Sleepy Princess in the Demon Castle Vol.10 : Critiques

Bien des questions passent par la tête d'Alaazif, l'esprit du grimoire que possède Syalis: pourquoi donc la princesse ne se sert-elle pas de ses pouvoirs pour se venger des démons l'ayant prise en otage ? Eh bien, sans doute parce que la jeune fille n'y a même pas pensé et s'en fiche un peu, tant elle est bien plus occupée à s'amuser et à améliorer son confort !

Ce n'est certainement pas ce dixième volume qui va démontrer le contraire, puisque l'infernale princesse (pas trop) prisonnière enchaîne encore pas mal de choses au fil de chapitres généralement assez indépendants: ouvrir une agence de détective privé, essayer d'arranger elle-même sa frange pour un résultat pas forcément convaincant, vouloir passer la journée avec Sibby pour une "douce" raison très spécifique, se fritter avec Poséidon pour savoir qui s'accaparera le phoque-aubergine (qui semble si moelleux pour bien dormir...), se mêler de la conception d'un film visant à troller le héros Akatsuki, faire tourner en bourrique le dénommé Triple Face qui est secrètement allié aux humains... Bien que parfois (et une nouvelle fois) sous-exploitées au vu de leurs possibilités, les situations s'enchaînent en restant suffisamment inventives, car le mangaka sait toujours assez bien y jongler entre différents créneaux d'humour loufoques, grotesque ou un peu cruels, avec en mention spéciale quelques très gros quiproquos. Dans tous les cas, la princesse humaine a toujours son don pour embarquer dans ses lubies et autres idées farfelues le Roi-Démon et bien d'autres êtres de son entourage qui, anciens comme nouveaux venus, et bien qu'ils soient censés être démoniaques, apparaissent généralement bien moins terribles que notre héroïne elle-même !

Et en guise de point d'orgue de ce tome, on trouve tout un passage un petit peu plus long qui, à partir du moment où l'ancien château-démon est sur le point de s'écrouler, le roi-démon actuel Twilight est bien obligé d'aller demander de l'aide à son père l'ancien roi-démon Midnight, qui a pris sa retraite loin de tout. Seul petit problème: comment réagirait ce père autoritaire et sérieux s'il venait à découvrir que l'otage fait ce que bon lui semble au château ? Alors qu'il fait tout pour que Syalis n'entende pas parler de tout ça, il va de soi que rien ne va se passer comme prévu, pour un résultat assez réjouissant: non seulement on découvre avec plaisir le père de Twilight, mais en plus on s'amuse bien devant les réactions de stress et de détresse de ce dernier et de ses sbires face aux bourdes d'une princesse qui, pour une fois, était pourtant désireuse de rester (à peu près) sage.

A l'arrivée, malgré le schéma habituel qui pourrait finir par lasser et où certaines idées ne semblent pas assez exploitées, il y a toujours beaucoup de bons moments ici, principalement grâce à la gestion des gimmicks comiques par l'auteur, à certains nouveaux personnages et à quelques phases rondement menées. Ainsi, Sleepy Princess in the Demon Castle atteint la barre symbolique des dix tomes en restant une efficace comédie, que l'on a toujours plaisir à retrouver au gré de quelques chapitres à la fois.