Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 10 Septembre 2024
Chronique 2 :
Après des résultats peu reluisants, l'Esperion doit revenir au meilleur de sa forme. Les discours de Fukuda ont permis à l'équipe de regagner en confiance, et c'est lors du match contre Aomori Seiran que tout se jouera. Ashito étant lui aussi sélectionné, voilà l'opportunité de rebondir après la rencontre face à Funabashi Gakuin. Le match décisif de la Premier League commence !
Jamais Yûgo Kobayashi n'avait planté tant d'enjeux en prévision d'un match. Grâce à une passionnante transition qui connecte la rencontre face à Funabashi avec celle opposant l'Esperion à Aomori Seiran, sur le point de débuter, le mangaka a procédé à une vraie introspection de ses joueurs clés tout en faisant de l'avenir de l'équipe un enjeu. Car pour un groupe tel que l'Esperion, impossible d'être à ce point dépassé, et ce sera à la formation actuelle d'élever le collectif le plus haut possible. Seulement, parce que Aomori Seiran a été développé comme un adversaire redoutable et surprenant sur le plan tactique, on entame cette rencontre avec un esprit bien moins serein que d'habitude, mais avec la certitude que de grands moments nous attendent et attendent l'Esperion.
Tout le danger stratégique représenté par l'adversaire du moment se confirme rapidement et permet au match de rapidement atteindre un certain pic d'intensité. Comme de coutume, le match jongle entre des moments d'espoirs avant de poser face aux héros un mur de taille. La recette est classique, mais, avec de tels enjeux, prend une saveur toute particulière, surtout quand l'attention se porte autour d'Ashito... Dans une période si électrisante, Yûko Kobayashi ne laisse aucune place à la facilité. À vrai dire, même si on suppose une victoire de l'Esperion étant donné la période creuse que l'équipe a connu, rien ne semble joué, et difficile de ne pas croire que le plus éprouvant est à venir.
Pourtant, il y a de l'espoir dans ce match, des coups d'éclats qui viennent nous galvaniser au plus haut point. L'auteur en profite notamment pour donner plus de place à Akiyama, gardien de l'Esperion dont le rôle apporte une charge émotionnelle folle aux derniers chapitres du volume. Un vent d'espoir et de liberté, narrativement contrebalancé par le petit focus sur Makimura, gardien adverse qui incarne toute l'injustice et la frustration que le football peut provoquer. En termes de récit, c'est d'une maîtrise exemplaire.
Après une salve de volumes si excellente, Ao Ashi ne faiblit en aucun cas. La première partie de la rencontre face à Aomori Seiran est éprouvante et intense, et Yûgo Kobayashi multiplie les idées pour la rendre toujours plus passionnante. Encore une fois, il sera difficile de patienter jusqu'à la suite.
Chronique 1 :
L'Esperion contre Aomori Seiran. Le deuxième du championnat et le leader s'affrontent lors du match au sommet de la toute dernière journée de la compétition, et l'Esperion doit obligatoirement l'emporter, car un nul ne suffirait pas )à reprendre la première place à leur adversaire. Pendant que Hana, Anri et les autres s'installent dans les tribunes, et après avoir reçu les consignes du coach Fukuda, Ashito et ses coéquipiers pénètrent sur le terrain en ayant parfaitement conscience de la grande force de leur dernier adversaire de la saison, qu'ils ont vu terrasser Funabashi lors de leur précédent match. Notre héros, en particulier, espère bien pouvoir refaire ses preuves en étant titularisé pour la première fois depuis le match contre Funabashi. D'instinct, il cherche déjà des yeux le prodige Kitano, chef d'orchestre d'Aomori, avec qui il semble prêt à en découdre pour montrer que ses neuf mois d'efforts depuis qu'il a quitté Ehime n'ont pas été vains. Akutsu, lui, semble vouloir assumer pleinement son rôlede capitaine, malgré ses tourments personnels qui ont fait tanguer l'équipe ces derniers temps. Quant au goal Akiyama, il est déjà prêt à son propre duel de gardiens contre une vieille connaissance en la personne de Makimura. Et de leurs côtés, les deux entraîneurs, qui se connaissent bien, sont eux aussi désireux de s'affronter, chacun depuis son banc. Seulement, malgré toute leur hargne, Ashito et les autres joueurs de l'Esperion seront-ils parfaitement à la hauteur ?
Nous voici donc enfin, avec ce tome, aux débuts de la rencontre tant attendue entre ces deux équipes, et le moins que l'on puisse dire est que Yûgo Kobayashi ne déçoit aucunement dans ces premières minutes de jeu, car alors qu'un jeu de possession semble tranquillement s'installer pour l'Esperion, il va de soi que l'entraîneur d'Aomori a mis au point toute une stratégie... ou plutôt des stratégies, selon la situation, si bien que la rencontre aurait vite fait de s'enflammer à tout moment. Sous le joug du métronome Kitano, on sent bien que les joueurs d'Aomori semblent tous sur la même longueur d'onde, comme prêts à passer ensemble à l'offensive le moment venu et à s'adapter aux situations selon les consignes de leur coach, ce qui donnera lieu à un aspect technique et tactique toujours aussi travaillé, notamment dans l'exploitation du système de marquage individuel, de ses vertus et de ses limites. Mais derrière le collectif visant à exploiter les failles adverses dans chacun des deux camps, ce sont aussi de vrais duels impactants qui s'installent, à l'image de celui d'Ashito contre le vif et déterminé capitaine d'Aomori Haneda, et plus encore celui, à distance, opposant les gardiens des deux équipes, dès lors qu'Akiyama, enfin mis en avant après tant de volumes, devient l'élément central d'une stratégie audacieuse, risquée et stimulante, en provoquant par la même occasion un focus bien placé sur son lien passé avec Makimura et sur le background de ce dernier, autrefois mis à mal dans son rôle de goal à cause d'une cruelle réalité contre laquelle il ne pouvait absolument rien mais qu'il a appris à combler d'une autre manière.
Nous ne sommes vraiment que dans la première partie de ce match qui, au vu de son importance, devrait logiquement durer encore quelques tomes. Et pourtant, la rencontre se fait déjà palpitante grâce à ses retournements tactiques et à ses phases de jeu, et riche en enjeux à la fois collectifs et personnels. Est-il nécessaire de préciser que, comme toujours, on attendra la suite impatiemment ?