Les fleurs rouges est le premier tome d'une anthologie de Yashiharu Tsuge (L'homme sans talent). Ce recueil comporte ses 12 histoires dessinées en 1967-1968. Soit, après que Tsuge ai passé un an à se former en tant qu'assistant de Mizuki (NonNon ba, Kitaro le repoussant). C'est à cet époque que Tsuge commence a être publié dans le magasine garo (ses œuvres précédentes étaient publiés dans des librairies de prêts). Il y multiplie les expérimentations dans la manière de raconter une histoire si bien qu'il va transformer en quelques années le média qu'est le manga. L'importance de son influence est comparé au Japon à celle de Tezuka. Si l'influence de cet auteur est si grande, ce n'est pas pour la force de ses histoires mais la manière dont il les racontes.
Les histoires présentent dans ce premier recueil ne sont pas toutes aussi passionnante les unes que les autres mais s'avèrent très agréable et intéressante à lire. On remarque facilement l'importance des vagabonds, mendiants, laissés pour compte dans les histoires. L'auteur, loin de les montrer comme ridicule les montrent tel qu'il les vois et leur rends ainsi un bel hommage. La nature est elle aussi mis en avant, les cases la montrant sont nombreuses et particulièrement belle. Une autre révolution de l'auteur est de se mettre lui même en scène dans la plupart des histoires. Un schéma récurent se met ainsi en place avec à chaque fois, lui-même racontant ses voyages au japon (souvant dans de petites auberges perdus dans la nature). L'apport d'un regard à la première personne va créer (sans que ce sois voulu et reconnu par Tsuge) le manga du moi, c'est à dire le manga autobiographique.
Si le dessin de Tsuge accuse parfois son âge, il est d'une grande précision et beauté, surtout au niveau des décors (on vois ici l'influence de Mizuki). Une des grandes forces de cet auteur est de ne pas montrer les choses, mais de les sous-entendre. Cet aspect d'une narration intelligence rends ses petites histoires profondes et passionnantes.
À noter qu'un très intéressant postulat est présent en fin d'ouvrage et permet de resituer les différentes histoires du recueil dans la carrière de Tsuge et l'importance de leur influence.
Un grand merci aux éditions Cornelius pour nous permettre de lire ce grand auteur dans une telle qualité d'édition. Les fleurs rouges est un manga passionnant autant pour le plaisir de lecture que dans son intérêt patrimonial.
De nolhane [6581 Pts], le 27 Septembre 2019 à 11h16
Les fleurs rouges est le premier tome d'une anthologie de Yashiharu Tsuge (L'homme sans talent). Ce recueil comporte ses 12 histoires dessinées en 1967-1968. Soit, après que Tsuge ai passé un an à se former en tant qu'assistant de Mizuki (NonNon ba, Kitaro le repoussant). C'est à cet époque que Tsuge commence a être publié dans le magasine garo (ses œuvres précédentes étaient publiés dans des librairies de prêts). Il y multiplie les expérimentations dans la manière de raconter une histoire si bien qu'il va transformer en quelques années le média qu'est le manga. L'importance de son influence est comparé au Japon à celle de Tezuka. Si l'influence de cet auteur est si grande, ce n'est pas pour la force de ses histoires mais la manière dont il les racontes.
Les histoires présentent dans ce premier recueil ne sont pas toutes aussi passionnante les unes que les autres mais s'avèrent très agréable et intéressante à lire. On remarque facilement l'importance des vagabonds, mendiants, laissés pour compte dans les histoires. L'auteur, loin de les montrer comme ridicule les montrent tel qu'il les vois et leur rends ainsi un bel hommage. La nature est elle aussi mis en avant, les cases la montrant sont nombreuses et particulièrement belle. Une autre révolution de l'auteur est de se mettre lui même en scène dans la plupart des histoires. Un schéma récurent se met ainsi en place avec à chaque fois, lui-même racontant ses voyages au japon (souvant dans de petites auberges perdus dans la nature). L'apport d'un regard à la première personne va créer (sans que ce sois voulu et reconnu par Tsuge) le manga du moi, c'est à dire le manga autobiographique.
Si le dessin de Tsuge accuse parfois son âge, il est d'une grande précision et beauté, surtout au niveau des décors (on vois ici l'influence de Mizuki). Une des grandes forces de cet auteur est de ne pas montrer les choses, mais de les sous-entendre. Cet aspect d'une narration intelligence rends ses petites histoires profondes et passionnantes.
À noter qu'un très intéressant postulat est présent en fin d'ouvrage et permet de resituer les différentes histoires du recueil dans la carrière de Tsuge et l'importance de leur influence.
Un grand merci aux éditions Cornelius pour nous permettre de lire ce grand auteur dans une telle qualité d'édition. Les fleurs rouges est un manga passionnant autant pour le plaisir de lecture que dans son intérêt patrimonial.