Lycoris Recoil Vol.1 : Critiques

Lycoris Recoil

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 19 Juillet 2024

L'un des principaux enjeux des éditions Panini en terme de nouveauté manga de 2024 semble devoir être Lycoris Recoil, avec un lancement début juillet à l'approche de Japan Expo puis, avant-même ce lancement, l'annonce de la future publication des différents spin-off de l'oeuvre en France. Il faut dire que l'espoir de succès de ce manga découle, assez logiquement, du très joli succès qu'a connu, pendant l'été 2022, la série d'animation d'origine, produite par le studio A-1 Pictures et réalisée par Shingo Adachi, deux noms réputés qui sont, entre autres, indissociables de la licence Sword Art Online.

C'est en septembre 2022, donc à l'approche de la fin de l'anime, qu'a été lancée au Japon, dans le magazine Monthly Comic Flapper des éditions Media Factory/Kadokawa, cette version manga visant à retracer fidèlement le déroulement de la série animée, en ayant été confiée pour sa partie visuelle au très discret mangaka Yasunori Bizen, qui n'était à ce jour connu pour rien d'autre dans notre pays.

Lycoris Recoil reprend la vieille et classique recette du concept de "Girls With Guns", présent dans l'animation japonaise depuis bien longtemps (coucou Dirty Pair) en donnant régulièrement naissance à des séries de qualité variable, de Noir à Najica en passant par Madlax et pas mal d'autres. Ici, on plonge dans un Japon contemporain où, pour enrayer toute trace de crime dans un pays réputé pour sa sécurité, il existe en coulisses une organisation secrète gouvernementale du nom de Direct Attack (ou DA), qui forme les "Lycoris", des jeunes filles orphelines entraînées depuis leur plus jeune âge pour supprimer toute menace. Envoyées régulièrement sur des missions plus ou moins périlleuses, ou simplement chargées de surveiller les rues pour intervenir au moindre pépin, elles passent inaperçues avec leurs uniformes scolaires, car qui se méfierait d'adolescentes semblant sortir de l'école ?

Takina Inoue, jeune fille aussi taciturne que sérieuse, est précisément l'une de ces Lycoris. Et après avoir abattu sans y être autorisée des malfaiteurs qui avaient pris une camarade en otage, elle est accusé d'insubordination malgré ses grands talents. Ecarté du siège central de la DA, elle est alors envoyée au Café Lycoreco où l'attendent ses nouveaux collègues: son nouveau supérieur le gérant Mika, l'ancienne membre des renseignements de la DA Mizuki... et, surtout, Chisato Nishikigi, petit serveuse blondinette peine de peps et d'entrain qui ne sera autre que sa nouvelle partenaire Lycoris.

On ne va pas se le cacher, le principe de base de Lycoris Recoil est on ne peut plus classique, a largement un goût de déjà-vu quand on est un minimum habitué à ce type d'oeuvre, et joue pour l'instant sur une formule très standard où les premières missions effectuées par Takina et Chisato font dans les créneaux habituels (lutte contre des trafiquants d'armes, protection d'un hacker...) pour installer, petit à petit, l'ombre d'antagonistes plus consistants, le tout en jouant inévitablement sur les différences de points de vue entre deux héroïnes très différentes: là où la taciturne Takina vise l'efficacité directe dans les missions et n'hésite pas à tuer les méchants, l'enjouée Chisato est plus sociable et considère que chaque vie a sa valeur,si bien qu'elle s'arrange pour ôter un minimum de vies lors des missions.

Rien d'original, en somme, au fil de ce tome d'introduction... Et pourtant, si l'on n'a rien contre le genre ni contre l'idée de voir pour la énième fois de mignonnes gamines un jupette dans des rôles de redoutables combattantes, il y a de quoi se laisse prendre au jeu: le scénario cherche effectivement à entremêler plutôt bien les missions et les phases plus axées tranche de vie (notamment au café) où la personnalité des filles ressort assez bien (même si l'attachante et adorable Chisato apparaît plus chouette dans l'anime), les moments de gunfights sont rapides et classiques dans leur mise en scène mais assez limpides et dynamiques, les designs du mangaka se veulent très fidèles à l'anime d'origine quitte à afficher peu de personnalité, et l'idée de voir comment Takina et Chisato évolueront au contact l'une de l'autre est plaisante.

Nous voici donc face à un début de petit divertissement qui ne révolutionne absolument rien mais qui, selon les goûts, a de quoi faire passer un bon petit moment. Cette adaptation fidèle à l'anime semble plutôt partir sur de bons rails, en attendant la suite.

Côté édition, la copie est assez convaincante de la part de Panini : la jaquette reste très proche de l'originale japonaise jusque dans la typo du logo-titre, les quatre premières pages en couleurs sur papier glacé sont agréables, le papier est souple et assez opaque, l'impression est satisfaisante, le lettrage d'Acrobat est propre, et la traduction effectuée par Xavière Daumarie est suffisamment claire malgré quelques formulations moins naturelles.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction