Comet Girl Vol.2 - Actualité manga
Comet Girl Vol.2 - Manga

Comet Girl Vol.2 : Critiques

Sazan to Suisei no Shoujo

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 30 Avril 2021

Enlevée par le mystérieux et puissant Agurda, la "fille-comète" Mina a fini par apprendre la terrifiante vérité sur les objectifs de ce dernier: bien que lui-même humain, il compte utiliser l'énergie de notre héroïne pour faire se mouvoir son immense vaisseau et se diriger vers la Terre afin d'y attaquer l'espèce humaine qu'il considère comme une menace, puis de s'ériger en nouveau dirigeant de la planète. Bien qu'horrifiée, Mina ne peut se résoudre à le laisser faire, la Terre étant cette planète dont vient Sazan, cette planète à laquelle il est si attaché. mais la jeune femme pourra-t-elle faire quoi que ce soit seule ? Elle a beau être parvenue à se libérer, elle est traquée de partout par les sbires robotiques d'Agurda. Ce qu'elle ignore, c'est que Sazan, épris d'elle, est incapable de l'abandonner: le jeune terrien et déjà en route vers le gigantesque vaisseau, et est accompagnée de la bande de Kidd qui a tout à prouver !

L'ambiance de voyage spatial du tome 1 s'efface quelque peu ici, dans la mesure où l'essentiel de ce deuxième volume (encore plus épais que le premier avec ses 260 pages intégralement en couleurs) va se dérouler au sein du gigantesque vaisseau d'Agurda... mais ce n'est pas pour autant que le sens du divertissement de Yuriko Akase va retomber, bien au contraire ! L'autrice dévoile un rythme toujours aussi soutenu et impeccable, où un bon petit paquet de rebondissements viennent servir de l'action qui n'est jamais inutilement longue. L'infiltration tonitruante du groupe de Sazan dans le vaisseau, la fuite de Mina, les traques des robots, les nombreux instants bravoure de chacun y compris de Kidd et des siens, certaines retrouvailles touchantes, le côté désespéré de cette lutte de "David contre Goliath", une aide inattendue, les plans pour essayer de mettre fin aux actes de l'ennemi... sont autant de choses qui entretiennent en permanence l'efficacité d'un récit qui ne nous lâche alors à aucun moment. Et le tout reste impeccablement porté par toute la générosité visuelle de l'autrice: les nombreux designs de personnages et de décors/architectures omniprésents, les explosions de couleurs donnant lieu à un paquet de planches qui en mettent plein les yeux... Entièrement fait à la main, le travail artistique d'Akase reste délectable jusqu'au bout. Et puis, on appréciera aussi l'idée du système de retransmission: tout l'entourage de Sazan et de la bande de Kidd peut suivre leur périple, ce qui accentue le sentiment de spectacle ainsi que l'intensité des enjeux, nous faisant passer par bien des émotions en même temps que ces personnages-téléspectateurs.

Dans ce déluge de rythme et de générosité visuelle, la mangaka ne néglige jamais le fond de son histoire, qui plus est. Ainsi découvrira-t-on ce qu'est vraiment Agurda, son passé, le fait qu'il n'est pas si différent que ça de Mina... ce qui permet d'évoquer un paquet de sujets de SF très classiques mais efficaces: les dérives de l'espèce humaine, son rapport à l'IA, la façon dont l'intelligence artificielle peut échapper au contrôle des hommes... et par extrapolation le rôle des sentiments et de la conscience dans ce qui fait l'humanité. La dernière ligne droite, elle séduit dans sa part d'émotion bien dosée et, surtout, dans la place accordée à la nature de la fille-comète: l'énergie de Mina est-elle vraiment destructrice ? Ne peut-elle avoir d'autres vertus ? A cela s'adjoint une jolie petite métaphore autour des comètes qui peuvent être des sources de vie. Quant à la toute fin, elle est impeccable: la mangaka prend suffisamment le temps de conclure son récit, d'offrir de belles perspectives à ses personnages, y compris aux secondaires comme le truculent Kidd et sa revanche sur la vie et sur son enfance ingrate.

Au final, le divertissement est pleinement assuré jusqu'au bout, l'oeuvre propose une aventure en deux tomes qui se suffit très bien à elle-même, et Yuriko Akase offre un vrai régal visuel. De quoi donner envie de retrouver rapidement en France cette artiste, même s'il faudra être patient puisque sa nouvelle série est à peine entamée au Japon.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs