Tokyo Tarareba Girls Vol.5 - Manga

Tokyo Tarareba Girls Vol.5 : Critiques

Tokyo Tarareba Musume

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 25 Janvier 2022

Toujours à la recherche de l'amour et du mariage, nos trois trentenaires ont de plus en plus de mal à savoir où elles en sont. Koyuki se demande bien où va l'amener sa relation adultère avec un Marui incapable de laisser tomber son épouse alitée, tandis que Kaori reste enfoncée dans son rôle de "n°2" auprès de Ryô. Quant à Rinko, elle subit de plein fouet les remarques de Key, qui lui a clairement dit qu'il ne se voit pas vivre une histoire d'amour avec elle, et qui lui a signalé que c'est peut-être dû aussi en partie à sa façon de se comporter comme une vieille fille en traînant toujours avec ses deux amies pour se lamenter ensemble sur leur sort. Rinko s'est promis de ne pas parler de ce dernier point à Koyuki et à Kaori, pour ne pas les emporter dans les mêmes tourments qu'elle. Mais il suffit d'un peu trop d'alcool pour que tout dérape, en menaçant l'amitié entre nos trois héroïnes...

Si, en réalité, Akiko Higashimura évacue assez rapidement cette mise à l'épreuve de l'amitié entre Rinko, Koyuki et Kaori, cela lui permet surtout, derrière, d'évoquer une interrogation supplémentaire dans les échecs amoureux des trois trentenaires: le fait qu'elles traînent si régulièrement ensemble comme des "vieilles filles" est-il un réel handicap dans leur quête d'amour et de mariage ? Si la question est bel et bien posée, la mangaka a l'intelligence de ne pas y apporter de réponse toute faite: son récit reste très nuancé, il n'est pas question d'y opposer bêtement amitié et amour.

En réalité, ce qui intéresse toujours l'autrice, c'est de confronter ses trois héroïnes à toutes les exigences et attentes résidant dans une relation amoureuse, en prenant en compte l'influence plus ou moins silencieuse d'une société qui, certes, a évolué depuis quelques décennies (les mariages arrangés dès la vingtaine ne sont plus courants, se marier dans la trentaine n'est plus rare, etc), mais qui continue malgré tout de faire ressentir certaines "normes". Ainsi, Rinko s'interroge sur ce que signifie exactement être une "femme séduisante" comme s'il pouvait y avoir une réponse toute faite, Kaori se questionne sur une récente petite prise de poids, nos trois "y a qu'à, faut qu'on" doivent en prime composer avec de nouveaux mariages qui s'apprêtent à avoir lieu dans leur entourage en les poussant à s'interroger et se tourmenter de plus belle... sans oublier leur place auprès des hommes qu'elle fréquente, entre une Koyuki qui connaît de nouvelles désillusions dans sa relation compliquée, et une Kaori qui, en plus de se complaire dans son rôle de N°2 auprès de Ryô sans y être vraiment heureuse, doit se confronter en toute fin de volume à une autre difficile réalité féminine.

Semblant enfermées dans des relations quelque part toxiques, nos héroïnes peinent encore à trouver leur bonheur... mais Higashimura, comme à son habitude, n'alourdit pas excessivement son histoire pour autant, en faisant toujours appel à de bons moments d'humour entre les différentes réactions de nos trois trentenaires (leur jalousie face aux personnes se mariant, par exemple), certains de leurs choix (comme s'en remettre à la divination), ou encore les différentes interventions de Yaka et Fokon qui amènent toujours un certain mélange de comique et de réalisme dans leurs remarques cash.

Tokyo Tarareba Girls reste alors sur un excellent cap: avec son ton bien à elle et délicieux, Higashimura continue de décortiquer avec talent les différentes facettes des tourments de ses héroïnes. Et n'oublie pas me^me de confirmer ce que l'on devinait déjà concernant Key et le drame de son ancien amour, ce qui pourrait aussi expliquer pourquoi il se montre si sévère envers Rinko et ses deux amies.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs