Ranking of Kings Vol.11 : Critiques

Daida entrevoit le passé commun de son père Bosse, qui a pris possession de son corps, et de celle qui se cache derrière les récents complots, Miranjo. Et ce que l'on est amené à découvrir en même temps que lui est, une nouvelle fois, apte à bouleverser la vision que l'on a de certains personnages, en les nuançant de plus belle: il semble difficile de ne pas rester ému par l'enfance de Miranjo, par ce qu'elle a traversé au point de tenter de se suicider, par la façon dont Bosse l'a sauvée en montrant alors ce qu'il y a de bon en lui, par tout ce que ces deux-là ont ensuite vécu ensemble... jusqu'à ce que l'on cerne également ce qui les a poussés à agir comme ils l'ont fait, avec au passage la découverte importante de la raison exacte pour laquelle Bojji est né si faible physiquement. Ce qui fait toujours l'une des grandes qualités de Ranking of Kings, c'est bien cette volonté chez Sosuke Toka de bien travailler ses différents personnages et de nous en faire ressentir les nuances ainsi que les raisons d'agir, et une nouvelle fois c'est particulièrement réussi ici. Mais évidemment, ces découvertes ne peuvent occulter le terrible combat qui continue de se jouer pour arrêter Ouken.

Ainsi, bien vite, la bataille reprend ses droits, en poussant plusieurs personnages dans leurs retranchements, à commencer par Bojji lui-même, son fidèle ami Ombre et Despa qui, alors que leur vie ne tenait plus qu'à un fil, viennent de ressortir des portes de la mort. Quant à Domas, Bebin, Apeas et Dorshe, ils joignent leurs forces pour tenter de venir à bout de l'ennemi immortel, mais ont-ils la moindre chance ? Comment l'affrontement contre Ouken pourra-t-il donc se finir ? Si la réponse à cette question reste légèrement trop lisse au vu de la rapidité de la dernière ligne droite de la bataille et du développement finalement moindre sur Ouken (peut-être que ce sera pour plus tard ?), tout ce qui a lieu derrière reste captivant, à commencer par le courage que montre encore et toujours Bojji, se relevant malgré ses blessures, malgré son affaiblissement, pour agir comme le ferait un souverain digne de confiance. Mais on pense aussi à tous les instants où le mangaka, même rapidement, prend soin de souligner les relations fortes entre ses personnages: l'indéfectible soutien d'Ombre envers Bojji, les larmes de Daida en découvrant la vérité sur la faiblesse physique de son frère, le choix décisif des quatre membres de la garde royale en fin de volume, ou même la prise de conscience par Bosse que Hiling est vraiment une femme exceptionnelle, sont autant d'instant mettant en valeur ces liens.

On reste donc sur une lecture toujours aussi attachante, avec son bon mélange d'action épique à sa manière et de moments touchants, jusqu'à une fin de tome forcément très intrigante au vu du face-à-face crucial qu'il nous promet. Enfin, n'oubliez pas non plus de parcourir le chouette petit chapitre bonus, qui éclaire encore un peu plus une rencontre capitale faite par Miranjo dès son plus jeune âge.