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Professeur Layton et l'étrange village

Le test du jeu video:

Publié le Jeudi, 29 Septembre 2011

En 2005 sortait le programme d’entraînement du Docteur Kawashima. Ce jeu proposait divers jeux afin de stimuler et tester nos capacités cérébrales. Un titre qui remporta un vif succès, notamment auprès des gens peu familiers avec le monde vidéoludique traditionnel. Compte tenu de l’engouement pour ce genre de programmes, le studio Level 5 (Dragon Quest VIII, Dark Chronicle, Inazuma Eleven) se lança dans un projet plus ambitieux, avec pour but de fournir un habillage à la hauteur du concept. Ainsi naquit la série des Professeur Layton, énorme succès mondial s’il en est.

La série met en scène un duo : le Professeur Herschel Layton, célèbre archéologue et grand amateur d’énigmes en tout genre, et Luc, son apprenti et assistant. Un combo qui rappellera bien sûr Sherlock Holmes et son Docteur Watson, mais avec un petit coup de jeune pour le remplacement du docteur, afin de toucher un public plus jeune.
Tout commence alors que le Professeur Layton est en chemin pour un village reculé. De par sa réputation de personnages friands d’énigmes, il a été appelé par une riche veuve afin de percer à jour un mystère entourant la localisation d’un trésor caché par son défunt époux. Ce trésor porte le nom de La Pomme Dorée. Qu’est-ce qui se cache derrière ce nom étrange et dont personne n’avait jamais entendu parler jusqu’à présent ? À nous de le découvrir. Comment ? En résolvant les énigmes de cet étrange village, bien sûr !

La série des Layton repose sur trois mécanismes : du Point & Click pour l’exploration (en d’autres termes, on clique avec le stylet pour passer au tableau suivant, pour parler aux gens, explorer le décor, etc.), des énigmes pour la progression, et des cinématiques (animées ou non) pour enrober le tout et créer un fil conducteur. Une recette simple mais efficace. En créant une histoire autour du principe des énigmes, l’immersion est renforcée, et on prend plaisir à se frotter aux tests plus différents et subtils (dans la majorité) les uns que les autres. Bien sûr, dans les faits, la progression est aisée, on n’est jamais perdu pour peu qu’on prenne bien le temps de fouiller les environs convenablement, et les réelles phases de jeu sont constituées d’énigmes. Cependant, la résolution de celles-ci a réellement ce quelque chose de gratifiant, avec un petit moment de suspens et de gratification quand on voit le personnage à qui a été posé l’énigme prendre une petite pose de la victoire (et de déception quand ce n’est pas le cas). On pourra râler sur la difficulté de certaines énigmes, dont la logique est un peu difficile à saisir au niveau de la conceptualisation de l’espace et du résultat (notamment celle du chien écrasé, ceux qui s’y sont essayés comprendront), mais dans l’ensemble, rien d’insurmontable, pour peu qu’on prenne bien le temps de réfléchir posément. Un bon moyen de se décrasser le cerveau, en tout cas.

Bien répondre à une énigme revête une certaine importance, car chacune rapporte un nombre de points (des « picarats » dans le jeu), indispensables pour débloquer des bonus, mais évidemment facilement négligeable si on souhaite juste voir la fin de l’aventure (ce qui serait un peu dommage). Ainsi, malgré un manque flagrant d’action dans les phases de jeu, tout ce qu’il y a autour rend l’aventure particulièrement marquante, attachante et surtout, dynamique. Le professeur Layton est un personnage attachant. Gentil, serviable, un flegme à l’anglaise, souriant, un chapeau haut-de-forme reconnaissable entre mille (il s’agit même de son sceau), il s’impose dès son apparition comme quelqu’un de posé et qui prendra toujours les choses avec calme mais détermination, selon la voie qu’il nomme « celles des gentlemen ». Quant à Luke, c’est simplement le personnage à travers qui le joueur va s’identifier, afin de suivre le Professeur Layton dans sa quête (le rôle du Docteur Watson dans Sherlock Holmes, en somme…), et pour cette raison, il est un peu plus transparent. On sait cependant qu’il aime les animaux et qu’il voue une admiration sincère et sans borne pour son maître. Et le reste du casting, tels les nombreux villageois, qui apparaît au fil de l’aventure est lui aussi travaillé, immédiatement sympathique et facilement reconnaissable, pour nous donner envie d’en savoir plus sur ce village à l’air mystérieux.

Et les mystères, ce n’est pas ça qui manque. En dehors des énigmes pour progresser, de nombreuses interrogations apparaissent au fil de notre avancée. Quelqu’un est bien déterminé à mettre des bâtons dans les roues de l’enquête du Professeur et son assistant, le tout superbement mis en scène par des cinématiques genre dessin animé (Le film « Le Professeur Layton et la Diva éternelle » est la conséquence logique, tant ces cinématiques dans le jeu même sont de qualité). Le reste des dialogues en images fixes, souvent légèrement animées, permettent de rester dans l’ambiance, et les énigmes ont quasiment toujours un rapport direct avec l’aventure, ne donnant jamais l’impression d’un monde artificiel où les gens ne pensent qu’aux énigmes. L’histoire en elle-même est vraiment plaisante à suivre, avec beaucoup d’éléments qui ne sont pas ce qu’ils semblent être au premier abord. On en ressort avec une vraie satisfaction d’avoir suivi une belle histoire, pleine de suspens, et assez touchante dans sa conclusion.

Ainsi, l’immersion est vraiment présente, et heureusement, tant on a vite fait le tour des différents tableaux du jeu. Ainsi, bien que très cloisonné avec du recul, l’univers est très prenant, notamment grâce aux superbes graphismes et aux décors très vivants et variés, une espèce de monde steampunk à la Jules Vernes, où les machines un peu étrange côtoient un univers plus XIXème siècle. Ainsi, une forme de mélancolie émane de ce village, renforcée par une musique superbe et immersive. Le thème du village de Saint-Mystère vous hantera encore longtemps après avoir refermé la cartouche.

Graphismes : Un style dessin animé, adapté aux enfants (à qui le jeu s’adresse), mais qui plaira aussi beaucoup aux adultes, tant chaque détail est peaufiné, tant le travail sur le design des personnages est évident, tant le monde est immersif et vivant. Un monde dans lequel petits et grands peuvent se plonger.

Bande-Son : Des musiques immersives, très agréables, et qui vous laisseront un souvenir sur le long terme. Le thème de Saint-Mystère est efficace et mémorable, et gageons que vous n’oublierez pas non plus celui du Professeur Layton. Si le jeu est intégralement traduit en français, les séquences de dialogues sont par contre en anglais sous titré VF, avec des acteurs donnant vie de façon très convaincante à leur rôle.

Durée de vie : Une petite quinzaine d’heures si vous prenez le temps d’explorer le monde à fond et vous vous essayez à toutes les énigmes annexes, ainsi qu’aux nombreux bonus divers. Seulement entre huit et dix heures si vous courez pour arriver à la fin, ce qui serait dommage.

Scénario : À rebondissements, bien mené, rempli de personnages attachants. Le suspens est gardé jusqu’à la fin, et est parfaitement dans le ton de la série. Simple, intéressant et efficace, avec une jolie conclusion.

Jouabilité : Le Point & Click ne nécessite aucun réflexe ou long apprentissage. Tout est très accessible et intuitif, et les menus sont très clairs, avec des petits récapitulatifs en cas de longue pause dans le jeu, afin de se rafraîchir la mémoire.


Premier épisode d’une franchise dont le succès n’est plus à prouver, « L’étrange Village » est une bien belle aventure, qui fait travailler nos méninges tout en nous proposant une histoire accrocheuse et bien menée. Un concept peu exploré auparavant et magistralement traité afin de toucher un large public. La durée de vie est un peu courte, tant on accroche à l'univers et qu'on voudrait en voir plus, et certaines énigmes manquent un peu de variété, mais on plonge dans ce jeu avec plaisir, grâce à un emballage superbe et bien mis en scène, et on se donne rendez-vous pour le prochain opus des aventures du Professeur et de son assistant, intitulé « Professeur Layton et la Boîte de Pandore ».

Sorrow

Note de la rédaction
Note des lecteurs