Démons et chimères Vol.1 : Critiques

Gen'ei muso

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Janvier 2019

« On appelle démon toute personne rattrapée par les ténèbres et hantée par le mal... Tout être capable de sombrer dans la folie jusqu'à tuer ses semblables le plus froidement du monde. »

Natsuki Takaya est connue principalement pour sa série phare Fruits basket, et Démons et chimères est sa première œuvre. Il s'agit d'une histoire d'exorcisme. Le jeune Tamaki possède un pouvoir très particulier : sauver les êtres pris sous l'emprise de l'esprit du mal. Asahi, sa petite amie, est là pour le soutenir dans sa quête qu'il est désormais le seul à pouvoir accomplir.

Pour lancer l'intrigue, le développement de l'histoire s'articule en plusieurs épisodes : à chaque fois, un exorcisme avec tout un contexte. Mais les personnages principaux évoluent en parallèle, ce qui rend ce format agréable ; on peut comparer celui-ci avec celui des enquêtes policières. Toutefois l'apparition en fin de volume d'un nouveau protagoniste et de nouveaux enjeux vont peut-être bouleverser cette construction.

Déjà dans son premier manga, Natsuki Takaya illustre sa volonté de traiter de sujets très sérieux. On retrouve plusieurs thématiques telles que les limites de ses propres capacités pour aider les autres, la culpabilité et les tensions qui peuvent être créées par des différences de situation (santé et maladie, liberté et enfermement)... mais aussi celle de la pression sociale et notamment scolaire, qui peut entraîner des suicides. On découvrira aussi dans une histoire de quatre pages en fin de volume les pensées troublantes d'un personnage au bord de la rupture. Avec l'essentiel de son mal-être en quelques mots, l'impact sur le lecteur est réussi. Toutefois en ce qui concerne l'exorcisme et les pouvoirs ; le sujet reste encore très flou et la mangaka se contredit parfois.

Tamaki paraît grognon, froid... pourtant c'est un personnage très altruiste, au point de s'en rendre malade. Effectivement, il est torturé par la prise de conscience des limites de son pouvoir. Il ne peut pas faire de prévention pour aider les autres, ni être sûr de sauver la vie en plus de l'esprit de la personne. Cela pèse sur ses épaules, pourtant il lui faudra continuer à s'approprier son pouvoir car tout repose sur lui ; il est soumis à une forte pression.

« Elle ne semble guère sérieuse... en plus, quelle expression idiote ! ». Asahi semble très superficielle, un peu nunuche, mais on comprend grâce à certains passages qu'elle a pour objectif d'être un soutien sans faille pour Tamaki en qui elle a une confiance aveugle : « La seule chose que moi, je peux faire pour toi... C'est de te prendre dans mes bras et te serrer, fort... ». Elle a totalement conscience de son mal-être et se place tour à tour en personne apaisante et en personnage d'une grande jovialité afin d'aider son petit ami à alléger son fardeau. Elle est loin d'être naïve comme on pourrait le penser, et on apprécie beaucoup cette profondeur sous son masque désinvolte.

Les graphismes sont plutôt maladroits, mais un soin particulier est accordé aux émotions des personnages. Il n'est pas toujours facile de savoir qui pense au niveau du placement du texte, en revanche quand un démon s'exprime la police d'écriture et le contour de la bulle changent. A la fin du volume, on trouve un mot de Natsuki Takaya, enrichi d'illustrations, notamment sur les origines et la création de Démons et chimères.

Le point fort de ce premier tome réside dans les thématiques traitées et la personnalité de ses deux héros. Toutefois le reste est encore un peu brouillon, on espère que la suite va corriger ça.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Hinae
13.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs