Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 10 Janvier 2020
Chronique 2
Le nom de Masashi Kishimoto restera à tout jamais associé à celui de son oeuvre-phare, Naruto, qu'il a achevée en 2014, mais heureusement il ne semble pas être le genre d'auteur à vouloir se reposer sur ses lauriers. Ainsi, parallèlement à la supervision de Boruto, la suite de Naruto, le mangaka a passé ces dernières années à penser à un nouveau projet, qui a finalement vu le jour en 2019 au Japon toujours au sein du célèbre magazine Shônen Jump, mais aussi dans la foulée en France via les éditions Kana, l'éditeur historique de Kishimoto dans notre pays.
Lancé en mai 2019 au Japon, Samurai 8 : Hachimaruden est arrivée en même temps en France sous le titre Samurai 8: La légende de Hachimaru, par la voie du simultrad. Scénarisant l'oeuvre et concevant le storyboard, Kishimoto laisse toutefois la partie dessin à l'un de ses anciens assistants, Akira Okubo. Autant dire que, évidemment, il s'agit d'un titre sur lequel les éditions Kana comptent beaucoup, quand bien même la série n'a, à ce jour, toujours pas vu sa popularité bien décoller dans son pays d'origine. Ainsi, après ce lancement en simultrad au printemps dernier, c'est en grandes pompes que Kana a cherché à lancer la série en version papier: pas mal de pub, sortie simultanée des deux premiers tomes début décembre, conception d'un sympathique édition premium... Mais concrètement, le début de Samurai 8, ça vaut quoi ?
Tout s'ouvre sur des premières pages mystérieuses, où, quelque part dans l'univers, un bien étrange samouraï se voit confier pour mission de retrouver la boîte de Pandore censée pouvoir sauver l'univers, grâce à un écrit qui y est scellé et qui a été rédigé il y a bien longtemps par le dieu de la guerre. Pour ça, le samouraï devra dénicher les 7 clés permettant d'ouvrir la boîte, et devra compter sur "l'oeil de l'esprit" pour ça, ainsi que sur le courage se trouvant au fond de son ventre.
Puis, quelque part ailleurs, s'entame un duel entre deux samouraïs accompagnés d'un "holder" animalier, finissant par matérialiser des armures et par combattre jusqu'à ce qu'un des deux l'emporte et puisse ainsi récupérer une clé.
Mais tout ceci n'est qu'un jeu, celui auquel s'adonne Hachimaru. Chétif, doté d'une santé très fragile, bourré d'allergies, ce jeune garçon vit depuis la naissance accroché à un appareil permettant de le maintenir en vie. Il n'est jamais sorti à l'extérieur, ne connaît rien du monde, et ses seuls loisirs sont les jeux vidéo ainsi que la présence de Hayatarô, son "pet holder", grosso modo un animal de compagnie qui a des allures de chien ou de chat. Forcément, Hachimaru est las de cette vie auquel son père le contraint pour son bien, si bien que, lui qui ne rêve que de partir à la découverte du monde, il ne peut s'empêcher de conspuer ce paternel envers lequel il est plutôt ingrat. Alors quand Hayatarô lui ramène un étrange daruma, réputé pour exaucer les voeux, il ne peut s'empêcher de souhaiter pouvoir devenir un samouraï... voeu qui se voit réalisé ?! Ou presque... Pour ce gamin avide d'aventure et de découverte, c'est peut-être le début d'un grand périple...
Vous trouvez ce pitch poussif et alambiqué ? Ce ne serait pas étonnant, car les débuts de Samurai 8 le sont. Clairement, le papa de Naruto n'a pas forcément choisi la manière la plus simple et fluide pour mettre en place les choses: les premières dizaines de pages (et même rien que les toutes premières) sont bourrées de termes spécifiques tardant à être expliqués et de formulations pompeuses qui, pour un début, paraissent inutilement lourdingues. Il faut donc accepter de dépasser la toute première impression un peu foireuse, et aussi faire un certain effort d'attention et de compréhension par la suite à parti du moment où les différents concepts commencent réellement à s'expliquer. Car les explications, bien sûr, finiront par être au rendez-vous, mais sont un peu vomies en bloc, ne sont pas très bien distillées. C'est donc un peu lourd à lire parfois sur ce premier volume, Kishimoto ne semblant pas vouloir trop traîner sur toute la mise en place... Alors, est-ce que ça vaut le coup de dépasser les premiers chapitres ? Hé bien, peut-être bien, car une fois l'effort fait, on constate qu'il y a là un vrai potentiel ne demandant qu'à se bonifier sur la longueur, et ce n'est donc peut-être pas pour rien que Kana a choisi de publier le tome 2 en même temps que le 1er.
Un peu perdu au départ face à l'avalanche de termes nébuleux, voire possiblement irrité par un héros un chouya tête à claque au début (d'autant qu'on peut le trouver vraiment ingrat et peu compréhensif envers son père, jusqu'à un certain moment traduisant finalement vite et bien l'amour père/fils), on finit par mieux appréhender, petit à petit, un univers aux nombreuses influences. Sur une base de récit de samouraï mettant en exergue bushis, honneur du samouraï, courage typique de ceux-ci et autres choses, avec aussi une pointe plus mythologique et religieuse (avec les références à Fudō Myōō et à la boîte de Pandore, par exemple), Kishimoto imagine tout un contexte largement plus propre à l'anticipation et à la science-fiction: voyages dans l'univers à travers les planètes, animaux de compagnie robots, nombreuses machines... Bien sûr, l'auteur ne se contente pas de superposer bêtement ces deux facettes: petit à petit, il parvient à réellement le fusionner pour donner naissance à tout un univers s'annonçant réellement unique. Des exemples ? Hé bien, la signification que prend ici le seppuku, le concept de courage à aller chercher au fond de son ventre qui devient vraiment à prendre au premier degré... C'est étonnant, il faut évidemment adhérer à tout ça, mais on ne peut nier qu'il y a bel et bien quelque chose de poussé et de réfléchi qui se met en place tout au long du tome, même si ce n'est pas toujours de la plus limpide des manières. Qui plus est, avec les premiers pas de cette aventure, Kishimoto semble également puiser dans certains problèmes de notre monde pour véhiculer certaines choses: la maladie clouant Hachimaru chez lui depuis toujours, le côté hikikomori de son premier "ami" Nanashi le poussant là aussi à rester replié sur lui-même, la fuite dans le jeu vidéo... tout ceci a priori en vue d'amener des messages plus positifs, visant à s'ouvrir sur le monde et les autres. Alors, à côté de ça, bien sûr, il y a de nombreux clichés du genre, ne serait-ce que sur l'amitié, le récit tombe aussi par moments dans la facilité et le simplisme concernant ses premières avancées, et il y a certaines choses sur lesquelles on attend des explications plus solides (en tête, forcément, la bizarrerie de voir le jeu vidéo de Hachimaru et ce qui lui arrive être si similaires). Mais concrètement, il y a tout un univers riche et réfléchi qui s'installe. Maladroitement à plusieurs reprises, mais de façon suffisamment intrigante.
Et cet univers, il faut avouer que le dessinateur Okubo le met pour l'instant très bien en valeur. Au-delà de designs humains très classiques (on est dans la droite lignée de Naruto et de nombre d'oeuvres de ce type, en gros), il y a de très nombreuses idées séduisantes dans le reste: les décors et armures trouvant un équilibre entre les références samouraï et la SF plus futuriste, l'omniprésence de ces décors qui sont à la fois riches, fins et mis en valeur dans des angles soignés, de l'action et des découpages aussi fluides que dynamiques, des trames soignées qui enrichissent et approfondissent bien les choses sans surcharge... Vraiment, à condition d'adhérer à ce style très shônen, c'est beau, riche et bien vivant.
En somme, sur ce premier volume Samurai 8 demande éventuellement un gros effort, tant les choses se mettent en place un peu lourdement. Mais une fois l'effort fait, on découvre un univers et des concepts suffisamment bien pensés pour attiser une certaine curiosité. La série a de quoi développer ses originalités et des choses passionnantes, il ne tient désormais qu'à la suite de confirmer cela... le plus rapidement possible, de préférence.
Côté édition, au-delà du format shônen typique de Kana avec un papier et une impression correctes, on retiendra également la très bonne traduction de Miyako Slocombe avec ses nombreuses références restant claires, et ses différents concept qui n'ont pas dû être toujours évidents à bien retranscrire.
Chronique 1
Maintenant que Naruto n'est plus, le shonen a perdu un de ses fers de lance, une œuvre riche et bien plus complexe que beaucoup (des détracteurs qui prennent de haut le titre) ne l'imaginent! Il a laissé un vide chez les lecteurs, vide que Boruto a bien du mal à combler tant le titre ne tient pas ses promesses (quelles promesses?), mais également un vide pour Kana qui a perdu sa poule aux œufs d'or!Alors forcément lorsque le bruit a commencé à courir que Masashi Kishimoto, le papa de Naruto, avait débuté une nouvelle œuvre, la toile a été secouée, de nombreuses attentes ont commencé à apparaître si et là..."Samurai 8"...on sait bien avec le titre que l'auteur est attaché au folklore nippon, après les ninjas, les samourais...pourtant de nombreuses surprises nous attendent! La première c'est que Kishimoto n'est que scénariste, ce dernier ayant confié le dessin à l'un de ses anciens assistants: Akira Okubo... Argument publicitaire mensonger? Le titre nous était vendu comme le nouveau titre de Kishimoto, ce n'est qu'à moitié vrai!Bien évidemment c'est Kana qui va récupérer les droits et nous proposer ce titre avec une sortie en simultané des deux premiers tomes après une campagne promo assez importante (il ne pouvait en être autrement).Je ne vais pas vous mentir, j'étais assez frileux, je ne me suis donc pas procuré le coffret rassemblant les deux tomes, me contentant du premier...et autant tuer le suspens de suite, j'en resterai là!
L'univers et les planètes qui le compose sont protégés par des Samouraïs, de puissants guerriers accompagnés par leurs Key Holder, un animal mécanique qui leur sert également d'arme...Hachimaru rêve de devenir l'un d'entre eux, mais sa santé étant extrêmement fragile il survit enfermé chez lui, branché à une gigantesque machine qui le maintient en vie... Son principal loisir étant les jeux vidéo où il entre dans la peau de ses héros les samouraïs.Un jour son père, qui veille sur lui depuis toujours, se voit menacé par un guerrier prétendant être un bushi; conscient du danger et pour sauver son père, Hachimaru va donner sa vie pour son géniteur...ce qui va avoir pour effet d'éveiller un puissant pouvoir en lui...il devient alors un apprenti samurai! Ça tombe plutôt bien que Daruma, un puissant samouraï possédant une apparence de chat, passe par là à ce moment-là, faisant de Hachimaru son élève!
D'entré de jeu nous entrons dans un univers qui mélange les genres, on aurait pu s'attendre à un titre plus "folklore Japonais", mais on se retrouve dans un monde de SF avec des créatures mécaniques, des samouraïs qui sont des cyborgs et des planètes à protéger!Naruto nous avait déjà habitués à ce mélange des genres avec des éléments modernes qui venaient se mélanger aux traditions ninjas, la différence c'est qu'ici l'aspect SF est particulièrement poussé, faisant même des personnages principaux des êtres plus proches de la machine que de l'humain.
Autre grosse surprise, le trait (qui n'est plus celui de Masashi Kishimoto, mais de son ancien assistant tout de même, rappelons-le), rappelle davantage celui de Seishi Kishimoto que de Masashi, le frère du papa de Naruto, un auteur ayant rencontré bien moins de succès avec ses titres qui sont pourtant assez bons dans l'ensemble!En soi cela n'a rien de gênant, peu importe même, le vrai problème vient du fait que c'est atrocement chargé, à la limite du lisible...Mais avançons...
On se retrouve avec un début assez confus et bordélique avant de comprendre qu'il ne s'agissait que d'un jeu...une entrée en matière intéressante pour nous dévoiler des personnages clichés et une intrigue qui semble l'être tout autant: un jeune rêveur qui veut devenir fort pour protéger les siens, un méchant qui est méchant parce qu'il faut un méchant, un maître qui apparaît pile au bon moment (qui est un chat!?!), le tout saupoudré d'animal mignon/mascotte, du pouvoir de l'amour et de l'amitié, du réveil de la force...et de tout un tas de concepts aussi étranges que ridicules, la palme revenant au concept de la "princesse", parce qu'il fallait bien intégrer des personnages féminins de façon subtil...Heureusement qu'il y a eu l'attaque des "vilains cochons" au charisme et au design sans commune mesure pour relancer l’intérêt!Et bien évidemment on ne parlera pas des multitudes facilités scénaristiques qui arrivent toujours pile comme il faut, rendant plus vrai que jamais le "ta gueule c'est magique" (ou "ta gueule c'est la force", particulièrement d'actualité à ce jour). Besoin d'un sensai? Ça tombe bien, en voilà un qui tombe du ciel! Tu es le second meilleur joueur à ce jeu de la galaxie? Ça tombe bien le premier c'est moi...quel heureux hasard, pas du tout forcé en plus! Le samouraï a besoin d'une princesse pour atteindre son plein potentiel? Ça tombe bien, je tombe dessus lors de ma toute première sortie dans ce vaste monde...quel heureux hasard!Mais...ta gueule, c'est la force!
Vous l'aurez compris, la lecture de ce premier tome s'est avérée être un véritable calvaire pour moi, je n'y ai pris absolument aucun plaisir, à tel point que j'ai dû le lire en quatre fois, incapable de lire quelques pages sans ressentir le besoin de faire autre chose de plus intéressantDe mon point de vue, la nouvelle série de Masashi Kishimoto qui a fait tant de bruit, n'est rien d'autre qu'un pétard mouillé, un titre cliché aux lourdeurs multiples, renforcé par une confusion graphique qui n'arrange rien!J'en resterai là, et je remercie mon fournisseur de me reprendre ce premier volume en échange d'un autre tome qui m'intéressera bien davantage!Pour la note, je vais aussi manquer d'originalité, je vais m'inspirer du titre (oui je sais, je suis généreux)!
Le nom de Masashi Kishimoto restera à tout jamais associé à celui de son oeuvre-phare, Naruto, qu'il a achevée en 2014, mais heureusement il ne semble pas être le genre d'auteur à vouloir se reposer sur ses lauriers. Ainsi, parallèlement à la supervision de Boruto, la suite de Naruto, le mangaka a passé ces dernières années à penser à un nouveau projet, qui a finalement vu le jour en 2019 au Japon toujours au sein du célèbre magazine Shônen Jump, mais aussi dans la foulée en France via les éditions Kana, l'éditeur historique de Kishimoto dans notre pays.
Lancé en mai 2019 au Japon, Samurai 8 : Hachimaruden est arrivée en même temps en France sous le titre Samurai 8: La légende de Hachimaru, par la voie du simultrad. Scénarisant l'oeuvre et concevant le storyboard, Kishimoto laisse toutefois la partie dessin à l'un de ses anciens assistants, Akira Okubo. Autant dire que, évidemment, il s'agit d'un titre sur lequel les éditions Kana comptent beaucoup, quand bien même la série n'a, à ce jour, toujours pas vu sa popularité bien décoller dans son pays d'origine. Ainsi, après ce lancement en simultrad au printemps dernier, c'est en grandes pompes que Kana a cherché à lancer la série en version papier: pas mal de pub, sortie simultanée des deux premiers tomes début décembre, conception d'un sympathique édition premium... Mais concrètement, le début de Samurai 8, ça vaut quoi ?
Tout s'ouvre sur des premières pages mystérieuses, où, quelque part dans l'univers, un bien étrange samouraï se voit confier pour mission de retrouver la boîte de Pandore censée pouvoir sauver l'univers, grâce à un écrit qui y est scellé et qui a été rédigé il y a bien longtemps par le dieu de la guerre. Pour ça, le samouraï devra dénicher les 7 clés permettant d'ouvrir la boîte, et devra compter sur "l'oeil de l'esprit" pour ça, ainsi que sur le courage se trouvant au fond de son ventre.
Puis, quelque part ailleurs, s'entame un duel entre deux samouraïs accompagnés d'un "holder" animalier, finissant par matérialiser des armures et par combattre jusqu'à ce qu'un des deux l'emporte et puisse ainsi récupérer une clé.
Mais tout ceci n'est qu'un jeu, celui auquel s'adonne Hachimaru. Chétif, doté d'une santé très fragile, bourré d'allergies, ce jeune garçon vit depuis la naissance accroché à un appareil permettant de le maintenir en vie. Il n'est jamais sorti à l'extérieur, ne connaît rien du monde, et ses seuls loisirs sont les jeux vidéo ainsi que la présence de Hayatarô, son "pet holder", grosso modo un animal de compagnie qui a des allures de chien ou de chat. Forcément, Hachimaru est las de cette vie auquel son père le contraint pour son bien, si bien que, lui qui ne rêve que de partir à la découverte du monde, il ne peut s'empêcher de conspuer ce paternel envers lequel il est plutôt ingrat. Alors quand Hayatarô lui ramène un étrange daruma, réputé pour exaucer les voeux, il ne peut s'empêcher de souhaiter pouvoir devenir un samouraï... voeu qui se voit réalisé ?! Ou presque... Pour ce gamin avide d'aventure et de découverte, c'est peut-être le début d'un grand périple...
Vous trouvez ce pitch poussif et alambiqué ? Ce ne serait pas étonnant, car les débuts de Samurai 8 le sont. Clairement, le papa de Naruto n'a pas forcément choisi la manière la plus simple et fluide pour mettre en place les choses: les premières dizaines de pages (et même rien que les toutes premières) sont bourrées de termes spécifiques tardant à être expliqués et de formulations pompeuses qui, pour un début, paraissent inutilement lourdingues. Il faut donc accepter de dépasser la toute première impression un peu foireuse, et aussi faire un certain effort d'attention et de compréhension par la suite à parti du moment où les différents concepts commencent réellement à s'expliquer. Car les explications, bien sûr, finiront par être au rendez-vous, mais sont un peu vomies en bloc, ne sont pas très bien distillées. C'est donc un peu lourd à lire parfois sur ce premier volume, Kishimoto ne semblant pas vouloir trop traîner sur toute la mise en place... Alors, est-ce que ça vaut le coup de dépasser les premiers chapitres ? Hé bien, peut-être bien, car une fois l'effort fait, on constate qu'il y a là un vrai potentiel ne demandant qu'à se bonifier sur la longueur, et ce n'est donc peut-être pas pour rien que Kana a choisi de publier le tome 2 en même temps que le 1er.
Un peu perdu au départ face à l'avalanche de termes nébuleux, voire possiblement irrité par un héros un chouya tête à claque au début (d'autant qu'on peut le trouver vraiment ingrat et peu compréhensif envers son père, jusqu'à un certain moment traduisant finalement vite et bien l'amour père/fils), on finit par mieux appréhender, petit à petit, un univers aux nombreuses influences. Sur une base de récit de samouraï mettant en exergue bushis, honneur du samouraï, courage typique de ceux-ci et autres choses, avec aussi une pointe plus mythologique et religieuse (avec les références à Fudō Myōō et à la boîte de Pandore, par exemple), Kishimoto imagine tout un contexte largement plus propre à l'anticipation et à la science-fiction: voyages dans l'univers à travers les planètes, animaux de compagnie robots, nombreuses machines... Bien sûr, l'auteur ne se contente pas de superposer bêtement ces deux facettes: petit à petit, il parvient à réellement le fusionner pour donner naissance à tout un univers s'annonçant réellement unique. Des exemples ? Hé bien, la signification que prend ici le seppuku, le concept de courage à aller chercher au fond de son ventre qui devient vraiment à prendre au premier degré... C'est étonnant, il faut évidemment adhérer à tout ça, mais on ne peut nier qu'il y a bel et bien quelque chose de poussé et de réfléchi qui se met en place tout au long du tome, même si ce n'est pas toujours de la plus limpide des manières. Qui plus est, avec les premiers pas de cette aventure, Kishimoto semble également puiser dans certains problèmes de notre monde pour véhiculer certaines choses: la maladie clouant Hachimaru chez lui depuis toujours, le côté hikikomori de son premier "ami" Nanashi le poussant là aussi à rester replié sur lui-même, la fuite dans le jeu vidéo... tout ceci a priori en vue d'amener des messages plus positifs, visant à s'ouvrir sur le monde et les autres. Alors, à côté de ça, bien sûr, il y a de nombreux clichés du genre, ne serait-ce que sur l'amitié, le récit tombe aussi par moments dans la facilité et le simplisme concernant ses premières avancées, et il y a certaines choses sur lesquelles on attend des explications plus solides (en tête, forcément, la bizarrerie de voir le jeu vidéo de Hachimaru et ce qui lui arrive être si similaires). Mais concrètement, il y a tout un univers riche et réfléchi qui s'installe. Maladroitement à plusieurs reprises, mais de façon suffisamment intrigante.
Et cet univers, il faut avouer que le dessinateur Okubo le met pour l'instant très bien en valeur. Au-delà de designs humains très classiques (on est dans la droite lignée de Naruto et de nombre d'oeuvres de ce type, en gros), il y a de très nombreuses idées séduisantes dans le reste: les décors et armures trouvant un équilibre entre les références samouraï et la SF plus futuriste, l'omniprésence de ces décors qui sont à la fois riches, fins et mis en valeur dans des angles soignés, de l'action et des découpages aussi fluides que dynamiques, des trames soignées qui enrichissent et approfondissent bien les choses sans surcharge... Vraiment, à condition d'adhérer à ce style très shônen, c'est beau, riche et bien vivant.
En somme, sur ce premier volume Samurai 8 demande éventuellement un gros effort, tant les choses se mettent en place un peu lourdement. Mais une fois l'effort fait, on découvre un univers et des concepts suffisamment bien pensés pour attiser une certaine curiosité. La série a de quoi développer ses originalités et des choses passionnantes, il ne tient désormais qu'à la suite de confirmer cela... le plus rapidement possible, de préférence.
Côté édition, au-delà du format shônen typique de Kana avec un papier et une impression correctes, on retiendra également la très bonne traduction de Miyako Slocombe avec ses nombreuses références restant claires, et ses différents concept qui n'ont pas dû être toujours évidents à bien retranscrire.
Chronique 1
Maintenant que Naruto n'est plus, le shonen a perdu un de ses fers de lance, une œuvre riche et bien plus complexe que beaucoup (des détracteurs qui prennent de haut le titre) ne l'imaginent! Il a laissé un vide chez les lecteurs, vide que Boruto a bien du mal à combler tant le titre ne tient pas ses promesses (quelles promesses?), mais également un vide pour Kana qui a perdu sa poule aux œufs d'or!Alors forcément lorsque le bruit a commencé à courir que Masashi Kishimoto, le papa de Naruto, avait débuté une nouvelle œuvre, la toile a été secouée, de nombreuses attentes ont commencé à apparaître si et là..."Samurai 8"...on sait bien avec le titre que l'auteur est attaché au folklore nippon, après les ninjas, les samourais...pourtant de nombreuses surprises nous attendent! La première c'est que Kishimoto n'est que scénariste, ce dernier ayant confié le dessin à l'un de ses anciens assistants: Akira Okubo... Argument publicitaire mensonger? Le titre nous était vendu comme le nouveau titre de Kishimoto, ce n'est qu'à moitié vrai!Bien évidemment c'est Kana qui va récupérer les droits et nous proposer ce titre avec une sortie en simultané des deux premiers tomes après une campagne promo assez importante (il ne pouvait en être autrement).Je ne vais pas vous mentir, j'étais assez frileux, je ne me suis donc pas procuré le coffret rassemblant les deux tomes, me contentant du premier...et autant tuer le suspens de suite, j'en resterai là!
L'univers et les planètes qui le compose sont protégés par des Samouraïs, de puissants guerriers accompagnés par leurs Key Holder, un animal mécanique qui leur sert également d'arme...Hachimaru rêve de devenir l'un d'entre eux, mais sa santé étant extrêmement fragile il survit enfermé chez lui, branché à une gigantesque machine qui le maintient en vie... Son principal loisir étant les jeux vidéo où il entre dans la peau de ses héros les samouraïs.Un jour son père, qui veille sur lui depuis toujours, se voit menacé par un guerrier prétendant être un bushi; conscient du danger et pour sauver son père, Hachimaru va donner sa vie pour son géniteur...ce qui va avoir pour effet d'éveiller un puissant pouvoir en lui...il devient alors un apprenti samurai! Ça tombe plutôt bien que Daruma, un puissant samouraï possédant une apparence de chat, passe par là à ce moment-là, faisant de Hachimaru son élève!
D'entré de jeu nous entrons dans un univers qui mélange les genres, on aurait pu s'attendre à un titre plus "folklore Japonais", mais on se retrouve dans un monde de SF avec des créatures mécaniques, des samouraïs qui sont des cyborgs et des planètes à protéger!Naruto nous avait déjà habitués à ce mélange des genres avec des éléments modernes qui venaient se mélanger aux traditions ninjas, la différence c'est qu'ici l'aspect SF est particulièrement poussé, faisant même des personnages principaux des êtres plus proches de la machine que de l'humain.
Autre grosse surprise, le trait (qui n'est plus celui de Masashi Kishimoto, mais de son ancien assistant tout de même, rappelons-le), rappelle davantage celui de Seishi Kishimoto que de Masashi, le frère du papa de Naruto, un auteur ayant rencontré bien moins de succès avec ses titres qui sont pourtant assez bons dans l'ensemble!En soi cela n'a rien de gênant, peu importe même, le vrai problème vient du fait que c'est atrocement chargé, à la limite du lisible...Mais avançons...
On se retrouve avec un début assez confus et bordélique avant de comprendre qu'il ne s'agissait que d'un jeu...une entrée en matière intéressante pour nous dévoiler des personnages clichés et une intrigue qui semble l'être tout autant: un jeune rêveur qui veut devenir fort pour protéger les siens, un méchant qui est méchant parce qu'il faut un méchant, un maître qui apparaît pile au bon moment (qui est un chat!?!), le tout saupoudré d'animal mignon/mascotte, du pouvoir de l'amour et de l'amitié, du réveil de la force...et de tout un tas de concepts aussi étranges que ridicules, la palme revenant au concept de la "princesse", parce qu'il fallait bien intégrer des personnages féminins de façon subtil...Heureusement qu'il y a eu l'attaque des "vilains cochons" au charisme et au design sans commune mesure pour relancer l’intérêt!Et bien évidemment on ne parlera pas des multitudes facilités scénaristiques qui arrivent toujours pile comme il faut, rendant plus vrai que jamais le "ta gueule c'est magique" (ou "ta gueule c'est la force", particulièrement d'actualité à ce jour). Besoin d'un sensai? Ça tombe bien, en voilà un qui tombe du ciel! Tu es le second meilleur joueur à ce jeu de la galaxie? Ça tombe bien le premier c'est moi...quel heureux hasard, pas du tout forcé en plus! Le samouraï a besoin d'une princesse pour atteindre son plein potentiel? Ça tombe bien, je tombe dessus lors de ma toute première sortie dans ce vaste monde...quel heureux hasard!Mais...ta gueule, c'est la force!
Vous l'aurez compris, la lecture de ce premier tome s'est avérée être un véritable calvaire pour moi, je n'y ai pris absolument aucun plaisir, à tel point que j'ai dû le lire en quatre fois, incapable de lire quelques pages sans ressentir le besoin de faire autre chose de plus intéressantDe mon point de vue, la nouvelle série de Masashi Kishimoto qui a fait tant de bruit, n'est rien d'autre qu'un pétard mouillé, un titre cliché aux lourdeurs multiples, renforcé par une confusion graphique qui n'arrange rien!J'en resterai là, et je remercie mon fournisseur de me reprendre ce premier volume en échange d'un autre tome qui m'intéressera bien davantage!Pour la note, je vais aussi manquer d'originalité, je vais m'inspirer du titre (oui je sais, je suis généreux)!