Fleurs du mal (les) Vol.11 - Actualité manga
Fleurs du mal (les) Vol.11 - Manga

Fleurs du mal (les) Vol.11 : Critiques

Aku no Hana

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 27 Juillet 2018

Takao a évolué. Il a trouvé l'amour et, par ricochet, sa place dans la société, mais son histoire ne peut se clore sans qu'il se confronte avec celle par qui tout a commencé : Sawa. Takao et Aya se rendent alors ensemble dans une ville cotière où résiderai l'intéressée, le moment pour le héros d'obtenir des dernières réponses et faire ses ultimes choix...


Fable sociale sur l'adolescence narrant avec une tonalité particulière les tracas qu'un individu peut rencontrer dans cette période clé de sa vie, La Fleurs du Mal a su jongler avec une palette d'émotion et nous impacter depuis son premier tome. Ouvrir ce dernier volume a donc quelque chose de particulier, d'émotionnellement fort même, préparant chez le lecteur une tristesse de devoir quitter la si poignante œuvre de Shûzo Ôshimi.


Il faut dire que l'entrée en scène nous met immédiatement dans le bain puisque le face à face attendu depuis le tout début du second arc a enfin lieu : la rencontre entre Takao et Sawa. Une rencontre dont on ne peut connaître la résultante à l'avance puisque son issue cristalisera l'évolution du protagoniste : Trouvera-t-il définitivement sa place dans la société aux côtés d'Aya ? Ou choisira-t-il plutôt une situation plus marginale aux côtés de Sawa qui, elle, ne semble pas prête à accepter la norme qu'on lui dicte, préférant se réfugier dans une certaine solitude ?
L'auteur joue littéralement avec ses trois personnages pour apporter cette réponse cruciale. Chaque case nous fait douter du choix de Takao, et chaque possibilité de conclusion s'avère aussi douloureuse l'une que l'autre. L'issue qui est développée démontre alors toute la maîtrise narrative de Shûzo Ôshimi : on ne peut s'empêcher d'avoir mal par le choix de Takao, de repenser aux débuts de la série et de ressentir une puissante mélancolie, mais l'auteur nous présente ce choix comme une étape dans la vie de Takao, partagée entre joie de la délivrance et tristesse des au-revoir. Un moment fort qui clôt la problématique finale de ce second arc, mais aussi celle de la série d'une manière générale.


Pourtant, Les Fleurs du Mal ne s'achève pas par le choix de Takao. Maintenant qu'il a choisi sa place au sein de la société, quel avenir peut-il l'attendre ? Reviendra-t-il sur ses choix passés, ou assumera-t-il jusqu'au bout ce qu'il a laissé derrière lui ? La conclusion, qui occupe toute la seconde moitié du tome, peut laisser perplexe puisque Shûzo Ôshimi n'apporte pas de réponse définitive et préfère, par ses choix de narration où il joue avec la représentation poétique du recueil de Baudelaire et du mal que renfermait Takao, laisser un peu son lecteur réfléchir à la signification de cette fin. Quand bien même, dans ses grandes lignes, celle-ci s'avère assez explicite, il y a plusieurs manières d'interpréter le chapitre final. Aux yeux de votre serviteur, le choix de Shûzo Ôshimi pour sa conclusion est le plus beau qui soit : Takao s'est tourné vers son avenir mais garde en lui une petite place pour son passé, un passé qu'il rendra éternel à travers sa passion : l'écrit et la littérature.


Forcément, clore cet ultime volume se fait avec une certaine tristesse, mais aussi avec la joie d'une conclusion habilement menée, rendant l'écriture des Fleurs du Mal d'Ôshimi incroyable du début à la fin. On relira alors avec plaisir la série d'une traite pour ce replonger dans ce récit social où il est questions des difficultés de l'adolescence et de trouver sa place dans la société, par pur plaisir mais aussi pour déceler les petites pistes et volontés narratives qu'on aurait laissé échappé lors de nos premières lectures.
Un titre dont on se souviendra encore longtemps, qui aura marqué tout le long des onze volumes... Merci M. Ôshimi.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
19 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs