Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 28 Avril 2023
Haryû apparaît décidément comme la bête noire de Taiki: non seulement notre héros a dû constater que le brillant joueur de badminton est en excellents termes avec Chinatsu, mais en plus il a été battu par ses soins lors d'un match d'entraînement. Et comme si ça ne suffisait pas, il apprend désormais que Haryû sera son partenaire de double lors du tournoi éliminatoire inter-lycées du district !
C'est avec un certain intérêt, alors, que l'on apprête à suivre dans ce tome ce fameux tournoi, tout d'abord avec les matchs en double, puis la semaine suivante avec les matchs en simple. Une petite pointe de déception pourra éventuellement survenir de l'ensemble au niveau sportif, car concrètement cette compétition défile en une rien de temps: tous les matchs, en simple comme en double, sont expédiés en quelques cases voire ne sont pas montrés du tout, hormis un match simple de Taiki qui permet de faire entrer en scène un nouveau personnage et nouveau pseudo rival amoureux en la personne de Shôichirô Kishi, ce qui a forcément de quoi motiver encore plus notre héros, d'autant plus que Haryû y glisse un petit enjeu supplémentaire très simple mais efficace. Mais si la représentation des matchs en eux-mêmes est quasiment absente, Kouji Miura sait toutefois y cristalliser d'autres choses essentielles, à commencer par le cas Haryû: en vue des matchs en double, ce dernier fait subir un entraînement véritable spartiate à Taiki, entraînement où notre héros en bave mais ne lâche rien. Haryû fait-il sa pour calmer ses ardeurs ? Ou au contraire, lui donne-t-il de vrais conseils et se montre-t-il ultra strict envers lui parce qu'il le juge prometteur ? Et puis, Taiki a-t-il raison de le voir comme un potentiel rival amoureux ? Vite et plutôt bien, en déjouant volontiers quelques pronostics, Kouji Miura va répondre à tout ça, mais on vous laisse évidemment découvrir les réponses à ces questions. Quant à l'autre intérêt, il est évidemment à chercher dans les progrès que fait notre héros: à force de se donner à fond, de ne rien lâcher, de se stimuler en pensant à Chinatsu, il est clair que Taiki s'améliore, notamment en technique et en endurance, et en s'appliquant même à une petite stratégie pour pallier ses limites face au smasheur Shôichirô.
On suit alors tout cela avec plaisir, mais l'autrice n'oublie pas pour autant sa part plus axée tranche de vie, bien au contraire. Ici, une confusion de survêtements à la maison offre un petit moment périlleux au lycée pour que personne n'apprenne que Taiki et Chinatsu vivent sous le même toit. Là, une sortie à l'aquarium permet un joli moment à part entre les deux adolescents. De manière générale, Miura rappelle à son héros qu'il a un temps limité pour se hisser à la hauteur de Chinatsu, car elle quittera le lycée un an avant lui. Et surtout, on sent en permanence que tous deux se stimulent sportivement, se confient, s'entraident, et font très attention l'un(e) à l'autre au-delà des considérations amoureuses, ce qui est un vrai plaisir. Enfin, dans tout ça, l'autrice n'oublie pas ses personnages secondaires, et en fin de tome c'est cette chère Hina qui est à l'honneur, en ayant droit à un petit focus où l'on sent bien que, derrière ses grands talents de gymnaste et ses taquineries, elle reste une fille ordinaire, elle aussi avec ses sentiments. Des sentiments qu'elle ne semble elle-même pas encore calculer, ou alors qu'elle refuse d'admettre...
Derrière un déroulement classique et un côté sportif que l'on aurait éventuellement voir un peu plus en images, Blue Box confirme aisément son charme ici, en étant porté par un équilibre toujours aussi bon entre sport, sentiments et tranche de vie, mais aussi par d'attachants personnages qui sonnent juste.