Frontier Vol.1 : Critiques

Frontier

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 10 Juillet 2012

Frontier est la première série sortant en France d'une certain Yoji Ishiwata, qui ne semble pas avoir fait grand chose d'autre. A juste titre.

Frontier, c'est l'histoire de Yuichi Meguro, un agent du nord maîtrisant l'art du kuro, une redoutable technique d'assassin qui en fait un redoutable adversaire. Après avoir été sommé de vivre 15 années au Japon aux côtés d'une femme l'accompagnant par obligation financière, cette dernière s'éteint, juste au moment où sa mission d'infiltration prend enfin un sens quand il se voit confier la tâche d'éliminer deux traîtres au pays : un jeune couple dont l'homme maîtrise la même technique que lui. Mais en tentant d'accomplir sa mission, Meguro va être rattrapé de manière cruelle par le souvenir de la femme qui a vécu 15 ans avec lui par obligation...

En somme, un gars du nord doit se battre contre des traîtres, et... euh... voilà pour l'histoire, dont on a du mal à cerner tous les tenants et aboutissants, étant donné que Yoji Ishiwata survole tout. On ne retiendra guère que la méchanceté du chef de Meguro, et la bonté cachée d'un personnage principal rattrapé par son passé, mais cela ne suffit pas à offrir la moindre trace d'intérêt aux personnages, sous-développés, puisque l'auteur préfère nous proposer pendant presque tout le volume des planches quasiment dépourvues de dialogues, où les acteurs se contentent de se mettre sur la gueule. Hum, pourquoi pas, si c'est bien fait. Le problème étant que ce n'est pas le cas.

En effet, une chose frappe aux yeux dès la couverture qui arbore une main ne ressemblant à rien : les énormes erreurs de proportion du dessin, qui se confirment à chaque page : yeux pas droits, membres souvent trop courts ou trop longs, invention de muscles pour rendre les bastons encore plus excessives et improbables, mise en scène illisible la moitié du temps, techniques de combat surréalistes... En trois mots : c'est moche.

Mais en fait, on a déjà vu ça dans un manga qui faisait très bien son office dans sa catégorie : Baki. La différence étant que Baki ne se cherchait pas d'arguments foireux, en ne s'embarrassant guère d'une pseudo histoire mâture même pas développée et à peine introduite, en donnant d'emblée le ton, et en offrant un portrait excessif mais assumé de ce que peut être la virilité. Ici, en ne développant rien, en proposant une narration décousue (combien de fois, rien que dans les premières pages, le récit passe-t-il du coq à l'âne ?) et en se contentant de dessiner des gens qui se mettent sur la gueule de manière pas crédible, l'auteur passe à côté de tout ça.

Avec ce premier volume, Frontier se présente donc surtout comme un Baki du pauvre, qui pourra éventuellement plaire un minimum aux fans de la saga de Keisuke Itagaki, et uniquement à eux. Sur des bases de conflit international pourtant intéressantes, le mangaka passe à côté de tout et offre un truc se lisant en cinq minutes et dont on ne retient rien. Point posifif : la suite ne pourra qu'être meilleure. Du moins, espérons-le.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
7 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs