Ikusa no Ko - La légende d'Oda Nobunaga Vol.3 : Critiques

Nobuhide Oda, le "tigre d'Owari", voit son influence faiblir face à différentes pertes de territoires, couplées à son état de santé qui se dégrade au fil des jours. De son côté, Nobunaga ne peut qu'être témoin des derniers jours de son père, et souhaite honorer ses derniers moments guerriers avec la gloire qui leur est due. Dans le secret des autres camps, le fils de Nobuhide forme ses propres troupes, mais il doit encore les développer afin de reprendre dignement le flambeau de son clan...

La magnifique couverture bleutée de ce tome montre un Nobunaga vaillant, comme s'il partait lui-même vers de nouvelles conquêtes. Un message subtil tant le contenu de cette suite est bel et bien dédié à la relève du protagoniste, sur un troisième opus chargé d'émotions et de mélancolie.
Ainsi, Nobuhide Oda vit ses derniers instants, tandis que de sérieux rivaux s'opposent à lui. Dans cette version romancée de la jeunesse du personnage historique de Nobunaga Oda, le contexte d'époque garde sa petite importance, même si l'écriture de Seibô Kitahara est particulièrement habile pour simplifier les données, de manière à établir un cadre précis qui ne perd pas le lectorat occidental.

L'heure est donc venue pour le tigre d'Owari de tirer sa révérence avec les honneurs, et plus particulièrement ceux de son fils. Si les enjeux sont loin d'être restreints, le cadre de ce tome se limite finalement à une petite sphère. Plus précisément, ces événements sont une ode à la relation père-fils principale, celle de Nobuhide et de son fils, tant dans leur fierté guerrière que dans l'amour filial qui les relie. Alors, le volume a quelque chose d'assez beau, dans sa noblesse par les dernières représentations morales et de valeur du père, ou dans ses derniers instants qui mènent aux effusions de larmes, ce qui ne manquera pas de déteindre sur certains lecteurs. Après tout ce temps, Tetsuo Hara reste un monstre dans sa manière de dépeindre visuellement l'émotion et les sentiments, bien longtemps après Hokuto no Ken et Keiji.

Alors, le présent opus se révèle charnière dans l'évolution du héros, dans la progression de ses ambitions, et dans la précision d'une destinée qui mettra du temps à s'accomplir. Dans ce contexte, Nobunaga s'entoure de soutiens forts, dont un tout particulier qui amène une autre charge émotionnelle en fin d'ouvrage, plus positive cette fois. Le tout s'impose comme une étape de transition, le déclin du père et de ses conquêtes avant que le fils et son ambition dévorante prennent le relais. L'ensemble, toujours particulièrement théâtral et visuellement grandiose, nous émeut facilement, tout en créant une hâte de découvrir la suite ! Ikusa no Ko semble entrer dans une autre étape, via un nouvel arc narratif qui débutera dès le quatrième opus. Vivement !