Souffle des légendes (le) Vol.1 - Actualité manga
Souffle des légendes (le) Vol.1 - Manga

Souffle des légendes (le) Vol.1 : Critiques

Sekai no Hate ni mo Kaze wa Fuku

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 25 Mars 2022

Lancée en France le 10 mars dernier, Le Souffle des Légendes est la toute première nouveauté de l'année 2022 pour les éditions Komikku, ainsi que la toute première oeuvre d'un(e) mangaka se faisant appeler Tsukasa Hazumi. De son nom original Sekai no Hate ni mo Kaze wa Fuku (littéralement "Le vent souffle jusqu'au bout du monde", ce nouveau récit ne compte à ce jour qu'un seul volume (sorti dans son pays d'origine le 13 mars 2021), et suit tranquillement son cours depuis 2020 sur le site Mag Comi de l'éditeur Mag Garden, éditeur habitué à ce genre de manga de fantasy un peu différent (The Ancient Magus Bride, L'Enfant et le Maudit, L'Enfant du Dragon fantôme, Dahliya Artisane Magicienne... viennent tous de cet éditeur).

Le Souffle des Légendes nous immisce dans un autre monde qui, comme son nom le laisse deviner, pullule de légendes souvent transmises de générations en génération ou depuis moins longtemps à échelle locale. Sont-elles totalement vraies ? Partiellement véridiques et déformée par les traditions orales au fil du temps ? Entièrement fausses voire volontairement inventées pour des raisons plus ou moins louables ? Eh bien, répondre à ces questions est précisément le travail de notre duo principal, à savoir Lal Viento, jeune homme étant chef régional du département des archives du Sanctuaire en ce royaume, et Gilet Kracht (oui, on a vu plus charismatique comme nom), sa très sérieuse assistante. Ensemble, ils parcourent les contrées pour démêler le vrai du faux dans les légendes de chaque région, les vérifier, les compiler dans un futur ouvrage historique, allant ainsi de découverte en découverte, mais aussi de danger en danger...

Le schéma de l'oeuvre s'avère alors assez simple, en consistant pour le moment à une simple succession de haltes du binôme dans différents recoins où existent des légendes spécifiques. Le mystère d'un volcan qui ne crache plus les flammes dont la ville sidérurgique à proximité a tant besoin, les étonnant rites autour de "l'enlèvement" factice d'une mariée jusqu'à ce que celle-ci se fasse réellement enlever, la présence légendaire d'une sorcière qui enlèverait des enfants depuis son gigantesque arbre au fin fond d'une forêt autrefois vierge mais aujourd'hui en pleine déforestation: tels sont les points de départ des trois premiers récits, de longueurs très variables, qui constituent ce premier épais volume d'environ 230 pages.

Si ce schéma est pour le moment très classique, il n'empêche par Tsukasa Hazumi de distiller, à petites doses et plus spécifiquement dans le troisième récit, quelques détails qui, à terme, pourraient apporter un peu plus de consistance aux personnages principaux, voire installer un semblant de fil rouge. Ainsi, tout en se régalant assez en découvrant le côté très sérieux, la force physique et le tempérament de Gilet (il ne faut surtout pas la sous-estimer sous prétexte qu'elle est une femme, et elle le démontrera très bien !), il y a de quoi rester intrigué par Lal qui, au-delà de souvent montrer une personnalité bien différente (et donc complémentaire) de son assistante, réserve quelques petites surprises. Enfin, le dernier récit semble mettre en place un possible personnage récurrent en l'énigmatique Offacolus.

Mais dans l'immédiat, le coeur du récit reste bel et bien la mise en avant de ces premières légendes auxquelles nos deux héros se confrontent... mais pas que ! Car dans chaque région visitée, il y a également des cultures, des peuples, des bestiaires assez différents à découvrir, et de ce côté-là Hazumi séduit assez dans ce qui est véhiculé à travers tout ça, à savoir un besoin essentiel de découverte, de partage d'autres cultures, d'enrichissements intérieurs à force de s'ouvrir à ces légendes locales et aux traditions et fêtes qui en découlent. La richesse, la variété de ce monde de fantasy nous rappelle la propre richesse de notre monde, en nous rappelant volontiers le besoin de prendre soin de cette multitude de différences culturelles souvent ancestrales et dont il est bon de poursuivre la transmission.

Visuellement, on peut facilement affirmer que Tsukasa Hazumi impressionne pour une première oeuvre. Que ce soit dans les designs des humains ou du bestiaire, dans les décors de la nature comme des localités, dans les tenues vestimentaires, ça se veut riche et bien fourni sans être surchargé. Hazumi en met régulièrement plein la vue, en particulier dans la mise en avant, via certains découpages, de certaines créatures et certaines contrées que l'on aimerait presque pouvoir découvrir soi-même.

En attendant de voir comment l'oeuvre évoluera (mais il faudra être patient, au vu du rythme lent de la publication japonaise), Le Souffle des Légendes s'offre globalement un fort joli démarrage, porté par son invitation au voyage et à la découverte.

Concernant l'édition française, il n'y a rien à reprocher. La traduction de Masaya Morita est suffisamment claire, le lettrage du Studio Charon est assez propre, le papier est souple et sans transparence, l'impression est bonne malgré quelques légers moirages par-ci par-là, et la jaquette s'offre un logo-titre plutôt bien fichu tout en restant proche de l'originale japonaise.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs