Tongari Thanatos - Actualité manga

Tongari Thanatos : Critiques

Tongari Tanatosu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 28 Août 2019

En ce mois d'août, Le Lézard Noir continue de nus inviter à découvrir de jeunes auteurs au style un peu en marge du gros de la production manga, en s'intéressant cette fois-ci à Hiroshi Uchiyama, un mangaka né en 1980, qui a fait ses débuts en 2005 sous le pseudonyme de Hakkei Uchiyama avec Aoi sora no hi (Un jour de ciel bleu), qui a remporté le 56e Prix Nouveau talent Shôgakukan, et qui a finalement décidé de signer ses oeuvres sous son vrai nom à partir de 2009.

Publié au Japon en 2010 aux éditions Shôgakukan, Tongari Thanatos est un ouvrage d'un peu moins de 160 pages, nous immisçant aux côtés de Moroha, un lycéen qui, après avoir toujours vécu en ville à Chiba près de Tôkyô, c'est retrouvé à devoir déménager en famille dans une ville de campagne, Nishi no Gô, un coin perdu auquel il ne s'acclimate pas du tout. Renfrogné, peu amical avec les autres, il semble avoir déjà perdu tout espoir de mener une vie lycéenne agréable. Son seul réconfort dans tout ça ? Eriko, sa voisine en classe une jolie jeune fille pour qui il en pince un peu, mais pour laquelle il se borne à nier tout intérêt. Tel est le quotidien anal qui s'ouvre désormais à lui... Banal, pas tout à fait. Car un beau jour, Moroha constate l'apparition, en haut de sa tête, d'une étrange bosse, que sa petite soeur Maï dessine de nomme "Thanatos" avec amusement. Le jeune garçon prend soin de camoufler cette excroissance bizarre sous une coiffure non moins étrange, en forme d'échalote, quitte à faire rire Eriko, mais mieux vaut cela que de laisser la vérité être découverte. D'autant que cette bosse semble étonnamment grossir encore... Aurait-elle un lien avec les sentiments que l'adolescent camoufle ?

Ce n'est pas nouveau, Le Lézard Noir a toujours aimé dénicher des oeuvres nous invitant dans un Japon un peu plus rural, quelque part un peu plus "authentique", mais parfois oublié, comme ce fut le cas dans le one-shot Mon village de Jun Hatanaka. C'est à nouveau le cas ici avec l'incursion, auprès de Moroha, au sein de Nishi no Gô, une petite ville de campagne où le jeune garçon, qui a d'abord bien du mal à s'acclimater, va eu à peu se confronter à de nouvelles choses. La naissance d'une certaine amitié avec le dénommé Bikke qui ne pense qu'à quitter cette ville. La rencontre avec Shishimaru, garçon qui élève Eriko au rang de princesse car elle vient d'une famille aisée, qui se bat (littéralement) pour empêcher quiconque de s'approcher d'elle (mais est-ce seulement ce que la jeune fille souhaite ?), et qui voue un culte à certaines traditions qu'il faut selon lui accepter pour s'intéger pleinement parmi les hommes de la ville. Les prises de bec et bagarre avec un trio d'adolescents qui ne voit pas d'un bon oeil l'arrivée d'"étrangers" à Nishi no Gô...

Entre rixes de judo ou de sumo traditionnel, moments passés auprès d'Eriko dont il se rapproche, ou problèmes liés à cette satanée bosse qu'il camoufle, le quotidien de Moriha va donc vite se révéler plus mouvementé que prévu, et l'une des clés de ces péripéties n'est autre que son intégration à Nishi no Gô, cette ville qu'il abhorre mais qui révélera peut-être tout de même un certain intérêt. Cela passe avant tout par une chose: le besoin qu'a cet adolescent d'être plus sincère envers lui-même, étape essentielle pour qu'i acclimate et, surtout, pour qu'il soit bien dans ses pompes. Une idée qui est véhiculée par sa fameuse bosse, ce tout petit élément sortant de l'ordinaire étant en quelque sorte une représentation plus concrète de tout ce qu'il garde enfermé au fond de lui.

Le récit est rythmé, et est marqué par une atmosphère qui reste globalement plutôt légère voire assez humoristique, le mangaka n'alourdissant jamais cette petit fresque quotidienne adolescente. Qui plus est, Uchiyama a un style visuel entretenant bien cette légèreté. Son trait est de ceux qui semblent destinés à ne pas vieillir, de par sa clarté, son côté un brin épuré, sa fausse simplicité. Et en même temps, il est assurément moderne dans les mouvements et les choix d'angles de vue.

On se retrouve alors avec un one-shot qui aurait peut-être gagné à être un petit peu plus long car certains éléments secondaires sont beaucoup trop peu mis en relief, mais qui dégage un réel charme, nous plongeant avec réussite sans le moindre mal dans une tranche de vie séduisante.

Quant à l'édition, elle est suffisamment soignée. Comme toujours avec le Lézard Noir, par de jaquette amovible en vue mais une couverture souple réussie et un brin différente de la japonaise, avec une illustration réunissant en son centre les deux personnages principaux (la même que sur la jaquette japonaise, à ceci près que sur la jaquette nippone l'illustration est décentrée). L'impression est bonne, le papier ne souffre d'aucun souci de transparence, et la traduction signe Miyako Slocombe est très limpide et agréable.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs