Chronique animation - The Quintessential Quintuplets, saison 1- Actus manga
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Dvd Chronique animation - The Quintessential Quintuplets, saison 1

Dimanche, 27 Septembre 2020 à 14h00 - Source :Univers Animation

Publié en France par Pika Edition depuis le début de cette année, le manga The Quintessential Quintuplets (alias Go-tôbun no hanayome en vo) est sans doute l'une des comédies romantiques les plus populaires de ces trois dernières années.

Lancée au Japon en 2017 dans le célèbre Shônen Magazine de Kôdansha pour s'achever en février 2020 après 14 volumes, l'oeuvre fut la toute première série longue solo de Negi Haruba, un mangaka qui n'avait auparavant signé que quelques histoires courtes et dessiné le manga en 5 tomes Rengoku no Karma sur un scénario de Shun Hirose.

Lauréate du Prix du meilleur shônen aux Prix Kôdansha de 2019, classée 8e meilleure bande dessinée lors du Grand prix Tsugini kuru manga du magazine Da Vinci en 2018, elle peut également se targuer d'excellentes ventes: 6e série la plus vendue de la plateforme numérique japonaise BookWalker (l'une des plus importantes du pays) pendant le premier semestre 2019, elle a vu ses volumes se vendre toujours mieux au fil de sa publication. Au point que, selon le très fiable Top Oricon, elle fut la 5e série la plus vendue en 2019 et la 3e sur le premier semestre 2020, côtoyant voire dépassant ainsi les ventes de blockbusters d'action/aventure comme My Hero Academia ou L'Attaque des Titans, ce qui est une belle prouesse pour une romcom.



Bien sûr, un tel succès n'est pas anodin. Tandis que le manga va connaître cette année au Japon un puzzle game pour mobiles (Go-tôbun no hanayome: Itsutsugo-chan wa Puzzle o go-tôbun dekinai), plusieurs dérivés papier son également paru dans son pays d'origine: 5 fanbooks chacun dédié à l'une des 5 héroïnes, un spin-off nommé Go-tôbun No Hanayome - Magical Girl Raiha With the Quintuplet of Witch où Raiha (la petite soeur du héros) devient une magical girl, et même une édition colorisée du manga d'origine qui est toujours en cours actuellement avec 6 volumes.

Mais comme souvent avec ce genre de succès fulgurant, c'est encore un autre dérivé qui a littéralement propulsé la popularité de l'oeuvre aussi bien au Japon qu'à l'international: son adaptation en série animée, dont les 12 épisodes furent diffusés du 11 janvier au 29 mars 2019 au Japon, mais aussi en simulcast en France sur la plateforme Crunchyroll où ils sont toujours disponibles.

Etant donné que cette première saison animée adapte pile les 4 premiers volumes du manga, et que le 4e tome de ce dernier est sorti en France le mois dernier, l'occasion semble bonne pour enfin revenir sur l'anime !



Annoncée en août 2018 dans le Shônen Magazine, l'adaptation animée a été confiée au fameux studio Tezuka Productions, créé par le grand Osamu Tezuka en 1968, et ayant offert au fil des décennies quelques excellents animes dont, ces dernières années, Kids on the Slope et Dororo, tous deux en coproduction avec le studio MAPPA.

La réalisation de la série a été confiée à Satoshi Kuwabara (réalisateur de la saison 2 de Dagashi Kashi, de Yu-Gi-Oh! Zexal... et prochainement d'Adachi & Shimamura et de la saison 2 de How NOT to Summon a Demon Lord). Pour l'épauler, celui-ci a notamment pu compter sur une écriture de Keiichirô Ôchi (scénariste sur Hinamatsuri, sur plusieurs épisodes des séries Inazuma Eleven Ares et Orion, sur My Teen Romantic Comedy SNAFU Climax, bientôt sur Adachi & Shimamura...), sur un character design signé Michinosuke Nakamura (dont c'est à ce jour le seul poste de chara designer, mais qui a été animateur-clé ou directeur de l'animation sur pas mal de séries), sur une direction artistique assurée par Masami Saito (qui a travaillé sur les décors d'une bonne poignée d'animes connus comme Cowboy Bebop le film, Death Note, My Teen Romantic Comedy SNAFU, et bientôt Adachi & Shimamura pour lui aussi), et sur des musiques conçues par un trio ayant l'habitude de travailler ensemble, à savoir Hanae Nakamura, Miki Sakurai et Natsumi Tabuchi, à qui l'on dit notamment les compositions d'Aggretsuko, et de My Next Life as a Villainess.



The Quintessential Quintuplets, c'est l'histoire de Fûtarô Uesugi, un lycéen qui n'a guère d'amis: solitaire, radin sur la nourriture de la cantine car il lui faut faire des économies sur tout, mangeant toujours seul et ne pensant qu'à étudier, il mène une adolescence bien éloignée des beaux principes de la jeunesse... du moins, jusqu'à ce que sa petite soeur Raiha l'appelle: un homme riche s'est installé dans le quartier et, ayant eu vent des notes toujours parfaites du jeune garçon, souhaite en faire le professeur particulier de sa fille, qui vient d'intégrer son lycée... le tout en échange de fortes sommes d'argent, cela va de soi !

Pour Fûtarô, impossible de refuser: cet argent lui permettrait de combler les dettes de sa famille, ces dettes qui le poussent à toujours radiner sur tout. Mais il y a comme un petit problème: Itsuki Nakano, la fille en question, l'a pris en grippe dès son arrivé au lycée suite à une petite rixe. Mais, plus surprenant encore, Fûtarô ne tarde pas à découvrir que son nouvel employeur n'a pas qu'une seule fille... mais 5 ! Des quintuplées, jumelles, toutes aussi jolies que cancres et bourrées de caractère.

Pour accomplir son petit boulot, l'adolescent devra commencer par réussir à s'attirer la sympathie de ces filles, une tâche loin d'être aisée. Mais ce qu'il ne sait pas encore, c'est que sa rencontre avec ces 5 demoiselles bouleversera toute sa vie en profondeur...



Un lycéen fauché et hyper sérieux devant devenir le professeur particulier de charmantes camarades de classe: assez basique vu comme ça, le pitch de base peut volontiers rappeler un autre titre lancé lui aussi en 2017 au Japon mais chez l'éditeur concurrent Shûeisha, à savoir la pétillante et pleine de charme comédie We Never Learn. Mais dès le premier épisode, on comprend bien que la comparaison s'arrêtera là, et que les deux séries sont vouées à suivre des voies bien différentes, car là où We Never Learn joue beaucoup sur l'humour rafraichissant et sur des héroïnes adorables, The Quintessential Quintuplets est voué à développer bien d'autres choses.



Tout commence néanmoins de façon assez classique, mais déjà efficace, dans la mesure où le premier objectif de Fûtarô est de parvenir à convaincre les 5 soeurs de suivre ses cours, une tâche loin d'être aisée dans certains cas puisque certaines l'ont déjà pris en grippe ! Dans une écriture assez habile où se mêlent l'humour (mention spéciale aux quelques petites paroles vaches que Fûtarô se prend au départ) et les premiers petits développements, l'un des premiers enjeux est de parvenir à installer comme il se doit chacune des 5 demoiselles, chose qui est avant tout très bien faite pendant le tout premier épisode, qui offre d'emblée un bon premier petit aperçu de chacune avant que la suite ne commence à les développer un petit peu plus.



Et ici, l'un des talents de l'anime (et, donc, du manga d'origine) est de bel et bien parvenir à différencier d'emblée chacune d'entre elles. Physiquement, bien sûr, chacune étant certes jumelle et se ressemblant donc comme deux gouttes d'eau, mais ayant son propre look (sur lequel la série ne manque pas de jouer, que ce soit pour faire tourner Fûtarô en bourrique ou, plus tard, pour montrer qu'il sait faire attention aux spécificités de chacune) et ses propres expressions. Mais aussi au niveau de la personnalité, où l'on cerne bien les traits de caractère de chacune. De l'aînée à la plus jeune, on entrevoit tout d'abord en Ichika une fille assez mûre mais un brin taquine et très désordonnée (il suffit de voir l'état de sa chambre), en Nino une "fausse peste" certes très sociable et aimant la mode et les apparences mais étant peut-être celle qui cherche le plus à dégager Fûtarô de la maison des Nakano, en Miku une "reine de glace" à l'apparence froide et peu expressive, en Yotsuba une fille un peu ingénue, toujours gentille, dynamique et joviale et qui est la seule à accepter notre héros d'emblée, et en Itsuki une adolescente ayant un certain tempérament assez buté.



Au-delà de quelques petites notes finalement discrètes de fan-service, l'intérêt des tout débuts de la série repose bel et bien sur les premières interactions assez enlevées que Fûtarô a avec ces filles, et sur les premières découvertes qu'il fait les concernant.



La palette de visages se met donc très bien en place, on distingue et retient aisément chaque personnage quand bien même les 5 héroïnes ont des traits de caractère globalement très stéréotypés (un côté stéréotypé faisant que tout le monde n'accrochera peut-être pas)... Et, à partir de là, peuvent s'enchaîner de bons petits développements peaufinant correctement ces demoiselles tout en jouant comme il se doit sur leurs personnalités respectives, mais c'est aussi Fûtarô lui-même qui évoluera beaucoup, au fil de ce qu'il découvre sur ces 5 miss et sur ce qu'elles pourront lui apporter, tandis que lui leur apportera aussi beaucoup. Car bien sûr, la situation de départ sur les cours particuliers est loin d'être la seule donne intéressante.



Si, tout du long, la série joue sur des événements très classiques du genre (comme les examens bien sûr, mais aussi l'inévitable classe nature) et sur des petits rebondissements téléphonés dans ce registre (des quiproquos faisant passer notre héros pour un pervers, la fièvre juste avant de partir en voyage, le fait de se retrouver enfermés dans une pièce, la légende de la danse de fin de voyage...), l'oeuvre le fait plutôt bien, essentiellement en vue de consolider la position auprès des 5 miss. Dans un premier temps, Fûtarô ne penser vraiment qu'à leur donner cours comme il se doit pour mériter son salaire, et il doit donc tout d'abord obtenir la confiance des soeurs Nakano, l'une après l'autre, ce qui constitue vraiment le principal fil rouge de cette première saison. Mais au fil de ses tentatives pour avoir leur confiance, il est forcément amené à mieux les découvrir, les unes après les autres, et à voir les spécificité que chacune d'elles cache derrière le statut de jumelle et l'apparence semblable. Derrière son côté un peu ingénu voire bête, Yotsuba est surtout une fille enjouée toujours prête à rendre service et se montrant très sociable, ce n'est donc pas pour rien qu'elle accepte notre héros d'emblée. Derrière son allure froide, Miku est surtout une grande timide un peu mal à l'aise en société, mais également une passionnée d'Histoire. Ichika, l'aînée, a déjà en tête des rêves d'avenir auxquels elle va devoir se confronter. Derrière son sale tempérament et son allure un peu fashion, Nino est surtout une jeune fille très attachée à son quotidien avec ses soeurs qu'elle adore, et montrera aussi une part de sensibilité via un "quiproquo photographique" plutôt embêtant pour Fûtarô. Quant à Itsuki, elle montre elle aussi un côté assez réfléchi derrière son apparent côté buté.



Ces personnalités qui se découvrent petit à petit sous le regard de Fûtarô peuvent tantôt amuser, comme pour le quiproquo de Nino concernant la photo, tantôt attendrir comme quand on observe tout l'altruisme de Yotsuba qui fait bien souvent passer les autres avant elle, toucher comme quand on cerne le manque de confiance en elle de Miku et sa peur de ne pas être comme les autres filles de son âge à cause de sa passion pour l'Histoire... Et c'est alors un peu à sa manière que chaque soeur se fait plus attachante... et, surtout, qu'elle évolue grâce au contact de Fûtarô. C'est bien grâce à notre héros que Miku apprend à gagner confiance en elle, ou qu'Ichika assume de mieux en mieux ses ambitieux et potentiellement casse-gueule rêves d'avenir. Et au fil de ses interactions tantôt difficiles tantôt plus jolies avec ces 5 demoiselles, c'est Fûtarô lui-même qui va donc aussi beaucoup évoluer, s'ouvrir aux autres alors qu'il n'était qu'un studieux solitaire... Mais au départ, il n'a aucun idée d'à quel point ces 5 adolescentes vont réellement bouleverser sa vie entière.



Car au-delà de toutes les qualités déjà évoquées ci-dessus et faisant de cette saison 1 de The Quintessential Quintuplets un très bon représentant de son genre, l'idée qui change tout et qui a tant su titiller les fans tout au long de la série se présente dès la fin du premier épisode: une scène de mariage, présentant un Fûtarô heureux et épanoui, sur le point d'épouser l'une des 5 soeurs... mais laquelle ? Alors que l'on connaît donc d'emblée la conclusion de la série (dans sa globalité, pas au bout de la 1e saison) dans ses grandes lignes, toute l'interrogation est de découvrir qui est l'élue du coeur de notre héros, pourquoi, et comment. Une question qui, mine de rien, s'avère hautement stimulante, ne manquera pas de s'enrichir au fil de la série via de nouveaux détails (sans qu'ils le sachent, le lien unissant Fûtarô à l'une des soeurs est peut-être bien plus vieux qu'ils ne le pensent, et on y entreverra même tout un aspect du passé plus délinquant de notre héros), jusqu'à une toute fin d'épisode 12 apportant vraiment de belles promesses sur cet aspect. Dans le manga d'origine, Negi Haruba sait vraiment bien évoquer à quelques reprises mais de façon de plus en plus insistante cette donne pour l'instant, et l'anime s'applique à en faire tout autant, notamment quand il s'agit de nous faire vivre certaines pensées de Fûtarô, notre héros étant de temps à autre un narrateur adulte évoquant ses années adolescentes comme des souvenirs qu'il chérit, tant il a conscience qu'il était bête à cette époque et que les soeurs Nakano lui ont toutes beaucoup apporté.



Sur le plan de la fidélité au manga d'origine, cette première saison ne prend aucun véritable risque, et sans doute est-ce très bien ainsi au vu de ce que propose le support papier. La seule petite différence que l'on peut noter ? Eh bien, peut-être une tendance de l'anime à jouer un peu plus, avec humour et tendresse, sur le côté absolument adorable de Raiha, la petite soeur de Fûtarô, qui rend gaga tout le monde !

A part ça, on a une qualité technique vraiment bonne pour une série de ce genre. Les designs sont fidèles et réguliers, les décors sont soignés, l'animation est très honnête (y compris en milieu de série, habituellement un peu moins beau sur pas mal d'animes), les choix de rythme et de mise en scène sont bien adaptés selon les situations (on a des choses plus rythmées et enlevées lors des quiproquos, lors des moments d'humour ou lors des scènes où l'énergique Yotsuba est de la partie par exemple, et des choses plus douces et attentionnées dans les instants plus touchants et propices aux petits développements, ne serait-ce que tout le développement autour de Miku vers les débuts de la série). Chaque seiyû est parfaitement dans son rôle, et les musiques soulignent avec application les différentes ambiances.



Sans être particulièrement originale dans la plupart de ses événements et rebondissements assez typiques d'une comédie romantique scolaire de ce style, cette 1e saison de The Quintessential Quintuplets accomplit donc de très bonne manière son rôle. Tout en proposant en sorte de fil rouge l'acceptation de Fûtarô par chacune des 5 soeurs, on découvre en chaque personnage principal (que ce soit les 5 héroïnes, Fûtarô ou même Raiha) une personnalité certes assez stéréotypée mais de plus attachante au fil qu'on la découvre, si bien que chaque spectateur aura sans doute facilement sa préférence (personnellement, j'ai beau trouver Nino toujours plus craquante et Miku touchante à souhait, j'adhère totalement à Yotsuba). Surtout, l'idée de teaser une part de la conclusion de l'oeuvre dès le début, pour revenir ensuite par petites touches dessus afin de mieux laisser apprécier la construction scénaristique autour de ça et l'évolution des personnages, est une idée assez simple mais hautement stimulante, qui apporte un cachet supplémentaire à l'oeuvre.



Il n'y a donc plus qu'à prendre son mal en patience pour découvrir la suite en anime... Annoncée dès le mois de mai 2019, la saison 2 se fait désirer: d'abord prévue pour le tout début d'année 2020, elle a ensuite été repoussée à ce mois d'octobre avant d'être encore décalée à janvier 2021. Espérons donc que cette fois-ci ce sera la bonne ! Et que cette 2e saison sera tout aussi plaisante voire encore meilleure que la 1e, une question qui se pose légitimement quand on sait que le staff (studio, réalisateur...) sera en partie différent. En attendant, le manga, lui poursuit sa publication française, le 5e volume étant attendu le 5 octobre.
  

L'avis du chroniqueur
Koiwai

Dimanche, 27 Septembre 2020
15.5 20

commentaires

Onechanbara

De Onechanbara [4117 Pts], le 27 Septembre 2020 à 18h15

Très bonne chronique très complète. Team Itsuki pour moi ^^

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