Fleur et sens - Actualité manga

Fleur et sens : Critiques

Hana no Miyako de

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 12 Juillet 2013

Votre humble chroniqueuse se gausse grassement d’un rire de satisfaction intense avant la lecture de ce one-shot. Un nouveau Rihito Takarai, c’est juste magique. C’est un moment particulier. Alors enfermez-vous loin du monde, au silence, et juste profitez de la lecture.

Votre humble chroniqueuse pleure toutes les larmes de son corps à juste la moitié de sa lecture de ce tome. Alors allons-y. Explorons les dessous d’une si jolie couverture, toujours poétique, toujours « fleurie ». Déjà il faut savoir que ce one-shot est en lien direct avec sa série « Seule la fleur sait ». En effet, si au début cela ne semble pas évident, tout prend son sens bien plus tard, dans la seconde partie de la lecture où l’on retrouve Arikawa et Misaki, avec grand plaisir. Mais tout d’abord, revenons un peu arrière. Il y a déjà quelques dizaines d’années, on rencontre Motoharu et Akira. Le premier est le fils du propriétaire de la clinique Tsujimura, à l’époque où les médecins étaient reconnus et presque vénérés par le voisinage. Motoharu a donc grandit seul, éloigné de ceux qui le respectaient trop pour jouer avec lui entre deux leçons de grammaire ou de bonnes manières. Akira est un petit garçon du peuple qui ose franchir la barrière du mur d’enceinte de cette grande maison, afin d’étudier les fleurs qui se trouvent dans ce magnifique jardin. C’est comme ça que les deux petits garçons sont devenus des amis inséparables. Cependant, les années passant, Motoharu est tombé amoureux de son ami et, en lui déclarant sa flamme et après avoir été rejeté, ils s’éloignent. Jusqu’à ce que, à l’université à laquelle ils vont tous les deux, Akira revient vers lui et l’embrasse soudainement. Malgré la volonté d’Akira d’oublier ce moment, Motoharu ne l’entend pas de cette oreille…

Et c’est ainsi que démarre une magnifique histoire, bien trop courte, entre les deux jeunes gens. La mangaka y met de l’amour, mais pas que et loin de là. Elle aborde également la différence de classes sociales, la difficulté d’aimer quelqu’un du même sexe, la transformation de l’amitié en amour, le sexe à la fin de l’adolescence … et surtout les aléas du destin. A travers des prédictions au temple du quartier, Rihito Takarai nous mène peu à peu vers la fin destinée à cette nouvelle. Et on finit irrémédiablement en larmes. De joie, de tristesse, vous le saurez en lisant le manga mais sachez que l’on tient là une conclusion peu habituelle et très émouvante de la part de l’auteur, qui nous surprend et nous touche réellement. Un vrai petit moment de poésie particulièrement fin et admirablement bien raconté. Rien à faire, le nom de cette mangaka est un gage de qualité. Rarement on aura vu autant de complexité dans une si petite histoire. Passée l’émotion de cette première moitié de lecture, on se tourne vers la suite où l’on retrouve des personnages bien connus. Arikawa et Misaki sont toujours aussi tempérés dans leurs sentiments, avec des difficultés à être clairs et à vivre passionnément leur amour. C’est également ça que l’on aime chez la mangaka, qui parvient à nuancer toujours la beauté du couple. Tout n’est pas passionnel fusionnel et démonstratif, non. Ça se passe en douceur, au quotidien, avec des incompréhensions et beaucoup de travail.

Les graphismes reflètent la même délicatesse que la narration, dans le sens où ils sont à la fois très attendus (finesse et bishonens garantis) et surprenants, dans un style propre à l’artiste sur des cheveux ou des visages plus personnels et esthétique, notamment de profil. Les arrières plans et les détails ne sont pas légions, mais tout de même plus que dans Seven Days, surtout dans les moments où l’histoire se teinte de nostalgie ou de douceur. Rien à redire donc sur les dessins que l’on connait bien et que l’on apprécie d’autant plus. De même sur l’édition, on regrette la non adaptation des onomatopées qui devient une habitude. Toujours est-il que la couverture fait bien son travail et donne envie d’acheter, surtout qu’on aurait tort de s’en priver ! Des personnages charismatiques, des émotions à peine suggérées, c’est la garantie liée à cette mangaka qui va, une fois de plus, nous faire chavirer le cœur. Une grande réussite pour un moment de lecture tout particulier.


 


NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
19 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs