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Manga Naruto et Boruto : Retour sur la conférence de presse de Masashi Kishimoto et Mikio Ikemoto

Lundi, 26 Août 2024 à 18h00 - Source :Rubrique interviews

La venue de Masashi Kishimoto et Mikio Ikemoto est, à n’en point douter, l’événement phare de la fin d’été de la sphère manga française. Plus qu’une œuvre populaire, Naruto est aujourd’hui une icône de la pop culture, tout particulièrement chez nous puisque le ninja orange a longtemps tenu tête à l’équipage du chapeau de paille en termes de notoriété, là où One Piece a su prendre le trône depuis longtemps déjà dans son pays d’origine. Leur présence en France vient célébrer en grandes pompes le lancement de la parution physique de Boruto : Two Blue Vortex, suite de Boruto : Naruto Next Generations, et deuxième partie de l'histoire du fils du ninja orange.


Les éditions Kana, porteuses de la saga Naruto, a mis les petits plats dans les grands pour orchestrer cette venue. Festivités en librairies, séances de dédicaces prévues en amont, événement d’ampleur au Grand Rex durant lequel les deux mangakas sont honorés d’une conférence auprès du public, projections cinémas événementielles à travers la France des deux derniers films en date et même plus… Le mot d’ordre était bien de célébrer Naruto et ses auteurs dignement et de manière accessible, afin de chacun puisse en profiter d’une quelconque manière.


Le samedi 24 août, une part plus secrète de la programmation s’est tenue à la Fnac des Ternes, située à deux pas de la place de l’Étoile, à Paris. Masashi Kishimoto et Mikio Ikemoto ont tenu une conférence de presse à laquelle une belle poignée de journalistes, vidéastes et influenceurs ont été conviés. En amont, les invités ont été sollicités pour proposer leurs questions, triées par la suite par les éditeurs de la maison Shûeisha et posées en direct aux deux artistes.


Dans cette retranscription, nous vous proposons le compte-rendu des questions posées et des réponses apportées par les deux mangaka, indéniablement complices, qui ont pu livrer leurs visions respectives de leurs œuvres, leur collaboration et leurs influences artistiques. Les réponses furent traduites et interprétées en direct par Shoko Takahashi et Misato Raillard.




Monsieur Kishimoto, Naruto a éduqué des millions de jeunes enfants français et est le manga le plus vendu depuis longtemps. Vous rendez-vous compte de l’amour que porte la France à votre œuvre ? (question posée par Urban)

Masashi Kishimoto : Je ne m’en rends pas vraiment compte. J’ai dessiné ce que j’avais à l’intérieur de moi, et le lectorat m’a compris. C’est l’impression que j’ai.


Monsieur Ikemoto, vous étiez à l’origine assistant sur Naruto, et vous vous retrouvez auteur de sa suite, Boruto. Pour chacun de vous, comment avez-vous vécu ce changement ? (question posée par ActuaBD)


Mikio Ikemoto : En effet, j’étais l’assistant de maître Kishimoto sur Naruto. Je dessinais principalement les arrière-plans. Pour Boruto, qui est mon manga, le travail n’est plus du tout le même.


Masashi Kishimoto : Je trouve que je me suis amélioré en dessin pour Boruto.


De quels personnages de l’univers de Naruto vous sentez-vous les plus proches en termes de personnalité ? Pourquoi ? (question posée par Le Point Pop)


Masashi Kishimoto : Je me sens vraiment proche de Naruto. En apparence, j’ai peut-être l’air fragile et un peu otaku. Mais à l’intérieur de moi, comme Naruto, j’ai un côté espiègle et turbulent.


Mikio Ikemoto : De mon côté, je me sens proche de Boruto. Pas au niveau du caractère, mais par rapport à sa situation. Boruto a un père remarquable, Naruto. Je me sens dans le même contexte. Et tout comme Boruto, j’avance et je doute quand je dessine la série.


La série Boruto s’ouvre sur une scène avancée dans le temps avant de proposer un très long flashback. Pouvez-vous nous parler de ce choix de teaser et de duel fratricide ? (question posée par L’Internaute)


Mikio Ikemoto : C’est une idée de maître Kishimoto. À la base, nous devions commencer le manga Boruto comme le film Boruto : Naruto Next Generations. Soudain, maître Kishimoto a eu l’idée présenter les personnages plus adultes au début de l’histoire. Comme ce n’était pas prévu, j’ai dû dessiner assez rapidement les character-designs de Boruto et Kawaki plus âgés.


Masashi Kishimoto : Je n’avais pas profondément réfléchi à ce choix. Mais je me suis dit que commencer avec des personnages plus grands, plus adultes, permettrait aux lecteurs de se demander ce qui a pu se passer pour en arriver là. En termes d’accroche et de teasing, c’était plus efficace. Mais je vous avoue qu’à ce moment, je n’avais pas d’idées précises pour la suite du récit. À l’époque de Naruto, j’étais habitué à suivre une prépublication hebdomadaire. J’avais donc un délai très court pour dessiner. Quand j’avais des idées, je les lançais dans l’intrigue, comme ça, avant de voir ce que je pouvais en faire plus tard.



Vos antagonistes sont rarement totalement mauvais, au final. Ils ont souvent un passif qui peut expliquer comment ils en sont arrivés là. Pensez-vous sincèrement qu’on ne peut pas être mauvais sans raison ? (question posée par Le Point Pop)


Masashi Kishimoto : C’est vrai que j’ai l’envie de raconter des histoires sur l’humain. Dès le départ, j’ai eu des possibilités pour faire apparaître des personnages comme de super méchants. Mais comme One Piece le faisait déjà, j’ai voulu faire différemment avec Naruto. Mes personnages mauvais avaient aussi une histoire. Le manga est aussi une industrie dans laquelle on doit créer ce qui n’existe pas encore, ce qui pousse à tenter des approches différentes.


Mikio Ikemoto : Je m’efforce à ne pas faire de doublon par rapport à Naruto. C’est pourquoi, il y a davantage de méchants purs dans Boruto. De grands méchants.


M. Ikemoto, vos personnages ont muri dans Boruto : Two Blue Vortex. Comment avez-vous travaillé ceci dans vos dessins ? (question posée par Japan Live)

Mikio Ikemoto : Par rapport à la partie enfance, il n’y a pas tant de différences dans le design. Il s’est écoulé trois ans dans l’intrigue, donc les personnages ont grandi rapidement. Outre cet aspect, je n’ai pas ressenti de changements dans mon travail de dessinateur.



En dehors du manga, y a-t-il un film, un livre ou encore un morceau de musique qui a modifié votre vision du monde, et construit la personne que vous êtes ? (question posée par Le Vif)


Masashi Kishimoto : Je vais surtout citer des films que j’ai vus et aimés quand j’étais enfant, notamment Star Wars. J’aime aussi tout ce qui est du genre de la fantasy comme L’Histoire sans fin et Retour vers le futur. Pour la littérature, il y a Cours, Mélos ! d’Osamu Dazai, qui fut aussi adapté en film. Ce roman m’a inspiré lorsque j’ai dessiné le chapitre pilote d’origine de Naruto. Concernant les animes, je pense à Akira et Ghost in the Shell. Du côté des auteurs de mangas et de BD, il y a Moebius, Katsuhiro Otomo et Taiyô Matsumoto. J’ai été influencé par énormément d’œuvres.


M. Kishimoto a un moment de doutes et demande si la question concerne bien le média du manga.


Masashi Kishimoto : Évidemment, il y a aussi Dragon Ball, je ne l’ai pas oublié !


Mikio Ikemoto : Pour ce qui est du cinéma, j’ai été marqué par la trilogie Matrix, notamment dans ma manière de dessiner et dans mes compositions. Dans le premier volet, Neo apparaît comme le sauveur tandis que dans le deuxième, il parvient à maîtriser sa puissance. Ça ressemble à ce qui distingue la partie l’enfance de la partie jeune adulte de Boruto. En ce qui concerne le manga, mon influence reste Dragon Ball.



La Fnac des Ternes de Paris s'est mise aux couleurs de Naruto et Boruto : Two Blue Vortex à l'occasion de la venue des auteurs.


M. Kishimoto, quel est votre design de personnage préféré parmi ceux crées par maître Ikemoto ? Et de même, M. Ikemoto, quel est votre chara-design préféré parmi ceux créé par maître Kishimoto ? (question posée par Kamal & Kita)


Masashi Kishimoto : Je dirais Sarada en version jeune femme. Elle est sexy. Je ne pourrai jamais la dessiner. (rires)


Mikio Ikemoto : De mon côté, parmi vos personnages, j’aime beaucoup Jiraiya. Mais concernant le design, ma préférence va à Madara et Kakashi ?


Masashi Kishimoto : Oh, pourquoi ?


Mikio Ikemoto : Rien qu’en les voyant, on sent que ce ne sont pas des personnages ordinaires. Ils sont convaincants, ils dégagent quelque chose.


Masashi Kishimoto : Ça me fait plaisir ! Bon, c’est vrai que c’est bizarre de se complimenter ici, devant vous… (rires)


La relation maître-élève est très présente dans Naruto et Boruto, même en dehors du système éducatif des shinobis. Pensez-vous que l’apprentissage doit nécessairement passer par le tutorat ? (question posée par Le Point Pop)


Masashi Kishimoto : Oui, je pense que ce système est important. J’ai enseigné beaucoup de choses à maître Ikemoto, s’il dessine aussi bien c’est peut-être grâce à son apprentissage auprès de moi.


Mikio Ikemoto : Non, non, non !


Masashi Kishimoto : Ces derniers temps, je suis un peu jaloux. Je crois que je lui en ai trop appris…


Mikio Ikemoto : Non !


Moi aussi, je pense que la relation maître-élève est très importante. Même s’il y a des choses qu’on ne peut pas faire seul ou des objectifs qu’on ne peut pas atteindre, la jeune génération peut prendre la relève et faire en sorte de les réaliser. C’est un thème universel, mais pas uniquement dans le manga. Il concerne aussi la vraie vie.


Quel est le meilleur conseil qu’on vous a donné durant votre carrière ? (Question posée par Le Vif)


Masashi Kishimoto : Dans mon cas, deux paroles m’ont marqué. La première est de Kôsuke Yahagi, mon premier éditeur ici présent. Je suis plutôt du genre à ne pas avoir confiance en moi. Ce n’est pas que je ne suis pas motivé, mais je manque de confiance. Là, M. Yahagi m’a écrit une lettre pour me dire : « Tu as du talent ». J’ai cru en ces paroles, celles-ci ont eu du poids sur moi.


La deuxième vient de mon père. J’étais déjà mangaka professionnel. C’était dur, et je n’arrêtais pas de me plaindre auprès de lui. Il m’a dit : « Si tu fais ce que tu aimes, ne te plains pas. »


Mikio Ikemoto : Pour ma part, ça vient de maître Kishimoto lui-même. Il ne s’agit pas vraiment de paroles marquantes, mais du fait que je l’ai observé pendant 15 ans, dessiner chaque semaine. C’était très dur, on aurait dit qu’il allait mourir. Mais l’observer et voir son travail m’a énormément appris, et j’ai voulu faire comme lui.


Le deuxième conseil qui m’a marqué vient d’une interview de M. Kazuhiko Torishima, l’éditeur d’Akira Toriyama sur Dragon Ball. Il disait : « Quand on dessine, même quand le lecteur en est au milieu de la série, il faut continuer à l’attirer pour qu’il ait toujours envie de vous suivre ». C’est un conseil précieux dont j’essaie de tenir compte quand je dessine.



M. Ikemoto, dans Boruto, il y a une véritable volonté d’utiliser le noir, plus que des nuances de gris. Pourquoi ? (question posée par Japan Live)

Mikio Ikemoto : Peut-être que mon caractère joue là-dedans, car j’aime quand les choses sont soit blanches, soit noires. Aussi, j’ai la flemme d’utiliser les trames.


Pensez-vous davantage au marché étranger depuis que le manga y connaît un succès colossal ? Par exemple, pensez-vous aux réactions que peuvent susciter en France les mangas que vous dessinez ? (Question posée par BFM)


Masashi Kishimoto : Fondamentalement, non, je ne fais pas attention à ce qui peut se passer à l’étranger. En revanche, sur l’adaptation animée, j’ai déjà sélectionné des animateurs capables de plaire dans le monde entier.


Mikio Ikemoto : Je savais que Naruto avait énormément de succès à l’étranger et en France. Aussi, pour Boruto, j’ai bien le reste du monde en tête, y compris la France.


Selon vous, qu’est-ce qu’un bon manga ? (question posée par Le Vif)


Masashi Kishimoto : Je pense que c’est un manga intéressant.


Mikio Ikemoto : C’est une question difficile… mais je pense que c’est un manga intéressant.




M. Kishimoto, y a-t-il un passage de Naruto que vous auriez aimé creuser davantage ? (question posée par ActuaBD)


Masashi Kishimoto : Oui, j’aurais aimé développer davantage Sakura, le principal personnage féminin. Comme je suis un homme, il m’était plus difficile de sonder le cœur d’une femme.


Comment avez-vous imaginé cette étape d’entraînement dans laquelle Naruto récupère l’expérience engendrée par ses clones ? (question posée par L’Internaute)


Masashi Kishimoto : Tout a commencé par cette réflexion : « Si seulement ça pouvait se passer ainsi ». Car admettons que je puisse me cloner, que tous mes clones pouvaient dessiner les cases de mon manga et que j’accumulais toute l’expérience pour m’améliorer en dessin ? Ça serait idéal.


Selon vous, pourquoi Naruto est un héros qui plaît toujours autant, 25 ans après sa création et 10 ans après sa fin ? (question posée par Le Journal de Mickey)


Mikio Ikemoto : Je pense que beaucoup de personnes peuvent s’identifier à Naruto selon la situation ou le contexte. Celles qui ne le peuvent pas sont beaucoup moins nombreuses. C’est un héros pour lequel on a de l’empathie et qu’on comprend.


Masashi Kishimoto : Je pense que c’est parce que Naruto est un héros imparfait.




La série Boruto, contrairement à son aînée, a une prépublication mensuelle. Quelles sont les différences sur le rythme de travail et sur la narration ? (question posée par La Nouvelle république Centre-Ouest)


Masashi Kishimoto : Je n’ai que l’expérience de l’hebdomadaire, et je me dis que le rythme mensuel a l’air plus cool.


Mikio Ikemoto : Je tiens à vous dire que le rythme mensuel reste quand même difficile. Mais je réalise que je serais incapable d’entretenir une publication hebdomadaire.


Comment dialoguez-vous ensemble ? Travaillez-vous le dessin et le scénario ensemble, ou séparément ? (question posée par Le Journal de Mickey)


Masashi Kishimoto : Dans le cas de Boruto, j’ai initialement écrit les grandes lignes de l’histoire, mais de manière très succincte. Nous avons ensuite organisé une réunion pour en parler. C’est vraiment maître Ikemoto qui est pleinement en charge de Boruto.


Mikio Ikemoto : Au départ, maître Kishimoto m’a effectivement fait part de son histoire. Mais plus on avance, et plus l’intrigue devient différente de ce qui était prévu au départ. Aujourd’hui, je discute de la suite du scénario avec mon éditeur, chaque mois. Je pense donc que maître Kishimoto ne sait pas encore ce qui va se passer dans la suite de Boruto.


Masashi Kishimoto : Je ne fais que profiter de la lecture !



La dernière question spoile la fin de Boruto : Naruto Next Generation et le début de Boruto : Two Blue Vortex !


La série est entrée dans une phase plus sérieuse avec Two Blue Vortex. D’où est venue l’idée de faire de Boruto un renégat ? (question posée par Nouvelle République Centre Ouest)


Mikio Ikemoto : Ce n’est pas que Boruto est vraiment un traître. Quand son aventure a commencé, il avait une situation opposée à celle de Naruto autrefois. Il avait des amis et une famille, son principal problème étant un père trop absent. Il n’avait donc pas spécialement de raisons de se dépasser. Mais comme il est le personnage principal, il fallait trouver un moyen de le faire agir. De son côté, Kawaki a une situation similaire à celle de Naruto. J’ai pensé qu’intervertir les positions entre Boruto et Kawaki permettrait une meilleure progression de l’histoire. C’est une idée que j’ai eue relativement tôt.


Masashi Kishimoto : Dans Naruto, il y a la rivalité entre le héros et Sasuke. J’avais déjà imaginé une situation où leurs situations auraient été inversées. Maître Ikemoto l’a donc expérimenté. À travers Boruto, je peux voir ce changement de position, mais en tant que lecteur. J’en profite pleinement, car je suis le premier à pouvoir lire le manga afin de faire les vérifications. Être le premier lecteur de Boruto est un bonheur.


Mikio Ikemoto : Dessiner un manga est vraiment dur, mais je vais faire de mon mieux pour proposer une œuvre intéressante. Je compte sur votre soutien.


Avez-vous un dernier mot à nous adresser ?


Masashi Kishimoto : Il ne faut pas toujours dire que dessiner un manga est difficile, sinon les jeunes mangakas vont être découragés. C’est vrai que c’est dur, mais je pense qu’il y aura de plus en plus de nouveaux auteurs, et que le manga japonais va continuer à se développer, y compris le magazine Shônen Jump. Il y aura aussi de très bonnes adaptations animées. Le manga est déjà un élément important de la culture japonaise, et il continuera à l’être. Merci de continuer à lire des mangas !


Mikio Ikemoto : J’ai dit que dessiner un manga est difficile, mais rassurez-vous, j’adore ça. Je profite de pouvoir le faire, ne vous inquiétez pas.



Retranscription par Julian B. Nous remercions grandement les éditions Kana pour l'organisation d'un tel événement, Stéphanie Nunez pour l'invitation, et bien entendu Masashi Kishimoto et Mikio Ikemoto pour leur présence. Remerciements particuliers à Shoko Takahashi et Misato Raillard, leurs interprètes.

commentaires

cm17

De cm17, le 27 Août 2024 à 13h38

Très interressante interview croisée des deux auteurs. Je regrette de n'avoir pu aller les voir au grand Rex , histoire d'en avoir plein les yeux!!! 🤩

Cyril91

De Cyril91 [1655 Pts], le 27 Août 2024 à 04h55

Merci pour la retranscription de cette rencontre.

AyameK

De AyameK, le 27 Août 2024 à 13h00

Si tu étais au grand rex tu aurais pu remarquer que ce n'est pas l'interview qu'on a vue... C'en est une autre.

AyameK

De AyameK, le 27 Août 2024 à 13h00

Si tu étais au grand rex tu aurais pu remarquer que ce n'est pas l'interview qu'on a vue... C'en est une autre.

Eluan lanfray

De Eluan lanfray, le 26 Août 2024 à 20h05

J'étais au grand rex pour les voir c'était vraiment incroyable 

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