Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Mardi, 29 Mai 2012

Dès 1999, la déferlante Pokémon s’abat dans le monde des jeux vidéo. De ce succès nait un merchandising important, avec toute une gamme de produits dérivés. Le plus important de cette époque est sans doute le jeu de cartes à jouer et à collectionner, développé par Wizard of the Coast, à qui l’on doit notamment Magic The Gathering. Mais ce dont on se souvient un peu moins bien, c’est qu’entre deux versions classiques de Pokémon, est né un jeu GameBoy dédié à ce jeu de carte. C’est un produit dérivé de produit dérivé en quelque sorte. Et bien cet étrange métissage offre pourtant des heures de jeu mémorables !

Sorti en décembre 2000, quelques mois après la version jaune, Pokémon Trading Card Game est presque une parodie de l’univers de départ, puisqu’il suit le même principe mais de manière détournée. En effet, vous incarnez un héros anonyme qui vit sur île où le jeu Pokémon représente… probablement la seule activité autorisée, puisqu’il n’y a rien à part des arènes où l’on joue aux cartes, le laboratoire d’un savant qui étudie le jeu de cartes, et la maison d’un collectionneur chevronné. Ici, il est question d’obtenir huit médailles en affrontant aux cartes huit maîtres d’arène, afin d’accéder à la table de jeu d’un quatuor de grand maîtres. Seule une personne risque de vous mettre des bâtons dans les roues : Ronald, votre rival narcissique. Certes, l’originalité n’est pas tellement de mise, mais on peut s’amuser de cet univers quelque peu décalé.

Le jeu démarre par un tutoriel très simple, qui permet d’expliquer le déroulement d’une partie à ceux qui ne connaissent pas les règles du jeu, elles-mêmes simples. Pour résumer, le jeu consiste à faire s’affronter des Pokémons en sélectionnant un Pokémon principal qui fait front au Pokémon principal de l’adversaire et des Pokémons de relai que l’on place en seconde ligne. Afin de déclencher des attaques, il faut attribuer des cartes spécifiques appelées énergies aux Pokémons, qui correspondent au coût de leurs techniques. Dès qu’un joueur met KO un Pokémon adverse, il tire une récompense, dont le nombre est préalablement défini avant la partie. Un joueur gagne la partie si toutes les récompenses sont tirées ou si l’adversaire n’a plus de Pokémon en jeu. Les parties sont également rythmées par les cartes Dresseur, qui permettent d’exécuter des actions en dehors des effets des Pokémons.

Le jeu est donc relativement simple, mais tout de même sympathique et décontractant. Le but pour le développeur du jeu est donc d’essayer de retranscrire tout ce fun avec une console à la capacité très limitée. Là où Yu-Gi-Oh ! Duel des Ténèbres s’est lamentablement planté trois ans plus tard, Pokémon TGC surprend en nous proposant une table de jeu très fonctionnelle, très colorée, qui décortique rigoureusement le jeu phase par phase, avec la possibilité de regarder toutes les cartes en jeu sans surcharge et avec des petites animations toutes simples pour les attaques, mais tout-à-fait honorables pour la console. Bref, rien à redire là-dessus.

Un autre point très surprenant, c’est que malgré le fait que le scénario soit très basique et entièrement repompé sur les Pokémons originaux, la bande originale est absolument exceptionnelle pour une GameBoy. Lors du début d’une partie, les thèmes sont plutôt enjoués et sympathiques tout au plus, à l’image du thème de la map, des duels contre les adversaires de base, ou le thème du menu. Mais il y a un effet de gradation : les thèmes des maitres d’arène et du conseil des quatre sont incroyablement épiques. Ces deux thèmes et le thème de Ronald ont une mélodie particulièrement élaborée et très agréable, avec différentes phases musicales dans la boucle, et même des imitations d’instruments. On n’en attendait pas tant d’une GameBoy, et encore moins de Pokémon Trading Card Game.

Finalement, les seuls points qu’on peut regretter, ce sont la durée de vie, relativement courte, et l’absence d’un environnement où se déplacer. On ne fait finalement que sélectionner le bâtiment dans lequel on veut aller, qui ne disposent que de trois salles maximum, dont un hall vide.

Graphismes :
Sorti avec deux ans de retard par rapport au Japon, le jeu souffre du même défaut que les versions originales : le graphisme a déjà pris un coup de vieux à sa sortie en France. Reste que les couleurs du jeu donnent la pêche, tant elles sont variées sans être écœurantes.

Bande-son :
Absolument sublime pour une GameBoy, avec des thèmes de boss épiques et travaillés. On a presque hâte d’affronter un maître d’arène pour en écouter l’OST ! Mais le jeu étant assez court, les pistes sont assez peu nombreuses.

Jouabilité :
À l’inverse des versions originales, le personnage du joueur se déplace très rapidement, d’autant plus qu’il peut courir en appuyant sur B. C’est paradoxal puisqu’il n’y a pas beaucoup de lieux où se déplacer, mais cela colle à l’ambiance générale, très dynamique.
Le déroulement des duels est très fluide grâce à une table de jeu et un découpage des phases propre.

Durée de vie :
Même avec la possibilité de réaffronter des anciens adversaires pour gagner plus de boosters (paquets de carte), le jeu se finit rapidement, car même en essayant de vaincre les adversaires les plus forts du jeu avec un deck basique, on peut arriver à les battre. Reste l’aspect collectionnite, près de 230 cartes à réunir, représentant pour la plupart les trois premières vraies éditions du jeu de carte, parues au tout début des années 2000 (l’édition de base, Jungle et Fossile, plus des cartes promo, ayant également existé).

Scénario :
C’est là où le jeu peut décevoir, puisqu’il reprend le même principe que celui des versions originales, mais en plus simple. Et encore… on peut y voir un aspect parodique très amusant.

En résumé :
Le fun est de mise, indéniablement. Le jeu bénéficie d’une ambiance charmante, d’un petit challenge à relever, et d’une réalisation au top par rapport à l’âge du jeu et la console sur laquelle il est sorti. Le succès n’a pas été aussi exceptionnel que Pokémon rouge, bleu ou jaune, mais quand même : au Japon, une suite a vu le jour, avec pour centre de l’histoire la Team Rocket. Nous autres occidentaux devront nous contenter de cette version, déjà très convaincante.


Chroniqueur: Raimaru


Note de la rédaction