Hawkwood Vol.2 - Actualité manga
Hawkwood Vol.2 - Manga

Hawkwood Vol.2 : Critiques

Hawkwood

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 10 Mars 2016

John Hawkwood et ses hommes sont passés sous le drapeau anglais et sous les ordres du prince Edouard. S'agit-il d'une alliance définitive ? Certainement pas, car le mercenaire n'est guidé que par l'appât du gain et ne se bat que pour l'argent, quitte à irriter quelque peu certains Anglais par son absence de réelle loyauté et ses méthodes tout sauf chevaleresques. Mais les hommes de la Compagnie Blanche du corbeau sont pour l'instant bien ralliés à l'Angleterre, et suite à une pénurie de nourriture due aux rats ils se mettent en quête de villages à piller, dans un début de tome offrant à nouveau une belle démonstration de l'aspect sans foi ni loi de ces mercenaires, mais aussi du sens de la stratégie de Hawkwood via la manière dont il prend au piège la compagnie ennemie des chevaliers de Saint-Lô.

Ce début de tome est également un bon moyen de nous préparer à la suite, où le ravitaillement a son importance pour une armée anglaise éloignée de ses terres. Et tandis que l'armée anglaise poursuit sa route vers Caen en saccageant tout sur son passage, le roi de France Philippe VI, retranché derrière les murailles du château de Vincennes, refuse toujours le combat direct et mise sur la guerre d'usure et sur la politique de la terre brûlée pour tenter d'affamer l'adversaire... Cela suffira-t-il pour arrêter les Anglais ? Ou au contraire, le monarque français décidera-t-il enfin de s'engager dans un conflit direct pour ne pas perdre la face en constatant le saccage de la province de Normandie ? On vous laisse découvrir cela, pour plutôt insister sur un récit qui, comme prévu, après un premier volume intéressant, mais plutôt introductif, décolle réellement ici.

Il est de bon ton de souligner l'aspect beaucoup plus prenant des quelques batailles qui nous sont proposées ici, et qui exposent efficacement les avances et stratégies adoptées, ainsi que les effusions d'hémoglobine qui sont plus présente. On reprochait au premier tome d'être un peu trop propre, ici c'est moins le cas, et le récit ne fait qu'y gagner en crédibilité, même s'il ne faut pas non plus s'attendre à de l'ultra gore. Tommy Ohtsuka trouve un bon équilibre. De même, son trait épais et incisif peaufine un peu mieux le design des principales figures, et les planches se veulent très dynamiques en jouant essentiellement sur des cases de taille petite à moyenne (les pleines pages sont très rares, par exemple) où ses débattent de guerrier que l'on voit la plupart du temps en plans rapprochés. De ce fait, les décors, eux, sont plutôt rares (un héritage de la carrière d'Ohtsuka dans le comics ?), mais restent présents quand nécessaire et sont dans ces cas-là assez réalistes, à l'image du château de Vincennes par exemple.

Certaines personnalités y gagnent clairement aussi, que celles-ci soient historiques comme Hawkwood, le prince Edouard (qui semble réserve un revirement pour la suite), Thomas Holland ou Charles de Valois (frère de Philippe VI prenant ici une importante décision), ou visiblement inventées comme le dénommé Richard Perrier, capitaine des Saints Chevaliers de Chartres qui détonne quelque peu par son caractère un peu psychopathe sur les bords, sa façon de se tenir sur son cheval et son plaisir à traiter l'ennemi comme de la vermine.

Et puisque l'on parle d'historique, il est plaisant de voir que le mangaka parvient à se réapproprier dans les grandes lignes les personnalités et les faits de l'époque (comme le Siège de Caen) pour proposer un divertissement où il réinterprète une partie du reste à sauce.

Le résultat, à mi-chemin entre récit historique et divertissement guerrier médiéval aux petites allures de Wolfsmund ou de l'âge d'or de Berserk (rappelons que Kentarô Miura s'est lui aussi en partie inspiré de la guerre de Cent Ans pour cette partie de son manga... et certaines cases où Hawkwood a des airs de Guts sont troublantes), a donc plus d'un tour dans son sac : Hawkwood décolle avec ce deuxième volume, et se paie déjà le luxe, dans ses dernières pages, de positionner son héros dans une délicate situation !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs