Undead Unluck Vol.12 : Critiques

En s'associant, l'Union et l'Under sont venus à bout de l'UMA Spring, ce avant d'empêcher le Ragnarok de survenir. Mais Apocalypse s'était bien gardé de prévenir qu'éliminer les UMA des saisons mènerait la planète à sa perte. Et comme si ça ne suffisait pas, voilà qu'un annulateur du nom de Ruin, au service de Dieu, surgit pour éliminer Fûko. Si une récompense des dernières batailles permet de changer la règle de la Mort et donner du répit à la jeune fille, Andy doit faire vite pour la sauver de son sort. Les jours de la Terre sont comptés, mais "Undead" entame un voyage pour sauver Fûko, dont l'âme est détenue par l'UMA Ghost.

Pour quiconque lirait ce synopsis en n'ayant que de vagues connaissances d'Undead Unluck, le pitch semble incompréhensible. Et pour cause, puisque Yoshifumi Tozuka joue admirablement avec les règles improbables de son univers pour mener à des situations inimaginables, et créer des rebondissements qu'on n'attendait pas. Ainsi, la touchante bataille contre Spring devait empêcher le Ragnarok, mais dirige finalement les personnages vers une situation davantage désastreuse ! Non seulement la vie de Fûko est en grand danger, mais c'est tout bonnement le sort de la planète qui est en jeu.

Voilà un climat aussi happant qu'inquiétant, tandis qu'Andy devient le seul aventurier de ce nouvel arc dont deviner l'issue est simplement impossible. Le volume consiste alors en une quête du personnage et un intense combat contre les multiples obstacles que Dieu met sur son chemin.

Ainsi, la dimension mystique de l'œuvre prend davantage de force, la connexion avec l'antagoniste qu'est Dieu étant partiellement établie par différents personnages, dont Ruin qui reste aussi effrayant qu'énigmatique. Le récit se renouvelle aussi bien par l'omniprésence d'Andy que par la liberté qu'a le mangaka pour pousser à fond son concept, notamment par le biais des UMA qui restaient un poil sous-exploité jusqu'à présent. Ici, leur opposition avec Andy est presque jouissive, l'annulateur menant une vraie guerre contre eux, quitte à bouleverser les règles de la planète et son équilibre. Côté inventivité, Tozuka est donc en grande forme, et déploie davantage ce monde qui fourmille de possibilité, tandis que ses arcs plantent à chaque fois de nouvelles idées.

Pourtant, il y a bien un semblant de classicisme dans cet ensemble. Car dans la forme, l'épopée d'Undead se résume, ni plus ni moins, à affronter divers adversaires, dont un "boss final", ponctué d'un rebondissement qui viendra bouleverser les rapports de force. Mais l'ensemble reste dépeint avec une telle inventivité que le manga ne donne jamais l'impression d'être classique, bien au contraire. Et parce qu'il n'est jamais prévisible, mais toujours étonnant, Undead Unluck continue de nous titiller, en nous sortant de notre zone de confort, et en nous menant là où l'auteur le veut uniquement. Un dépaysement total, et toujours plus grand au fil des tomes pour ce qui est peut-être la série du Shônen Jump la plus inventive de cette décennie.