Petit monde de Kabocha (le) - Manga

Petit monde de Kabocha (le) : Critiques

Kabocha no Bouken

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 15 Octobre 2024

Maître du manga naturaliste avec des bijoux comme Les Enfants de la Mer, Designs ou encore Petite Forêt, Daisuke Igarashi a posé ses bagages, le mois dernier et le temps d'un court one-shot animalier, dans le jeune catalogue de la collection Le Renard Doré des éditions Rue de Sèvres. De son nom original "Kabocha no Bôken" (littéralement "Les Aventures de Kabocha"), Le petit monde de Kabocha est une oeuvre d'une centaine de pages, et composée de 17 courts voire très courts chapitres en couleurs, en bichromie ou en noir & blanc que le mangaka dessina courant 2007 pour le Magazine Animal Paradise des éditions Takeshobo.

Comme le laisse assez bien deviner la jaquette, le principe de cette mini-série est assez simple: dans chaque chapitre, on suit les petites aventures quotidiennes de Kabocha, une chatte calico qui a suivi son maître quand celui-ci a déménagé en pleine campagne, dans un coin du nord du Japon entouré de montagnes et parsemé de forêts... avec tous les habitants que ça peut impliquer ! Le félin n'en finit alors pas de vivre diverses péripéties, entre découverte de la nature luxuriante aux alentours, petites bêtises, et rencontre avec divers habitants de cette campagne authentique: renards aperçus au loin, souris et oiseaux faisant de parfaites cibles de chasse, bestioles potentiellement dangereuses comme des serpents... voire même un autre matou sans-gêne qui s'incruste parfois.

Ici, pas de fantaisie façon chat qui parle ou dont on suit les pensées: toute l'histoire est narrée par le maître de Kabocha, d'une façon pouvant faire penser qu'Igarashi s'inspire là de son propre quotidien (ce qui pourrait bien se confirmer au vu de sa courte postface sous-entendant que Kabocha existe bel et bien), tandis que la star à quatre pattes du manga est un pur félin comme il en existe tant: Kabocha peut être joueuse, curieuse, capricieuse, impitoyable avec les petites bêtes pouvant lui servir de jeu ou de nourriture, inconsciente de certains dangers... Et c'est aussi le réalisme qui prime dans les décors naturels assez paisibles et foisonnants et dans les designs des différents animaux sauvages, ce rendu étant évidemment typique du mangaka naturaliste dans chacune de ses oeuvres, et étant ici régulièrement sublimé par une colorisation évoquant volontiers certains peintres du genre.

Bien que l'oeuvre ne semble, au premier abord, pas raconter grand chose d'autre que le quotidien de la chatte et de son maître à la campagne (d'autant plus qu'il n'y a, de façon assez logique, ni réel début ni réelle fin), son déroulement plus ou moins saisonnier et plutôt paisible en fait une petite lecture agréable, d'autant plus que l'on s'attache assez facilement à la friponne Kabocha, sur qui on apprend certaines choses au détour de quelques chapitres, principalement sur son passé, sur le contexte dans lequel son maître l'a recueillie, et sur l'emménagement du duo dans cette campagne où l'héroïne féline semble beaucoup s'épanouir.

A l'arrivée, Le petit monde de Kabocha est sans doute un manga mineur dans la carrière d'Igarashi, mais il n'en reste pas moins plaisant à parcourir grâce au style typique de ce grand artiste, et est à-même de plaire aux jeunes comme aux moins jeunes. Il faudra juste accepter de débourser 11,90€ pour une lecture atteignant tout juste la centaine de pages, mais ce prix peut se justifier quand on voit qu'une quarantaine de pages sont en couleurs ou en bichromie, que le papier est assez épais et peu transparent, que l'impression est excellente, que la traduction de Fédoua Lamodière est impeccable, que le travail de maquette de Tom "spAde" Bertrand est très propre, et que la jaquette conçue par Cerise Heurteur et Rue de Sèvres reste fidèle à l'originale nippone.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs