Amour est au menu (l') Vol.2 : Critiques

Nomoto, qui adore cuisiner malgré son appétit d'oiseau, et Kasuga, qui adore manger, se sont très bien trouvées:voici désormais un petit moment que les deux voisines partagent leurs repas et qu'elles en ressortent ravies et bien mieux dans leur peau, chose qui ne va certainement pas s'atténuer dans ce deuxième volume ! En effet, cette nouvelle salve d'environ 150 pages enchaînent encore nombre de situations propices au partage de repas: confection d'un bentô pour Kasuga par Nomoto pendant un jour de repos, réception d'un kit à harakomeshi envoyé parla mère de Nomoto, sans oublier les repas du quotidien plus "classiques" où les deux femmes ne cherchent pas de prétexte pour simplement passer du temps ensemble. Et si les fêtes de fin d'année arrivent à grands pas pour leur plus grande joie puisqu'elles ont décidé de les passer à deux, il faudra tout de même composer avec quelques imprévus !

Par rapport au premier tome, l'atmosphère globale de l'oeuvre ne change: la mangaka séduit facilement via son rendu visuel léger, les dessins des plats, le plaisir qu'a Komoto (mais aussi le lectorat) à voir Kasuga se régaler de façon très communicative, la manière dont les deux héroïnes font très attention l'une à l'autre... cette tonalité positive permettant même à l'autrice d'évoquer encore pas mal de choses plus sérieuses sans que son récit devienne lourd. On pense ici à quelques nouveaux détails sur la condition de la femme au Japon (le nombre d'heures de sommeil insuffisantes chez les femmes nippones, les possibles inégalités entre les sexes au sein du foyer, l'insistance pesante pour se trouver un mari...), et à des réflexions sur les discriminations envers les minorités sexuelles, sujet qui semble tenir à coeur à Sakaomi Yuzaki puisque elle et sa responsable éditoriale ont pris soin d'inclure un avertissement pour ne pas rendre la lecture trop difficile à lire à des personnes qui seraient dans ce type de cas.

Enfin, entre les repas, l'ambiance faisant beaucoup de bien et les sujets de société, il est évidemment sans cesse question du lien unissant les deux femmes. On voit à quel point elles se sentent bien ensemble et s'apaisent mutuellement, au point d'oser se confier sur certains aspects de leur passé (par exemple, sur la famille très conservatrice de Kasuga et sur la façon dont associait autrefois la nourriture à des sentiments négatifs pour certaines raisons) et de s'affirmer sur certaines choses. Mieux encore, elles n'arrivent déjà plus trop à s'imaginer l'une loin de l'autre, si bien qu'une question se pose: que représentent-elles l'une pour l'autre, étant donné qu'elles ont dépassé largement le stade de simples voisines ? Là-dessus,on voit petit à petit Nomoto trouver sa réponse...

Aussi ravissant que le premier volume, ce deuxième tome voit encore l'autrice trouver un très bon équilibre entre les différentes facettes de son récit, le tout dans une ambiance toujours légère, positive,chaleureuse et encourageante, même quand il est question de sujets plus sensibles. A l'arrivée, on en redemande !