Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 21 Juillet 2023

Le terrible plan de Rin s'est refermé sur le laboratoire de l'université Rakuhoku : le frère jumeau de Sei a utilisé Itô, désormais mort, pour propager le virus mortel CKV dans l'enceinte du bâtiment, en contaminant plusieurs personne dont Moi-chan, le bienveillant grand frère de Toichi, et l'assistante Kumiko Suzuki, alors enceinte d'Imai. Tandis que les heures sont comptées pour essayer de sauver les personnes contaminées d'une mort certaine, chacun réagit différemment: Toichi est désemparé par ce qui arrive à son frère, Kurosaki montre ses inquiétudes à l'égard de Sei... et, surtout, Imai pète un câble en voyant celle qu'il aime et l'enfant qu'elle porte aux seuil de la mort. Plus particulièrement face à ce dernier qui le qualifie plus que jamais de monstre en voyant le sang-froid qu'il garde, Sei prend alors une décision radicale: créer un sérum à partir de son propre sang, et en quantité suffisante. Au risque d'en mourir, mais aussi de faire tout ça pour rien puisque les chances de réussite ne sont même pas de 50%...

Dire que les dernières pages du tome 3 de Yasha ont encore fait monter d'un cran la tension dramatique est un euphémisme, non seulement parce que le danger de mort est bel et bien présent au sein du laboratoire où le virus a été propagé, mais aussi parce que ce risque de mort concerne des innocents pas impliqués directement dans les affaire des Amamiya en les personnes de Moichi, de Suzuki et de son bébé (sans oublier les gardes), et enfin voire surtout parce que Rin a assurément franchi un cap supplémentaire dans l'horreur, un cap marquant sans doute un véritable point de non-retour dans la relation haineuse entre les deux frères jumeaux. C'est au coeur de cette intensité dramatique bien palpable qu'Akimi Yoshida franchit elle-même une barrière de noirceur dans son récit, en abattant implacablement les cartes de sa tragédie, et en scellant le réveil véritable du "monstre" se cachant peut-être bien en Sei, par la force des choses.

L'autrice nous met donc un bon coup derrière la nuque, en confirmant qu'elle n'épargnera jamais ses personnages, et en offrant une séquence dramatique forte qui scelle les velléités de Sei envers son frère: désormais, notre héros, quitte à devenir le "monstre inhumain" que tant de gens voient déjà en lui, ne reculera plus pour tuer Rin, pour éliminer quiconque se mettra sur sa route et pour mettre fin aux plans de Kyôichirô Amamiya et des personnes se rangeant à ses côtés, puisqu'il va de soi qu'en parallèle Amamiya continue soigneusement ses plans en s'attirant l'assistance de hauts placés et de gros bras comme Hodges. Dans son optique de mettre fin aux plans ennemis, Sei peut évidemment toujours compter sur Kurosaki et Mayo, mais s'offre également les services de trois autres mercenaires assez forts en gueule et qui, rapidement, trouvent plutôt bien leur place dans le récit, en particulier la beauté fatale Ru-Mei qui amène dans l'oeuvre un charme inédit, ce qui ne l'empêche aucunement d'être une combattante vraiment redoutable. Avec cette fine équipe, Sei n'a plus qu'à passer soigneusement à l'offensive, au fil d'une dernière partie de tome assez riche en imprévus, en moments d'action sanglants, en retrouvailles intéressantes (Rin face à Sei, Hodges face à Kurosaki en qui il plaçait ses espoirs...), et en mises en avant d'un Sei qui ne reculera bel et bien plus devant rien... à moins qu'une figure comme Toi-chan ne tente de lui rappeler qu'il est, malgré tout, humain.

A la fois tragique dans sa première partie, très mouvementé dans la suite, et impeccable dans l'abord de ses personnages, ce 4e pavé ce parcourt sans jamais nous laisser décrocher. En s'appuyant sur sa narration d'orfèvre, Akimi Yoshida intensifie les choses en nous donnant follement envie de lire la suite.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.75 20
Note de la rédaction