Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 18 Mars 2011

Tajima continue tant bien que mal son travail, avec assiduité. Son agressivité n’est pas vraiment le problème, c’est d’avantage son manque d’ouverture et sa difficulté à entrer en relation qui inquiète son responsable, qui se doit d’observer ses réactions et sentiments dans un contexte de semi-liberté. Dans ce volume, les protestations des manifestants pro-peine de mort continuent à hanter les grilles du lycée dans lequel Tajima écope de sa peine, et c’est finalement un vieux monsieur qui arrivera à franchir le portail pour rencontrer Tajima. Ce dernier aurait, dans ses nombreux débordements, tué son petit-fils de nombreuses années auparavant. Le récit, encore très lent pour une série pourtant courte, se déroule peu à peu autour de ce vieil homme et de ce que sa haine renvoie à Tajima. Tentative pour Shiina de lui faire prendre conscience du mal qu’il a fait, c’est une réussite dans le sens où quand le vieil homme est en danger, Tajima est le premier à se proposer pour lui venir en aide. D’autant qu’il n’y a que lui qui puisse le secourir, dans la situation catastrophique (et bien exagérée pour le pratique du drame !) qui s’est mise en place.

C’est avant tout cette première histoire qui parvient à être touchante, la deuxième étant un peu trop téléphonée autour des pseudos sentiments amoureux de Tajima. Celui-ci ne ressent rien, et tout à coup il s’ouvre au monde extérieur par l’intermédiaire d’une femme, c’est assez rapide et surtout pratique pour prêter à l’émotion, qui ne marche pourtant pas forcément ici. De même pour l’agression de Yume. Ces deux dernières situations s’enchainent sans réellement que l’auteur ne prenne le temps de s’y attarder, sans approfondissement de ce que cela engendre, implique. Ou alors de manière trop rébarbative pour le lecteur. Ainsi, s’opposent la légèreté du ton donné dans certaines situations avec le sérieux et la lourdeur des justifications des débordements que Tajima induit au programme. Bref, un second tome qui ne nous transporte pas plus que le premier, ne réussit que peu à nous toucher et pas forcément de la manière la plus fine qui soit. On attend de voir si, par la suite, le récit s’améliore un peu. En attendant, on croyait avoir une meilleure qualité pour un seinen traitant d’un tel sujet.

NiDNiM


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
13 20
Note de la rédaction