Secret Service - Maison de Ayakashi Vol.3 : Critiques

Inu x Boku SS

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 01 Août 2012

Après un deuxième tome qui se terminait sur des révélations faisant avancer la relation entre Sochi et Ririchiyo à pas de géants, comment l'auteure allait-elle aborder le tournant de son histoire ?
Réponse : avec humour et tendresse, et plein de pistes livrées en vrac.

En effet, avec ce volume, on a vraiment l'impression que c'est maintenant que démarre réellement le titre. La présentation des personnages à elle seule mérite le détour, nous permettant de bien nous remettre en mémoire leurs noms, attributs, rôles et relations. Ce troisième opus est aussi rempli de divers petits moments plus ou moins indépendants d'une intrigue plus générale, qui nous permettent de mieux comprendre la nature des liens qui unissent chacune de ces réincarnations d'ayakashi. Accompagnés de beaucoup de rires et de moments touchants, on trouve ainsi disséminé de ci de là des petits sketchs sur deux pages mettant en scène divers duos ou trios, des petits apartés entre SS et serviteurs, mais aussi des petits flashbacks afin de mieux les comprendre. Et surtout, une vision du futur, très ténébreuse et floue, mais qui annonce à coup sûr des évènements tragiques dans la vie de Ririchiyo... Classique, mais l'effet désiré fonctionne toujours remarquablement, poussant le lecteur à toujours plus en avant et à s'inquiéter pour les personnages du titre.

"J'ai vu une chevelure noire, dans un monde de ténèbres absolues..."

Ceci dit, il est compréhensible que certains trouveront ce volume un peu confus, à cause de la narration éclatée et la difficulté de dessiner une vision claire des actions qui y prennent place. On sent que la mangaka continue de se chercher, de tâter des pistes, et n'a pas encore pleinement décidée vers quelles aventures elle compte emmener ses personnages et ses lectrices/lecteurs.
Cependant, à titre personnel, cette approche apparaît comme très intéressante, typée "vie quotidienne", et colle parfaitement avec l'ambiance du titre. On ne lit pas Maison de Ayakashi pour bénéficier d'une intrigue à grande échelle haletante ou qui s'enchaîne avec une logique implacable (et donc prévisible), mais pour ses personnages et l'atmosphère qui se dégage du trait de Cocoa Fujiwara. On sent un quelque chose d'un peu expérimental, vaguant entre plusieurs genres (yôkai, shônen féminin, humour, etc.) et finissant par donner former forme à une personnalité propre et semblable à aucune autre. Ce volume finissant de prouver qu'il s'agit d'une série atypique, sans agenda précis, et qui intrigue d'autant plus qu'on ne sait pas du tout vers où elle souhaite nous emmener.
Bref, que du positif si on y réfléchit bien. D'autant plus que le trait de l'auteure est réellement charmeur et envoûtant, particulier dans son style féminin adapté à un public masculin à la Black Butler ou Pandora Hearts mais qui dégage quelque chose d'unique et une vraie personnalité. La couverture est d'ailleurs superbe, et jamais une Yuki-Onna n'aura été aussi belle que sous la plume de Miss Fujiwara.

"Les gens sont la somme de toutes leurs rencontres, avec des choses, des gens, des émotions... Un moi qui n'aurait rencontré ni ta mère, ni toi, on ne pourrait pas l'appeler moi."

Bref, ce troisième tome de Maison de Ayakashi confirme la série comme une incontestable réussite jusqu'ici. Un graphisme qui nous charme et nous plonge dans un univers plein de personnages bizarres mais terriblement attachants par la mélancolie et le petit grain de folie qu'ils dégagent tous, une histoire qui peut encore nous emmener vers n'importe quel horizon et saura à coup sûr nous surprendre dans l'avenir, une ambiance superbe et qui justifierait à elle seule l'achat du titre... Le pari n'était pas gagné avec cette difficulté de clairement mettre des mots sur le titre, mais il s'agit invariablement d'un petit bijou atypique et qui n'a pas fini de nous livrer ses mystères. Une excellente découverte de Kurokawa, et on attend la suite avec impatience.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Sorrow
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs