Captive Hearts - Actualité manga

Captive Hearts : Critiques

Toraware no mi no ue

Critique de la série manga

Publiée le Lundi, 07 Janvier 2013

Captive hearts, c’est l’histoire de deux familles, l’une étant assujettie à l’autre suite à une malédiction faite il y a bien longtemps et couvrant cent générations. Ainsi, les Kuroishi sont les majordomes des Kogami. Megumi ne ferait pas exception à la règle, si la famille Kogami n’avait pas disparue lorsque leur fille avait trois ans, laissant l’adolescent et son père seuls propriétaires de tout le luxe de la lignée. Megumi s’y plait bien, jusqu’à que ressurgisse l’existence de cette même héritière, Suzuka, qui revient au Japon après avoir grandi en Chine. Quand il croise son regard, l’instinct de Megumi se retrouve sous l’emprise de la malédiction et il se soumet complètement à sa « princesse » si fragile. L’histoire n’a alors rien de bien original, si ce n’est cette petite note d’irréel qui vient ponctuer la narration, un peu fade malgré tous les efforts de l’auteur. Qu’est ce donc exactement que cette malédiction, comment l’enrayer ? Les réponses à ces questions vont peu à peu mener nos héros vers le passé de la famille de Megumi, et l’enfance de Suzuka qui ne se souvient que très peu de cette période de sa vie. Que se cache derrière cette barrière plutôt gênante pour deux adolescents qui se rapprochent sans cesse un peu plus, et jusqu’où devront-ils aller pour se débarrasser de cette contrainte harassante ?

Les personnages en eux même n’ont rien de particulièrement attachants. En effet, Suzuka pleurniche un peu trop pour des futilités, Megumi en fait beaucoup trop dans le paradoxe qui dérive bien trop rapidement vers la tendresse, le père n’est qu’un clown vaguement maquillé et les autres … n’existent pas. C’est du moins l’impression qu’on en a au début, puisqu’au fur et à mesure le contexte s’étoffe, les caractères naissent et Suzuka devient une héroïne presque intéressante de par son caractère bien trempé, qu’elle abandonne malheureusement dans les situations typiquement shojo, et Megumi se trouve un peu plus de relief qu’auparavant. Ce qui est dommage, c’est que le tout reste très brouillon, parfois difficilement compréhensible, et que si certains passages sont très bons, d’autres se révèlent très mauvais. Sous des airs humoristiques se cache une narration brouillonne, un dynamisme feint qui se transforme en anarchie, un découpage totalement intuitif qui coule tout effort de compréhension ou d’appréciation. Certaines pages ne sont que le délire psychédélique d’une mangaka fortement investie de son récit, et sont alors très peu accessibles à nous lecteurs tant on a l’impression que Matsuri Hino privilégie son amusement au notre, quitte à nous perdre en route. Avec un sujet basique elle part dans ses délires, tout en parvenant à en faire quelque chose avec des hauts et des bas mais qui, au final, parvient à laisser une certaine dose de sentiment filtrer à travers les pages pour se manifester à nous. On ne peut alors toutefois omettre de dire que l’histoire s’améliore de manière significative au fil des tomes, jusqu’à atteindre un niveau réellement intéressant et pertinent dans son traitement. On se prend même d’affection pour Megumi, et ce qu’il se passe dans le manga commence à nous intéresser ... avant un dernier tome totalement décevant qui gâche l’ensemble de la série, qui se plait à nous offrir une fin absolument détestable et massacre tous les beaux efforts fournis par la mangaka jusque là.

Pour le reste des graphismes, on retrouve bien les bases du dessin de Vampire knight, sans y sentir la subtilité et les petits détails qui donnent charisme et assurance à nos amis vampires. Les visages sont un peu plats, les yeux pas encore assez expressifs et les arrières plans énormément chargés en textures, effets de styles et autres décorations ne visant qu’à cacher le vide qui demeure. De plus, on constate quelques malaises au niveau des détails ou des positions, et de la finition de chaque protagoniste. Panini fait encore très fort niveau coup de pub, en soutenant tous azimuts une de ses mangakas phares, et on voit bien que c’est l’auteur de Vampire Knight qui a fait ce manga, ce qui en soit est une campagne de pub intelligente même si un peu exagérée (un autocollant plus un rappel en bas des tomes). A part cela, on retrouve des pages très fines, un papier peu agréable, des onomatopées encore bien visibles même dans leur langue originale (parfois énormes, avec une traduction minuscule ne rendant absolument pas compte de l’impact du bruitage), et des dégradés pas toujours bien contrastés. Bref, un shojo qui ne se fera vendre que par sa réputation, sans réel intérêt et sans support éditorial convaincant.


NiDNiM


Note de la rédaction
Note des lecteurs
13.5/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

13.00,14.00,15.00,16.00,13.00

Les critiques des volumes de la série