Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 21 Avril 2023
Elle n'osait pas envisager tant de bonheur au vu de son étrange maladie pouvant la transformer en kaijû quand ses sentiments s'emballent, et pourtant, notre chère Kuroe Akaishi est désormais en couple avec l'élu de son coeur, Arata Minami, très joli garçon bienveillant qui n'a rien des habituels clichés des beaux gosses. Le bonheur de la jeune fille est tel qu'elle ne manque pas de se retransformer un coup en monstre géant, mais une fois revenue à la normale ce sont d'autres épreuves qui l'attendent au lycée: après le changement de classe où elle est malheureusement séparée d'Arata, elle va devoir jongler entre le début de sa relation de couple en public, et sa rencontre avec une nouvelle camarade de classe qui risque de bousculer encore un peu plus son existence.
Il y a donc, en quelque sorte, deux étapes importantes dans ce volume, la première des deux étant la manière dont Kuroe va gérer sa relation avec Arata au lycée: il est le garçon le plus populaire de l'établissement, alors qu'elle est considérée par quasiment tout le monde comme la "pestiférée" du bâtiment, si bien qu'elle craint que les autres se mettent à se moquer d'Arata et à salir son image s'ils apprenaient qu'il sort avec elle. Mais Arata a-t-il seulement quelque chose à faire de la popularité que tout le monde lui donne ? On connaît déjà la réponse, et le résultat est très positif en poussant encore un peu plus notre héroïne à vouloir gagner confiance en elle, s'ouvrir et mieux communiquer.
Quant à l'autre étape, elle découle de l'entrée en scène d'un nouveau personnage en la personne de Raimu "Rairi" Kôno, nouvelle camarade de classe de notre héroïne qui, avec ses conseils en maquillage pour les filles de son entourage, s'est taillée une belle popularité de fashionista. Avenante, cette jeune fille conseillera même naturellement Kuroe pour qu'elle se fasse plus belle auprès de son bien-aimé. Mais notre héroïne va vite découvrir que Rairi cache elle-même un secret bien gardé, duquel vont découler tous les événements de la suite du tome. Sans forcément chercher à faire dans l'originalité, Spica Aoki expose vite et plutôt bien le background de Rairin et évoque assez efficacement la cruauté d'un monde où tout est question de beauté physique, et la tristesse de ne pas réussir à s'aimer soi-même. Et cela, même si l'on pourra éventuellement rester un peu plus circonspect en voyant la jeune fille faire des "ougah" et grimper aux arbres, ce qui fait un peu clichés de mauvais goût. Puis quand, dans la dernière partie du tome, Rairi retombe de façon opportune sur quelqu'un qui la renvoie de plein fouet à son passé, on appréciera surtout de voir Kuroe oser surpasser son manque de confiance pour aider sa nouvelle amie à sa manière, puis de voir les réaction des filles que Rairi a tan aidées avec ses conseils beauté.
Malgré quelques fautes de goût, et même si le fond n'a rien de spécialement original en dehors de la nature de notre héroïne, ce troisième tome confirme encore que Kaijû Caramelizer a son charme, que ce soit en véhiculant des choses assez positives, ou en s'attachant beaucoup à dépeindre Kuroe. Et sur ce dernier point, la narration assez introspective sur les différents doutes et élans de courage de la jeune fille permettent vraiment de la rendre attachante et de la suivre au plus près: alors qu'avant elle détestait le lycée elle y trouve désormais du bon, elle tâche de tirer du bon de ses transformations en monstre pour voler au secours de son amie... Bref, suivre ses avancées a vraiment quelque chose d'attachant et de touchant.