel drame que les auteurs choisissent de nous narrer.
Via deux flashforward, les origines de la tragédie sont mises à nues. Tatsuya Iguchi (l’auteur) en profite pour apporter une complexité nouvelle aux rapports entre les membres de Kyôranki, notamment au personnage de Kai qui se révèle encore plus abstrait qu’on pouvait l’imaginer. La baston entre Shûya et ses agresseurs est diablement efficace, certes, mais c’est avant tout les raisons de son attaque qui nous tiennent en haleine, puisque celles-ci se révèlent au compte-goutte et nous envoient dans une deuxième partie de tome qui revient sur les événements qui ont scellé le sorte de la génération précédente de Kilihito.
Le moment des révélations est donc venu, du moins en grande partie, et les pièces du puzzle commencent doucement à s’assembler. Dans ce cadre, la gestion des rôles est particulièrement habile et renforce un constat qui se faisait de plus en plus important dans le récit. Dans OUT, difficile d’évaluer un camp bon ou mauvais tant tout repose sur un passé complexe et des choix moraux aux enjeux forts. Le tout est forcément intense, mais aussi particulièrement passionnant dans sa manière de faire un état des lieux du contexte d’autrefois. À partir de ce tome, et certainement des suivants, une relecture de l’œuvre devrait donner une vision nouvelle de celle-ci.
Alors, à son treizième volume, OUT garde son efficacité et pousse la profondeur de son récit toujours plus loin, n’hésitant pas à totalement écarter Tatsuya pour se focaliser sur les enjeux propres aux deux gangs ennemis. Avec une telle intensité, on apprécie la parution quatre par quatre des tomes de l’œuvre.