Kujô l’implacable Vol.2 - Manga

Kujô l’implacable Vol.2 : Critiques

Kujô no Taizai

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 16 Août 2023

Le corps sans vie de Kanemoto a été retrouvé, et la police suspecte immédiatement Mibu d'être dans le coup, si bien qu'elle commence à investiguer sérieusement dans le but d'arrêter ce dernier et, par la même occasion, de stopper son avocat Kujô dont elle se méfie beaucoup. Kujô, pendant ce temps-là, doit faire face à d'autres choses: il recueille temporairement la chienne de Kanemoto en attendant de lui trouver un nouveau maître, il doit composer avec sa situation familiale délicate que l'on découvre encore un petit peu plus... et, surtout, il se retrouve bientôt avec une nouvelle affaire très particulière: défendre la dénommée Hanae Iemori qui souhaite récupérer l'héritage de son défunt père, un vieil homme qui était atteint de sénilité. Le vieillard, avant son décès, aurait visiblement été manipulé par le dirigeant de la maison de retraite où il était afin que ce dernier récupère son argent. Mais défendre Iemori signifiera, pour Kujô, devoir faire face à l'avocat du dirigeant de la maison de retraite, à savoir un homme qu'il connaît bien: Yamashiro, un avocat aux méthodes douteuses mais qui a su se hisser tout en haut de la hiérarchie, qui est son mentor, et qui est même un père de substitution pour lui...

Tandis que l'affaire autour de Kanemoto est tout juste entretenue avec soin, l'essentiel de ce deuxième tome se centre donc sur le procès voué à opposer Kujô à celui à qui il doit beaucoup, Yamashiro, pour un résultat intéressant puisque l'on comprend bien vite que Yamashiro, derrière sa réputation solide, a bâti son empire en jouant lui-même toujours sur les limites de la morale et en ne s'intéressant qu'aux affaires lucratives. Sur ces bases, Shôhei Manabe peut alors se permettre, via l'opposition naissante entre les deux avocats, d'aborder avec un regard critique différentes choses autour de la justice japonaise: les limites du droit, la subjectivité de la morale face à la froideur de la loi, le concept de conflit d'intérêts... mais à travers le cas du défunt père de Hanae Iemori, le mangaka parvient également à aborder habilement et de façon assez marquante certaines dérivés autour de la façon dont est traitée la vieillesse, entre les problèmes humains autour de la sénilité et de l'incapacité à rester autonome, l'impact psychologique sur la famille qui doit s'occuper de son aïeul dans des conditions parfois désastreuses, et les maltraitances en maisons de retraite. Manabe va même un peu plus loin en s'offrant une opportunité de brièvement évoquer d'autres problèmes d'une société qui ne tourne pas rond, par exemple sur l'impact négatif des privatisations à tout-va et sur la façon dont un système comme le prélèvement à la source exploite les gens modeste tandis qu'il pose peu de soucis aux plus riches (qui savent très bien comment défiscaliser).

A l'arrivée, on a alors un deuxième tome qui confirme les qualités vues dans le premier volume, avec un auteur qui profite de la moindre occasion pour croquer un portrait critique de la société et de ses zones d'ombre, et pas uniquement autour du système judiciaire. Autant dire que l'on attendra avec beaucoup d'intérêt la suite.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs