Undead Unluck Vol.6 : Critiques

Alors qu'elle continue d'explorer le monde du passé d'Andy, Fûko atteint l'époque contemporaine, mais tombe sur Victor. Alors que celui-ci est bien déterminé à l'éliminer pour l'empêcher d'aller au-delà dans son aventure, Andy intervient juste à temps...

Continuant de jouer avec les règles de son univers inventif, entre personnages aux pouvoirs originaux et enjeu consistant ni plus ni moins qu'à vaincre Dieu, Yoshifumi Tozuka met ici un terme à l'arc Autumn, entamé avec la mission de la recherche d'Anno Un, le mangaka derrière le titre fétiche de l'héroïne. Un segment qui poursuit dans la lignée d'une aventure imprévisible, que l'auteur exploite avec une certaine liberté, jouant même avec les codes du voyage temporel tout en y greffant les règles particulières des annulateurs.

Ici, la menace est double. D'une part, Fûko s'allie à l'Andy du monde de la mémoire, afin de vaincre le redoutable (et mystérieux) Victor, tandis que l'ennemi cherche à s'en prendre directement au corps de la jeune fille, mais doit faire face à un Anno Un plus déterminé que jamais à la protéger. C'est donc un volume entièrement porté par l'action qui nous est proposé, de manière à créer un climax d'arc spectaculaire d'une part, et riche dans tout ce qu'il est capable de nous raconter.

Car les sous intrigues et développements divers ne manquent pas dans cette suite, notamment en ce qui concerne Anno Un, Victor ou Rip, deux écritures qui apportent de la densité à l'intrigue et à l'arc qui ne se résume pas à la bête chasse à l'UMA. Au final, l'affrontement contre Autunm devient presque secondaire, par rapport à tout ce qui nous est conté à côté. Certes, de la victoire dépendra la suite de l'histoire, mais le mangaka nous emporte surtout par ses récits de personnages, quand l'action se trouve davantage rythmée par toute l'inventivité de l'univers et de ses règles. Undead Unluck entretient alors cette aura de grand-huit dans lequel il n'est pas forcément simple de s'installer, mais qui nous emmène avec lui dans de sacrés loopings, pour peut qu'on y soit à l'aise.

Difficile aussi de ne pas mentionner la mélancolie avec laquelle Tozuka aborde ses développements, tout le long du tome. Quel que soit le personnage, ce qui ressort vient surtout de la tristesse ou de l'amertume de certaines histoires, y compris de Victor qui nous apparaît comme bien différent, voire altruiste à sa manière. Et que ce soit le passé de Rip ou celui d'Anno Un, véritable héros de l'arc Autumn, l'auteur parvient quand il faut à introduire ces nuances d'ambiance, jusqu'à conclure son opus avec de belles émotions.

Encore une fois, Undead Unluck nous régale d'un bout à l'autre, par sa liberté excentrique, ses affrontements inventifs, et ses personnages qui sonnent justes dans leurs écritures respectives. L'un des titres du Jump dont on ne parle vraiment pas assez, et que beaucoup ont tendance à sous-estimer. Fort heureusement, une poignée de fans cherche à défendre le manga comme il le mérite, sous la bannière d'un certain Amano qui poussa votre serviteur à s'y mettre, il y a quelques mois...