Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 21 Avril 2014
Chronique 1 (17/20)
Après “Kurosagi, livraison de cadavre”, Housui Yamazaki nous revient avec une nouvelle série traitant là aussi d'histoires de fantômes, mais cette fois sans Eiji Otsuka.
On retrouve bien le style graphique de l'auteur. On aime ou on aime pas, néanmoins on pourra noter que le dessin est ici plus soigné que pour les premiers tomes de son autre série (ou alors je me suis habitué). Il s'agit ici d'une succession d'histoires auto-conclusives tournant autour du paranormal : maison hantée, esprits frappeurs et contes urbains sont au programme. On pourra reprocher le classicisme de ces histoires mais on ne pourra qu'apprécier le traitement qu'en fait Yamazaki. La mise en page est particulièrement efficace, faisant monter l'angoisse petit à petit. L'aspect inquiétant des histoires est préservé par la manière dont l'auteur distille les informations : un peu mais pas trop avant d'atteindre le paroxysme en fin de chapitre. On retiendra particulièrement le deuxième chapitre où le lecteur découvrira en même temps que la protagoniste l'horreur qui vit chez elle, en lisant la lettre du précédent locataire en même temps qu'elle. Yamazaki arrive également à donner beaucoup de charisme à son détective médium, qu'il ne présentera au final que dans le dernier chapitre de ce premier volume. Un personnage principal qui n'est là que pour servir de fil rouge et qui se permet d'apparaître en début de chapitre à la manière de “the Twilight Zone/ la Quatrième Dimension” pour poser le sujet.
Traduction et adaptation sont réussie et on retrouve une jaquette à l'aspect cartonné, comme pour Kurosagi. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Yamazaki nous démontre ici qu'il n'a nullement besoin d'un scénariste. Ne soyez donc pas rebuté par l'horrible couverture pixelisée. Il serait dommage de passer à côté de cette courte série qui pourrait bien rafraîchir vos chaudes soirées d'été comme se plaisent à dire les japonais.
Chronique 2 (16/20)
Déjà connu pour Kurosagi - livraison de cadavres, le mangaka Hôsui Yamazaki est un habitué des revenants et autres fantômes, qui sont le sujet majeur de cette série qu'il a cosignée avec Eiji Otsuka.
Avec Mail, notre auteur ne va pas s'éloigner de son sujet de prédilection puisqu'il va nous offrir un récit dans lequel un mystérieux détective privé, prénommé Akiba, localise et extermine des spectres qui terrorisent ou blessent les vivants.
Bénéficiant d'une structure épisodique, ce premier opus de Mail va nous proposer plusieurs histoires courtes qui ont pour seul trait d'union les fantômes et le détective Akiba. Chaque histoire trouvera sa conclusion en une trentaine de pages, ce qui présente aussi bien des avantages que des inconvénients.
Du côté des bons points, on pourra souligner que cette brièveté se prête à merveille au genre horrifique dans lequel s'inscrit ce manga. L'auteur fait progresser chaque histoire sans fioriture ni scorie, et va ainsi droit au but. Il n'y aura donc pas de temps mort, chaque récit allant monter petit à petit en intensité jusqu'à sa conclusion qui se voudra bien évidemment effrayante. Les amateurs d'horreur seront ravis de ce traitement, et iront même jusqu'à faire un parallèle avec la série Les contes de la crypte qui s'inscrit un peu dans la même optique même si le support est différent (la TV). Et à la place du maître de la crypte, c'est Akiba qui jouera le rôle du maître de cérémonie en présentant l'histoire, s'adressant directement au lecteur à l'instar du maître de la crypte qui parlait au spectateur.
Mais ce format épisodique s'accompagne malheureusement de deux défauts : avec un format si court impossible pour l'auteur de créer un caractère fouillé à ses personnages, tout comme au scénario de chaque histoire. Si Akagi demeure volontairement mystérieux de par son statut de chasseur de fantômes, les personnages qu'il va rencontrer tout au long de ses enquêtes ou qui vont faire appel à lui ne seront quasiment pas développés, et en conséquence nous n'éprouverons que très peu d'empathie pour leur souffrance... Cet état de fait ne sera sans doute pas très gênant pour beaucoup de lecteurs, qui seront juste friands des frissons occasionnés par la lecture de Mail... Néanmoins, il ne pourront pas passer à côté de la faiblesse des différentes intrigues qui constituent ce premier opus.
Certes, pour tout ce qui concerne l'aspect horrifique, Mail remplit à merveille son office et tous les lecteurs qui aiment les histoires de revenants en auront pour leur argent. Mais le héros, Akiba, est également un détective et doit donc mener des enquêtes... le problème étant que la construction de ses dernières pâtit beaucoup de la brièveté imposée par le format court. Ainsi, les évènements s'enchainent souvent de façon artificielle, sans transition, et des fois on se demande même comment Akiba se retrouve aussi facilement sur les lieux d'une apparition fantomatique !
Au niveau des dessins, si le style d'Hôshui Yamazaki ne se distingue pas particulièrement de celui des autres mangakas, il faut lui reconnaître un talent certain pour installer des ambiances oppressantes via une mise en scène bien pensée. Il est également capable de nous livrer des planches réellement terrifiantes durant la scène clé de chaque histoire.
Au niveau de l'adaptation, le travail de Pika a été très bon, avec une bonne traduction et un papier de qualité. La couverture cartonnée, par contre, se salit très facilement, et il vaut mieux la retirer durant votre lecture.
Avec ce premier tome de Mail, Hôsui Yamazaki nous offre un récit angoissant qui ravira sans nul doute les fans de mangas horrifiques. Si le personnage d'Akiba est encore mystérieux, un chapitre qui lui est entièrement consacré nous permettra d'en savoir un peu plus sur lui, et de mieux saisir le sens de sa mission.
Après “Kurosagi, livraison de cadavre”, Housui Yamazaki nous revient avec une nouvelle série traitant là aussi d'histoires de fantômes, mais cette fois sans Eiji Otsuka.
On retrouve bien le style graphique de l'auteur. On aime ou on aime pas, néanmoins on pourra noter que le dessin est ici plus soigné que pour les premiers tomes de son autre série (ou alors je me suis habitué). Il s'agit ici d'une succession d'histoires auto-conclusives tournant autour du paranormal : maison hantée, esprits frappeurs et contes urbains sont au programme. On pourra reprocher le classicisme de ces histoires mais on ne pourra qu'apprécier le traitement qu'en fait Yamazaki. La mise en page est particulièrement efficace, faisant monter l'angoisse petit à petit. L'aspect inquiétant des histoires est préservé par la manière dont l'auteur distille les informations : un peu mais pas trop avant d'atteindre le paroxysme en fin de chapitre. On retiendra particulièrement le deuxième chapitre où le lecteur découvrira en même temps que la protagoniste l'horreur qui vit chez elle, en lisant la lettre du précédent locataire en même temps qu'elle. Yamazaki arrive également à donner beaucoup de charisme à son détective médium, qu'il ne présentera au final que dans le dernier chapitre de ce premier volume. Un personnage principal qui n'est là que pour servir de fil rouge et qui se permet d'apparaître en début de chapitre à la manière de “the Twilight Zone/ la Quatrième Dimension” pour poser le sujet.
Traduction et adaptation sont réussie et on retrouve une jaquette à l'aspect cartonné, comme pour Kurosagi. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Yamazaki nous démontre ici qu'il n'a nullement besoin d'un scénariste. Ne soyez donc pas rebuté par l'horrible couverture pixelisée. Il serait dommage de passer à côté de cette courte série qui pourrait bien rafraîchir vos chaudes soirées d'été comme se plaisent à dire les japonais.
Chronique 2 (16/20)
Déjà connu pour Kurosagi - livraison de cadavres, le mangaka Hôsui Yamazaki est un habitué des revenants et autres fantômes, qui sont le sujet majeur de cette série qu'il a cosignée avec Eiji Otsuka.
Avec Mail, notre auteur ne va pas s'éloigner de son sujet de prédilection puisqu'il va nous offrir un récit dans lequel un mystérieux détective privé, prénommé Akiba, localise et extermine des spectres qui terrorisent ou blessent les vivants.
Bénéficiant d'une structure épisodique, ce premier opus de Mail va nous proposer plusieurs histoires courtes qui ont pour seul trait d'union les fantômes et le détective Akiba. Chaque histoire trouvera sa conclusion en une trentaine de pages, ce qui présente aussi bien des avantages que des inconvénients.
Du côté des bons points, on pourra souligner que cette brièveté se prête à merveille au genre horrifique dans lequel s'inscrit ce manga. L'auteur fait progresser chaque histoire sans fioriture ni scorie, et va ainsi droit au but. Il n'y aura donc pas de temps mort, chaque récit allant monter petit à petit en intensité jusqu'à sa conclusion qui se voudra bien évidemment effrayante. Les amateurs d'horreur seront ravis de ce traitement, et iront même jusqu'à faire un parallèle avec la série Les contes de la crypte qui s'inscrit un peu dans la même optique même si le support est différent (la TV). Et à la place du maître de la crypte, c'est Akiba qui jouera le rôle du maître de cérémonie en présentant l'histoire, s'adressant directement au lecteur à l'instar du maître de la crypte qui parlait au spectateur.
Mais ce format épisodique s'accompagne malheureusement de deux défauts : avec un format si court impossible pour l'auteur de créer un caractère fouillé à ses personnages, tout comme au scénario de chaque histoire. Si Akagi demeure volontairement mystérieux de par son statut de chasseur de fantômes, les personnages qu'il va rencontrer tout au long de ses enquêtes ou qui vont faire appel à lui ne seront quasiment pas développés, et en conséquence nous n'éprouverons que très peu d'empathie pour leur souffrance... Cet état de fait ne sera sans doute pas très gênant pour beaucoup de lecteurs, qui seront juste friands des frissons occasionnés par la lecture de Mail... Néanmoins, il ne pourront pas passer à côté de la faiblesse des différentes intrigues qui constituent ce premier opus.
Certes, pour tout ce qui concerne l'aspect horrifique, Mail remplit à merveille son office et tous les lecteurs qui aiment les histoires de revenants en auront pour leur argent. Mais le héros, Akiba, est également un détective et doit donc mener des enquêtes... le problème étant que la construction de ses dernières pâtit beaucoup de la brièveté imposée par le format court. Ainsi, les évènements s'enchainent souvent de façon artificielle, sans transition, et des fois on se demande même comment Akiba se retrouve aussi facilement sur les lieux d'une apparition fantomatique !
Au niveau des dessins, si le style d'Hôshui Yamazaki ne se distingue pas particulièrement de celui des autres mangakas, il faut lui reconnaître un talent certain pour installer des ambiances oppressantes via une mise en scène bien pensée. Il est également capable de nous livrer des planches réellement terrifiantes durant la scène clé de chaque histoire.
Au niveau de l'adaptation, le travail de Pika a été très bon, avec une bonne traduction et un papier de qualité. La couverture cartonnée, par contre, se salit très facilement, et il vaut mieux la retirer durant votre lecture.
Avec ce premier tome de Mail, Hôsui Yamazaki nous offre un récit angoissant qui ravira sans nul doute les fans de mangas horrifiques. Si le personnage d'Akiba est encore mystérieux, un chapitre qui lui est entièrement consacré nous permettra d'en savoir un peu plus sur lui, et de mieux saisir le sens de sa mission.