Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 18 Août 2023
"Je veux à tout prix éviter de prendre conscience de mes sentiments..."
A l'approche des éliminatoires départementales de gymnastique, Hina sent le doute s'installer en elle. Entre les attentes qui pèsent sur elle et son statut de fille d'un grand sportif qu'on lui rabâche sans cesse, elle ressent le poids de pressions bien trop lourdes pour ses épaules d'adolescente normale, et cherche alors, au-delà de ses habituelles taquineries envers Taiki, à obtenir un peu de réconfort de sa part, lui qui est si gentil est attentionné. Forcément, cela a de quoi semer encore un peu plus de doutes sur ce qu'elle ressent exactement, peut-être, pour son ami, à savoir de possibles sentiments qu'elle préfèrerait largement occulter, notamment pour ne pas gêner le jeune garçon et Chinatsu. En se focalisant juste suffisamment sur le cas de l'attachante Hina en début de tome pour, peut-être, mieux la faire rebondir côté gym mais aussi côté coeur, Kouji Miura nous laisse facilement intrigué par la place que pourra prendre, à terme, la jeune fille.
Mais dans ce tome, il est avant tout question des éliminatoires départementales, à la fois en gymnastique pour Hina, en basket pour Chinatsu et en badminton pour Taiki. Au vu de leur niveau, ces éliminatoires ne devraient normalement être qu'une formalité pour les deux filles, mais il en est tout autre pour Taiki qui est encore un novice: entre le double où il devrait pouvoir compter sur son partenaire Haryû avec qui il s'entraîne de plus belle, et le simple où il est forcément très, très loin des favoris, que pourra-t-il montrer ? La réponse est assez évidente: pas de miracles, ce qui permet à l'autrice de rester réaliste et de ne pas précipiter de façon improbable la progression de son héros, mais de vrais progrès qui ont déjà commencé chez lui (notamment en smashs), et une solide détermination à progresser encore derrière des émotions forcément amères. Et quand l'amertume est là, heureusement, il y a toujours Chinatsu pour le soutenir.
C'est précisément sur ce dernier point que le récit, une nouvelle fois, séduit le plus: il y a toujours une belle forme de soutien et d'attention entre Taiki et Chinatsu, mais aussi Hina bien sûr. Taiki et Chinatsu tâchent toujours de se porter mutuellement vers l'avant, montrant toute leur attention l'un(e) pour l'autre, y compris quand la jeune fille doit faire face à certains jugements hâtifs de certaines autres joueuses. Et cette attention passe aussi par la volonté de Taiki de ne pas se déclarer pour l'instant: cela compliquerait la situation à la maison et gênerait sûrement Chinatsu, et il ne veut pas imposer ses sentiments sans prendre l'autre en considération, plus encore quand on voit à quel ponit Chinatsu est à fond dans le basket pour le moment.
Il y a toujours de bonnes choses à tirer de Blue Box, tranche de vie romantico-sportive qui reste toujours aussi sympathique avec ce troisième volume. Grâce à un beau soin accordé à ses personnages, mais aussi à un déroulement ainsi qu'un style visuel évitant pas mal d'écueils, la petite recette installée par Kouji Miura fonctionne très bien.