Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 29 Octobre 2012
Seule détentrice du secret d'une terrible arme nucléaire miniature, Yun est convoitée par les agents du Nord, et bientôt capturée. Pour les sortir de ce guêpier, elle et la fillette désormais orpheline qu'elle vient de prendre sous son aile, seuls trois hommes se dressent : Rin, l'agent japonais Yamamoto, et Meguro....
C'est sur ces considérations que se poursuit et s'achève une histoire tenant sur un fil nylon tant elle aura été mal exploitée d'un bout à l'autre. Bien que classique, ce scénario pouvait être prétexte à du bon divertissement ou à quelques réflexions sur les valeurs ou absence de valeurs des individus ou de la patrie, mais Yoji Iwamoto n'en fait rien, nous sert une bouillie linéaire et bâclée qui ne voient s'enchaîner que des scènes d'action totalement illogiques, que ce soit dans le découpage et la narration décousus, ou dans le style graphique, bordélique, illisible et jamais jouissif. Les scènes de baston s'enchaînent donc, sans âme, ultra courtes, l'ultime méchant lui-même étant vite expédié sans qu'on y comprenne grand chose, comme tous les ennemis qui l'ont précédé. Entre deux comportements incohérents (la fillette qui semble se ficher royalement de la mort de ses parents, les collègues d'Iwamoto qui veulent très vite dégommer Meguro...), le mangaka tente d'instaurer des relations conflictuelles entre différents personnages des deux camps qui se connaissent depuis longtemps, étaient même parfois amis autrefois, mais rien n'en ressort, tant le focus sur eux est bâclé. Les dits personnages se contentent de sortir de nulle part, meurent un peu plus loin sans qu'on sache vraiment quel est leur rôle, et puis voilà.
Il ne reste donc bel et bien que l'action, qui ne s'est guère améliorée, bien au contraire, puisque les techniques de baston vont toujours plus loin dans le n'importe quoi généralisé : l'inspecteur qui cache dans sa coupe afro des oiseaux puis des plumes aussi aiguisées que des couteaux, un gars qui arrête les balles à mains nues, des balles envoyées à la main pour éclater des meutes de chiens enragés... Mais... mais quoi ?! Si le récit ne se prenait pas au sérieux et proposait une mise en scène plus soignée et des dessins moins laids, ça aurait pu être fun, mais dans un contexte qui se veut aussi réaliste et dramatique, c'est tout simplement ridicule.
Bâclé sur tous les points, Frontier, d'un bout à l'autre, n'aura rien montré qui mérite le moindre intérêt.