Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 17 Janvier 2013
Après un premier tome vide, mou et inutilement complexe, le deuxième et déjà dernier volume de Reverend D avait fort à faire pour tenter de remonter le niveau. Et il faut bien avouer qu'au début, on y croit : depuis que nos héros ont découvert que Chinami risque d'être impliquée dans leurs affaires, le récit promet d'enfin décoller un tant soit peu. Tôru Fujisawa met des choses en place, et laisse deviner une déferlante d'action qui pourrait conclure de manière basique mais divertissante l'histoire... et finalement, non. Comme dans le premier tome, il ne se passe rien de palpitant, l'auteur réduisant à néant ses promesses.
Ainsi voit-on apparaître vite fait bien fait une nouvelle ennemie, Misa Itô, qui, à défaut d'avoir droit au moindre background, promet de l'action. La miss semble très forte, met en péril la vie de nos héros, et... s'en va. Gnéééé ? Mais... pourquoi ? Pourquoi, Mr Fujisawa, tombez-vous dans le plus idiot des clichés ? Pourquoi l'ennemi, qui peut sans problème se débarrasser de sa pire menace et avoir la paix, décide-t-il finalement de se barrer sous prétexte d'un "bah ce n'était qu'un avertissement" ? Et, surtout, pourquoi faire retomber ainsi le soufflet au moment où on va enfin avoir un truc à se mettre sous la dent dans cette série ?
La suite ne sera guère mieux : dans un amas de clichés et de facilités montrant l'inexistence du scénario ("si tu perds, les horreurs que tu viens d'accomplir seront effacées car le temps partira s'écouler dans un monde parallèle... T'as vu comment c'est bien fichu, hein ?"... Mais d'où est-ce que sort cette histoire de monde parallèle balancée le temps d'une bulle ??), on suit donc la fin idiote d'une ennemie dégommée en 2 secondes par un poseur-trop-classe alors qu'elle aurait pu les envoyer paître avant.
Bien bien. C'est débile, les personnages sont toujours aussi creux (quand même, tous les protagonistes présentés comme les héros dans le tome 1 ne servent à rien, faut le faire...), et quand l'action est sur le point de venir animer tout ça elle est bouclée en deux pages. Voici donc une première moitié de volume sans intérêt, que ce soit côté histoire ou côté personnages. Mais gardons espoir, il reste la deuxième moitié du tome. Reprenons la lecture et... fin.
Euh... que... quoi ? Sérieusement ? C'est fini, là ? A la moitié du tome ? Car oui, lecteur, de conclusion tu ne trouveras pas, car elle n'existe pas. Sous couvert d'une dernière phrase tournée sur l'avenir de la lutte de ses héros, Tôru Fujisawa laisse absolument tout en plan. Et nous confirme à 100% l'inintérêt total de cette série, qui n'aura rien montré pendant toute sa durée.
La deuxième moitié du tome, quant à elle, se consacre à boucher vaguement l'immense trou en nous invitant à découvrir Reverend D Zero, l'épisode pilote de la série, visiblement fait il y a très longtemps par l'auteur, le coup de crayon nous ramenant plusieurs années en arrière. Ce n'est pas foncièrement dérangeant pour qui aime l'auteur, mais côté histoire, ce n'est guère mieux, cet épisode pilote souffrant sensiblement des même défauts que l'histoire principale. D'autant qu'on se fiche royalement de découvrir les prémices d'une série inintéressante, incohérente, bâclée et abandonnée.
Reverend D, c'est deux tomes de vide, assaisonnés de pas grand chose, avec une bonne dose de rien au-dessus. Chapeau à Tôru Fujisawa, qui offre ici sa plus mauvaise série.