NAKATANI D. - Actualité manga

NAKATANI D. ナカタニD.

Interview de l'auteur

Publiée le Lundi, 26 Octobre 2015

En 2014 débutait aux éditions Komikku Reversible Man, série qui a su marquer les esprits notamment par son aspect très gore.
Début 2015 voyait la parution du troisième volume de la série, aussi terrible visuellement qu'intéressant dans les idées développées par son auteur Natatani D.
Mais ce n'était pas là la seule surprise qui nous attendait en ce début d'année concernant la série, puisque fin mars les éditions Komikku eurent l'honneur d'accueillir l'auteur dans leur librairie pour une séance de dédicaces unique pendant laquelle le mangaka prit soin de satisfaire chacun de ses fans venus le rencontrer.

Pendant ses courtes vacances parisiennes, l'artiste eut également à coeur d'accorder une interview, et c'est à nous qu'il accepta de révéler tous les secrets de sa série pendant une longue et passionnante rencontre.

De la longue élaboration de Reversible Man à son lancement unique en son genre, en passant par la création surprenante du personnage de Mari Kajii et par les idées de l'auteur, Reversible Man n'aura plus aucun secret pour vous, et vous risquez fort de ne pas relire la série de la même manière après avoir découvert cet entretien !




Nakatani D., merci beaucoup d'avoir accepté de répondre à nos questions. Pour commencer, pouvez-vous nous dire ce qui vous a amené à devenir mangaka ?

Nakatani D. : Lorsque j'étais en 4ème année de primaire j'ai changé d'école, et en arrivant dans mon nouvel établissement scolaire j'ai réfléchi au meilleur moyen de me faire des amis. J'en suis arrivé à la conclusion que dessiner des mangas augmenterait ma popularité, et c'est comme ça que j'ai fait mes premiers pas en mangaka amateur !

Je ne pense pas que ce soit exactement pareil en France, mais au Japon on peut dire qu'il y a trois grandes sortes de petits garçons lecteurs de manga : ceux qui lisent des mangas de baseball et rêvent de devenir joueurs de baseball, ceux qui lisent des mangas de football et rêvent de devenir footballeurs, et ceux qui lisent du manga simplement parce qu'ils aiment le manga et rêvent de devenir mangaka. Moi je faisais partie de la troisième catégorie. Et quand j'étais petit, mon plus grand rêve était d'avoir une dédicace d'un auteur de manga.


Et y avait-il des auteurs de manga que vous adoriez particulièrement dans votre jeunesse ?

Je peux citer d'instinct trois noms qui ont vraiment bercé mon enfance.
Il y a évidemment Osamu Tezuka, qui a sûrement bercé tous les enfants du Japon.
Ensuite, Gô Nagai, qui m'a marqué notamment pour l'aspect sombre de ses histoires.
Et puis Yû Koyama (ndlr, auteur inédit en France, à qui l'on doit notamment la longue fresque historique Azumi adaptée en films). C'est avec cet auteur que je suis devenu fou amoureux des mangas, surtout grâce à sa série Ganbare Genki sur la boxe.



Comment est né l'univers de Reversible Man, ainsi que ce concept si particulier des Retournés ?

Tout est parti de deux grandes expériences personnelles.

A une époque, j'aimais créer des objets avec de la cire, faire en quelque sorte de la sculpture sur cire. Par exemple, j'ai sculpté deux cerveaux, un féminin et un masculin, tous deux ornés de bulles contenant de petites phrases-choc de magazines comme on les aimait dans les années 80. Le genre de petites phrases qui restaient en tête alors et lobotomisaient les gens alors qu'elles ne voulaient absolument rien dire, comme "Devenez belle grâce au sexe", "Comment acheter intelligemment les sacs Chanel" pour les femmes, ou "Comment sortir avec des filles", "Comment devenir un cadre supérieur de l'élite japonaise" pour les hommes... C'étaient vraiment des phrases débiles.
J'ai aussi sculpté des intestins, des estomacs et autres organes, toujours avec ces bulles. Le but était de montrer de façon incisive le stress quotidien des Japonais contemporains, ces sculptures représentant le corps humain attaqué jusque dans son intérieur par le "qu'en dira-t-on" et par les opinions des autres.

J'ai également un diplôme d'Etat pour être conseiller psychologique, et j'essayais de soigner les gens avec les mots, mais il est arrivé un moment où je me suis dit que les mots seuls ne servaient plus à rien, ou qu'ils n'étaient pas suffisants.
En tant que psychologue, j'ai lu beaucoup de livre de psychologie, notamment ceux de Jung ou Freud. Mais la conclusion de ces ouvrages était toujours de dire qu'il faut accepter le présent, concept qui m'a toujours dérangé à cause de son côté résigné.
Or, tenter de guérir les gens uniquement avec les mots et accepter le présent, sont-ce vraiment les seules solutions pour évacuer le malaise et le stress quotidien ? Je me suis dit qu'il fallait trouver un autre moyen.

C'est à partir de ces deux expériences que le concept de Reversible Man et des Retournés a commencé à naître en moi.
J'ai pensé que tous ces sentiments que l'on accumule en soi, comme la fureur, la frustration ou la tristesse, peuvent un jour sortir de soi soudainement et devenir visibles sur le corps. Je me suis dit que le vrai "Moi", le "Moi" profond peut ressurgir pour se venger sur le "Moi" articiciel, sur le "Moi" que l'on essaie de montrer aux autres en société.
Je pense que les gens vivent toujours par rapport aux opinions de leurs parents, de leur bien-aimé(e), de leur entourage... et en prenant beaucoup trop en compte le "qu'en dira-t-on" sans vivre leurs désirs profonds. Et à force de vivre ainsi, je suis persuadé que le "Moi" profond va ressurgir pour se venger physiquement.

J'ai essayé par divers moyens (les sculptures, les romans, les mangas...) d'apporter une sorte de réconfort aux personnes vivant ce genre de problèmes psychologiques, mais j'ai fini par me rendre compte qu'au bout d'un moment les paroles ne suffisent plus, et qu'au lieu de réconforter artificiellement les gens avec des paroles douces il faut peut-être plutôt leur mettre des coups de poing pour qu'ils prennent enfin conscience de ce qu'ils vivent (ou de ce qu'ils ne vivent pas).

Ci-dessus, l'une des sculptures sur cire de D. Nakatani.

Sur le plan éditorial, on suppose qu'il a dû être difficile d'imposer votre manga...

Quand l'idée de Reversible Man a fini de germer en moi en 1996, j'ai envoyé le projet aux plus grandes maisons d'édition, mais aucune ne l'a accepté, pour l'unique raison que mes images d'entrailles et de corps retournés étaient beaucoup trop gores. La prépublication en magazine leur posait problème, car ce type de magazine est souvent posé en magasin konbini à portée des enfants, surtout pour les grandes maisons d'édition qui touchent un grand public.
Finalement, après plus d'une décennie d'attente, j'ai pu être publié chez l'éditeur Nihon Bungeisha. Et ce qui me fait un peu rire, c'est qu'aujourd'hui on peut voir les tomes de Reversible Man vendus dans les konbini, ce qui constitue un peu une petite revanche pour moi.


Qu'est-ce qui a poussé Nihon Bungeisha à accepter votre oeuvre après tant d'années d'attente ?

Je dois beaucoup à mon mon responsable éditorial chez Nihon Bungeisha, Monsieur Saka, qui a beaucoup aimé ma série et a décidé de jouer à "quitte ou double". Je me souviens qu'à l'époque où il a décidé de lancer Reversible Man avec moi, il a parlé de "suicide collectif à deux" (rires). C'était une prise de risque.

Mr Saka s'investit totalement dans le projet, il soutient vraiment Reversible Man autant qu'il le peut.  Il vient avec moi pour faire la tournée des libraires, ce qui est assez rare... C'est dire à quel point il se sent impliqué.



A un certain moment, la série était annoncée pour se terminer en 3 volumes, finalement elle continue puisqu'un tome 4 est prévu. Savez-vous jusqu'où vous irez ?

Au départ, avec Mr Saka, on a d'abord décidé de faire un seul volume pour voir l'accueil du public. Si le succès était là on continuait, sinon on abandonnait après un volume. C'est pour cette raison que le volume 1 a un format plus indépendant que les tomes suivants.

Mr Saka, même s'il croyait en moi, était un peu isolé dans la maison d'édition sur ce point-là, et il a dû emprunter par-ci par-là, un peu partout au sein de la société, afin d'obtenir suffisament de budget pour éditer Reversible Man. Bref, ce n'était pas gagné d'avance.
Comme je vous le disais tout à l'heure, il s'est énormément investi avec moi. On a tout donné pour que le tome 1 ait une bonne visibilité. J'ai réalisé moi-même des PLV de la série à mes frais (alors que normalement les publicités sont prises en charge par la maison d'édition), les ai apportées moi-même chez les libraires en les suppliant de les mettre en avant. Et à force d'aller de librairie en librairie pour convaincre les libraires, ces derniers sont tous un peu devenus mes défenseurs et ont joué le jeu.
J'ai même reçu de nombreuses lettres d'encouragement de la part des libraires. Par exemple, une carte d'un libraire disant "Encore un peu et on atteint les 100 exemplaires vendus !", une photo d'une vitrine entièrement aux couleurs de Reversible Man... Voila pour la belle histoire !

On peut dire que le succès du tome 1 tient du miracle. Un miracle grâce à la collaboration d'un responsable éditorial impliqué, de libraires passionnés et de lecteurs curieux qui ont suivi le projet.
Depuis, j'ai même vu des responsables éditoriaux d'autres maisons d'édition regarder en magasin pour le numéro d'impression des tomes, pour voir où on en était.



Visuellement, vous n'épargnez vraiment rien à vos lecteurs !

Comme je le disais tout à l'heure, le but avec Reversible Man n'est pas de leur susurrer des paroles doucereuses, mais de carrément leur rentrer dedans. Il fallait donc des visuels très très marquants.

En guise de comparaison, j'ai également écrit des livres de psychologie et dessiné des mangas plus accessibles. Dans toutes mes oeuvres, l'idée principale est la même, mais le moyen de la véhiculer est différent. Dans mes livres de psychologie, j'essaie de faire comprendre des choses aux gens avec des mots doux. Dans Reversible Man, c'est avec des coups de poing.


Et comment faites-vous pour retranscrire si précisément la chair humaine, les entrailles, les corps mutilés... ? Est-ce simplement le fruit de votre imagination et de votre expérience personnelle, ou vous documentez-vous ?

J'utilise des manuels universitaires utilisés par les internes en médecine. Dedans, on peut vraiment voir l'intérieur du corps humain.

Quand mes assistants sont avec moi, je consulte ces livres sans problème. Mais quand je suis seul et que ces livres sont ouverts, je vous avoue qu'il m'arrive d'avoir des frémissements, et après je n'arrive plus à manger (rires).



A travers le personnage très marquant de Marie Kajii, les tomes 2 et 3 de Reversible Man offrent une vision assez dérangeante de la justice, que l'on ne peut pas forcément cautionner totalement bien sûr puisque Marie se fait justice elle-même par des moyens souvent terribles, mais qui peut se comprendre au vu des horreurs qu'elle a subies... Alors vous, que pensez-vous de sa justice ?

Si l'on disait aux gens "à partir de maintenant, tous vos souhaits seront exaucés", je pense qu'une grande partie d'entre eux utiliseraient ce pouvoir pour faire le mal. Mais je me suis dit qu'une partie d'entre eux voudrait sûrement faire le bien. Seulement, comment s'y prendraient-ils ? C'est la première réflexion que je me suis faite.

Ensuite, concernant la naissance du personnage de Marie Kajii. Pendant les années 80, il y a eu au Japon un gros fait divers aussi macabre que gore. Une lycéenne a été séquestrée et violée pendant plusieurs mois par une bande de jeunes. Finalement, elle a été tuée et son cadavre a été coulé dans une dalle de béton. C'est une affaire qui a beaucoup marqué les esprits, et personnellement c'est toujours resté ancré en moi.
A l'époque, les journalistes, psychologues et sociologues ont déclaré que malgré ce qu'elle a subi, ça aurait été bien qu'elle ressorte vivante de ce drame. Je n'étais pas d'accord. J'ai pensé qu'ils étaient fous. Je me suis demandé s'ils auraient pu prendre la responsabilité de ce qu'ils disaient, s'ils auraient été capables de faire revenir à la société, parmi les gens normaux, une pauvre fille qui a été séquestrée, violée et torturée pendant des mois et des mois. Est-ce qu'elle aurait vraiment pu se réintégrer, vivre une vie normale et heureuse après ces mois d'horreur ? Je pense qu'il y a des cas trop horribles où, au bout du compte, il vaut sans doute mieux mourir. Dans tous les cas, à mon avis on n'a pas le droit de faire ce genre de déclaration, car nous ne sommes pas à la place de la pauvre victime.
J'ai cogité sur cette affaire pendant des années, des décennies, et c'est de là qu'est né le personnage de Marie Kajii.

Au final, concernant la justice telle que la pratique Marie, je considère qu'une telle justice peut exister. Je pense qu'il n'y a pas de mal à ce qu'elle existe dans notre société, si elle a vraiment des raisons d'être comme c'est le cas pour Marie.


Y a-t-il d'autres personnages de Reversible Man qui, à l'instar de Marie Kajii, sont inspirés de faits divers réels ?

Une autre affaire qui m'a beaucoup inspiré est évidemment celle de la Secte Aum, que dans le tome 3 j'ai rebaptisée Yorm. Il y a aussi le grand tremblement de terre de Kobe.
Si j'ai voulu dater l'affaire Marie Kajii en 1995, c'est parce que je me suis dit qu'une affaire pourtant si dramatique, si horrible pourrait presque passer inaperçu à côté du séisme et de l'attentat au gaz sarin de la secte Aum qui ont tous deux eu lieu cette année-là.



En plus de la justice, certains personnages véhiculent de nombreuses idées sur des sujets en particulier, dont les limites de la loi sur les mineurs délinquants, les droits des victimes, ou, comme vous venez de l'évoquer, les médias qui ne relaient que les grands événements au détriment d'affaires de moins grande échelle... Y a-t-il derrière tout ça votre propre conception des choses ?

A la base, je n'écris et ne dessine que ce que je ressens moi-même. Toutes ces critiques envers la loi sur les mineurs délinquants ou envers les médias, c'est donc ce que je pense.

Au Japon, une majorité plutôt siliencieuse s'avère être totalement contre la loi sur les mineurs, qui amoindrit les peines infligées aux mineurs criminels. J'ai envie d'être un peu un porte-parole pour cette majorité silencieuse.

Dans les tomes 2 et 3, même si j'en ai changé des éléments, j'ai relaté des affaires qui ont réellement existé, avec de vraies victimes. Et par respect pour toutes ces victimes, j'ai décidé de ne pas boire pendant que je dessine ce manga.


Quels outils utilisez-vous pour dessiner ?

Je dessine principalement avec trois Zebra Milli Pen de grosseurs différentes. Je n'utilise pas du tout l'outil informatique : tout est dessiné à la main. Si je veux dessiner des traits plus épais, je repasse plusieurs fois dessus.


A l'heure actuelle, sans raconter la fin si vous l'avez en tête, savez-vous comment Reversible Man va se terminer, ou préférez-vous prendre votre récit comme il vient, selon ce qui vous vient à l'esprit ?

Je n'ai pas encore tous les détails de la fin que je voudrais donner à mon histoire, mais j'en ai une idée assez précise. Sachez simplement que le fait de se retourner serait une sorte de Jugement Dernier, et que la Vie après le retournement serait l'évolution de l'Humanité.



On sait également qu'au Japon vous êtes Professeur d'Université sur le manga. Pouvez-vous nous expliquer ce que vous enseignez ?

Je donne trois cours à l'Université Seika de Kyôto.

Le premier est un cours sur le scénario d'environ 4h30, qui se base sur un ouvrage théorique analysant les films hollywoodiens. Je diffuse des films d'environ 2 heures, puis je demande à mes élèves à quels moments le scénario prend des tournures marquantes. Même si cela se base sur des films américains, ça peut évidemment servir pour des scénarios de manga. Je leur demande également de dessiner un storyboard d'environ 8 pages de leur scène préférée. Mes élèves les plus brillants font des storyboards d'environ 20 pages.
Vous vous direz peut-être que 2h30 pour faire un storyboard ce n'est pas beaucoup, mais moi je pense que c'est important de savoir dessiner vite. L'important dans un storyboard, ce n'est pas le détail des dessins, mais la mise en scène. Il faut savoir capter la substentifique moelle de la scène et la retranscrire sur papier.

Le deuxième cours concerne les décors. Généralement les gens n'aiment pas dessiner les décors, car c'est ce qu'il y a de plus compliqué et ce qui demande le plus de temps. Le plus souvent, je propose d'abord à mes élèves de prendre des photos de décors qui leur plaisent, puis de les dessiner par calque. Comme c'est un exercice facile, ils prennent de plus en plus confiance en eux, et c'est comme ça que les amène petit à petit à aimer dessiner des décors. En guise de récompenses, les 20 meilleurs sont envoyés en tant qu'assistants auprès de grands mangakas pendant les vacances d'été.

Le troisième cours concerne les mouvements des personnages. Comme je suis moi-même un ancien rugbyman, je demande parfois à mes anciens compagnons de rugby ou à de jeunes rugbymen de venir faire des passes de rugby dans la classe, pendant que les élèves dessinent. Ainsi, les élèves voient voler des ballons, des gens courir dans tous les sens, et ils doivent tenter de les dessiner en mouvement. En touchant le ballon, ils sentent également sa texture et son poids et doivent essayer de retranscrire cela. C'est comme ça que, petit à petit, ils progressent.
Je peux également leur faire faire des exercices à thèmes. Par exemple, dessiner un personnage qui retire une arme de son corps, ce qui reprend un concept de Reversible Man. Et les résultats peuvent être très surprenants ! Car on a beau leur dire de dessiner une arme, certains élèves dessinent autre chose, dont une qui a dessiné une carotte géante (rires).



Dans quel état d'esprit aimeriez-vous que les lecteurs lisent Reversible Man ? Comme un simple divertissement, ou un peu plus ?

Le tome 1 peut être lu comme un simple divertissement, simplement pour le fun. Puis il y a une scène où un personnage affirme "Dieu s'est fâché contre les hommes car il refusait l'idée que chacun d'eux dispose de sa propre langue".

Si les lecteurs, en découvrant ce monologue pendant la lecture, ressentent quelque chose de particulier et se disent qu'il ne font que répéter ce que disent les gens et ne parlent pas leur propre langue, alors je conseille à ces lecteurs-ci de lire les volumes 2 et 3 d'une façon un peu plus profonde et de trouver le message que l'auteur a voulu mettre dans ce manga.

Et je leur demanderais de bien regarder leurs ongles. Ne seraient-ils pas inversés ?


Nous remercions chaleureusement les éditions Komikku pour la mise en place de cette rencontre, l'interprète Ryoko Akiyama pour la qualité de sa traduction, et Nakatani D. pour ses réponses très riches et sa sympathie.