Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Mercredi, 10 Juillet 2013

La Playstation a apporté son lot de surprises. Le jeu de combat 3D fut bouleversé (Bushido Blade puis Tekken), de même que le jeu d'aventure (Tomb Raider) et le RPG (Final Fantasy VII). Créé par le studio japonais Polyphony Digital, sous l'influence du désormais célèbre Kazunori Yamauchi, passionné de voitures, Gran turismo sort en 1998 en Europe et va révolutionner le jeu de courses 3D, en termes de rendu visuel, de gameplay et de richesse du contenu. Gran turismo se place comme la première véritable simulation automobile sur consoles, alors que tous les jeux de voiture sortis s'inscrivaient jusque-là dans le genre dit « arcade », caractérisé par une conduite souple, accessible mais peu réaliste des véhicules. Et puisque les jeux Playstation étaient particulièrement friands de slogans accrocheurs (voir Metal Gear Solid et son « tactical espionage action »), il faut bien avouer que celui fièrement arboré par Gran turismo le représente bien : « real driving simulator ». Gran turismo reste aujourd'hui le jeu Playstation le plus vendu (plus de 10 millions d'exemplaires dans le Monde), juste devant son successeur Gran turismo 2 et le cultissime Final Fantasy VII.




Révolutionnaire, Gran turismo l'était d'abord parce qu'il écrasait la concurrence par sa réalisation graphique. Si les décors pouvaient encore être améliorés, ce sont les voitures qui profitaient du souci du détail des développeurs : Gran turismo propose en effet de vrais véhicules issus de vraies marques, d'où l'engouement suscité chez les passionnés de bagnoles. Polyphony Digital s'était rapidement fait connaître comme le studio allant collecter des données auprès des constructeurs pour les insérer dans leur jeu. Gran turismo se distingue également par l'absence de gros problèmes de clipping (décors arrivant en retard), permettant de vraiment mettre en place sa stratégie de pilotage.
Révolutionnaire, Gran turismo l'était aussi dans son contenu impressionnant (Gran turismo 2 le sera encore davantage et enterrera d'ailleurs son prédécesseur) : 11 circuits très différents (avec qui plus est un mode miroir), mais surtout plus de 150 véhicules appartenant aux plus célèbres entreprises mondiales (Aston Martin, Chevrolet, Chrysler, Honda, Mazda, Mitsubishi, Nissan, Subaru, Toyota), allant du mythique (Corvette, Camaro) au grand public (Civic) en passant par le « concept car », avec des styles de conduite différents.
Révolutionnaire, Gran turismo l'était enfin par son gameplay, plus particulièrement la physique des véhicules l'ancrant dans le genre « simulation » : enfin le joueur pouvait ressentir, manette en mains, un transferts des masses lors des virages, du freinage, de l'accélération, impression permise par le matériel Sony, notamment la parfaite manette Dual shock. Hormis cette jouabilité innovante, le gameplay faisait dans l'efficace : pas de mode « championnat » cumulant les points mais un choix entre plusieurs modes. Le mode « Gran Turismo », le coeur du jeu, est un mode « carrière » qui a depuis été repris partout ! Le joueur doit d'abord passer avec succès des épreuves de permis de conduire dont la difficulté est croissante. Cela permet de débloquer épreuves et circuits. Le joueur commence ensuite le jeu avec une somme réduite lui permettant de se procurer un véhicule peu puissant pour pouvoir remporter quelques courses faciles, conduisant à l'obtention d'argent et l'accès à des véhicules plus puissants permettant d'appréhender les épreuves plus complexes. Surtout, Gran turismo donne l'occasion d'améliorer les véhicules (puissance, amortisseurs/suspensions, pneus, pot d'échappement, extérieur/carénage...) et d'effectuer des réglages avant course : à la manière d'un RPG, vous passerez un temps extrêmement important dans les menus afin de trouver un véhicule qui vous corresponde et à l'optimiser pour coller à votre manière de conduire. Mais pour ceux qui étaient réticents à passer du temps sur certains points et désiraient un plaisir de conduite immédiat, le studio Polyphony Digital avait pensé à tout, en proposant un mode « Arcade » plus accessible, plus rapide, mais moins complet en terme de contenu. Un mode « Duel » offrait la possibilité d'affronter un ami en écran splitté (il faudra attendre les opus suivants pour s'affronter jusqu'à 4), ainsi que le classique mais toujours efficace mode « Contre-la-montre ». La bande-son de Gran Turismo était également très plaisante, avec du vrai rock et de l'électro (Chemical Brothers, Garbage, The Cardigans...)




La révolution Gran turismo avait-elle au final des défauts ? Hormis des décors peut-être un peu décevants (leur côté très terne contrastait avec l'aspect pétillant d'un Ridge racer), on peut relever la timidité des changements météorologiques (évolution qui sera apportée par la suite), mais surtout l'absence de dégâts sur les véhicules (justifiée par le fait que les constructeurs aient toujours refusé que leurs véhicules soient dégradés, même dans un jeu vidéo) et une I.A « automatique » suivant un parcours fixe et prédéfini : impossible de détourner vos adversaires de leur trajectoire, ce sont eux qui vous pousseront en-dehors du bitume, quelle que soit la configuration de la course, ce qui limite le réalisme du jeu. Ces deux derniers défauts seront récurrents dans la série, présents (et abondamment moqués) jusque dans le cinquième opus sorti sur Playstation 3 !




Graphismes :
Gran turismo a surtout impressionné par l'évidente rigueur du travail apportée à la modélisation des véhicules, les environnements demeurant un peu trop ternes. De plus, ce premier volet manquait encore de générosité au niveau des conditions météo. Normal, on n'en était qu'aux débuts de la Playstation !

Jouabilité :
LA révolution qui a tout changé dans le jeu de course sur consoles. La physique des véhicules est enfin réaliste et se ressent lors de la conduite. De plus, celle-ci est vraiment différente selon les véhicules et on perçoit les changements faisant suite aux réglages et améliorations.

Durée de vie :
Le mode « Gran turismo » introduisant l'idée de carrière vous obligera à passer de longs moments à effectuer des réglages. Acquérir toutes les voitures représentait un challenge conséquent.

Bande-son :
Electro et pop-rock, avec des grands groupes pour un grand jeu. Vraiment agréable. Notons que le souci du détail avait été poussé jusqu'à la reproduction des différences de bruits entre les moteurs des véhicules des différents constructeurs, qui restaient encore assez discrètes dans ce premier opus.

Scénario : /

En résumé :
Une maniabilité jamais vue sur consoles, une vraie sensation de pilotage et de vitesse, des vraies voitures fidèlement modélisées, un contenu généreux, une bonne OST : Gran turismo a impressionné à sa sortie. Et dire que le deuxième opus fera tout en mieux !

Rogue Aerith

Note de la rédaction