Honey Vol.1 : Critiques

« Voudrais-tu sortir avec moi, et m’épouser ? »

Ainsi s’adresse Taiga Onise à la timide Nao Kogure qui ne le connait pas encore. Sa première perception du jeune homme n’est d’ailleurs pas très flatteuse : « C’est un voyou, je te dis ! Il a les cheveux rouges ! Ses oreilles sont couvertes de piercings, et il a un regard tellement effrayant qu’il pourrait tuer quelqu’un avec !!! ». Et pourtant, sa crainte envers celui-ci la pousse, bien qu’à contrecœur, à accepter sa requête. Mais avec le temps, comme le lui a conseillé son oncle, Nao « passe outre son apparence et toutes ces rumeurs et essaye de le voir tel qu’il est réellement ». Elle découvre alors un garçon au grand cœur et plein d’attentions envers elle : pour sa déclaration, il lui présente des fleurs, pour un déjeuner ensemble un bentô raffiné préparé par ses soins, mais aussi envers ceux qui l’entourent : « le ramassage des déchets » ou encore  « la tortue qu’il a sauvée »… Nao qui manque de confiance en elle, se sent très vite en sécurité à ses côtés. 

Dans ce premier opus où il ne se passe que peu de choses, nos deux personnages principaux, qui n’ont guère de camarades de classe, doivent former un groupe en vue d’un voyage scolaire.  Ils vont finalement faire la connaissance d’une jeune fille très distante et d’un garçon au caractère tsundere. Par la suite, Onise sera présent tout au long du tome pour venir en aide de diverses manières à notre héroïne principale. Enfin, celle-ci lui révèlera son amour à sens unique pour une personne qu’elle n’a pas le droit d’aimer. 

Tous les codes du shojô classique sont réunis : un personnage qui n’apparait pas tel qu’il l’est réellement aux yeux des autres (Cf. Sawako par exemple), une ambiance et un chara-design très « kawaii » (mais qui n’en est pas moins appréciable), des sentiments qui s’entremêlent, un amour à sens unique, le passage du voyage scolaire, etc. Malgré cela, Honey est un titre que l’on prend plaisir à lire. Le lecteur s’attache facilement aux personnages qui ne sont pas dépourvus de personnalité. Chacun d’eux promet effectivement un développement intéressant pour la suite.  De plus, des amitiés naissantes, touchantes par leur sincérité, prennent le pas sur les très rares relations amicales qu’avait pu nouer Nao et qui s’étaient évanouies dès lors qu’elle avait rencontré Onise. Celui-ci s’avère, tout au long du manga, avoir un impact positif sur la jeune fille qui évolue dans le bon sens à son contact. La relation entre nos deux protagonistes principaux est par ailleurs très touchante. 

Quant au trait d’Amu Meguro, il est fin et typiquement représentatif du genre shôjo : y fourmillent des détails très féminins (nœuds, fleurs, animaux, etc.) ainsi que des gros plans sur les visages de personnages très expressifs. Globalement, les arrière-plans sont très peu travaillés ce qui ne constitue pas, en soi, une gêne à la lecture, mais qui reste regrettable. 

En conclusion, malgré la morale simpliste du titre, à savoir, de ne pas juger un livre sur sa couverture, Honey s’avère être une lecture très douce et sucrée à l’image d’une friandise tout à fait en accord avec son nom.