Helck Vol.12 : Critiques

Alors qu'ils pensaient avoir fait le plus dur, Helck et ses camarades doivent faire face à l'impensable: non seulement Mikaros, qu'ils pensaient avoir éliminé, a refait son apparition, mais en plus l'incantation suprême a été lancée, en éloignant de nos héros Cless et Shalamy, en invoquant des guerriers qui semblent encore plus coriaces que les guerriers ailés, et en scellant le sort de l'humanité qui semble perdue. A l'heure où le château d'Ulm est lui aussi sur le point de tomber, et où Azudra commence à être à la peine, il y a de quoi céder au désespoir, en particulier chez Helck qui semble voir s'éloigner la possibilité de revoir en vie les humains et les personnes qui lui sont chères. Résigné à tenter un dernier coup désespéré, il compte alors se plier à la Volonté du Monde, se laisser transformer pour vaincre l'ennemi... en confiant à celle qui est devenue sa plus précieuse amie, Vermilio, la tâche de le tuer si besoin. Mais la démone peut-elle seulement se résigner à ça ? Est-ce vraiment cette décisions qui conduira Helck à l'avenir qu'il souhaite ?

La dernière partie de l'ultime combat est bel et bien là dans ce dernier volume de Helck, bien épais avec ses 280 pages et quelques. Fort logiquement, l'action est au rendez-vous pendant la majeure partie du volume, et si celle-ci reste efficacement mise en scène par le dessin intense de Nanaki Nanao, elle tire surtout sa force des nombreux enjeux qui sont au coeur de cette bataille. Car ici, le choix de Helck en début de tome pour contrer Mikaros n'est vraiment qu'un point de départ, avant une suite qui ne va cesser de jouer sur plusieurs rebondissements bien dosés et nous tenant facilement en haleine. La survie ou non de Helck au bout de tout ça, le rôle et le sort de ses différents alliés où chacun (même Piwi ! ) a sa place, le destin de Cless et de Shalamy, le vrai but de Mikaros, l'identité impensable de la force ennemie se cachant en réalité derrière lui, la perspective de pouvoir encore sauver les humains ou pas... sont autant de choses que la mangaka gère à merveille.

Et pourtant, la plus grande force de son récit se trouve sûrement encore ailleurs, et est à chercher dans les superbes liens bâtis par les personnages au fil des tomes. Evidemment, la relation entre Helck et Vermilio reste centrale, et enclenche certaines des séquences les plus poignantes de cette dernière ligne droite: eux dont les rapports étaient si compliqués au tout début de la série ont su, au fil des péripéties vécues ensemble, devenir des compagnons indissociables, des amis s'inquiétant beaucoup l'un(e) pour l'autre et se faisant totalement confiance, en étant le parfait symbole de la coexistence possible entre humains et démons. Mais l'autrice ne se limite pas à eux deux et sait souligner avec soin les différentes autres liens forts qui sont nés au fil des tomes. Simplement, la mangaka prend le plus grand soin de ce casting qu'elle a su rendre attachant, et s'applique même à apporter une conclusion à toutes les autres choses installées au fil des volumes, lors d'un long épilogue de plusieurs dizaines de pages qui savent nous toucher et qui laissent très bien le temps de dire au revoir à tout le monde.

Vous l'aurez alors compris: Helck s'offre un volume final impeccable, en plus d'être généreux. Sur une intrigue qui semblait assez légère au départ, et sans avoir forcément la prétention de réinventer le genre, Nanaki Nanao a su développer des enjeux toujours plus grands après le tournant majeur du tome 5, et développer un casting toujours plus attachant, avant de tout conclure ici dans une dernière ligne droite riche en enjeux, intense et aboutie, au bout de laquelle on a surtout envie de retenir la force des liens bâtis par les personnages. Il s'agit d'une véritable réussite en matière de shônen d'aventure, qui plus en un nombre de tomes raisonnable, donc n'hésitez vraiment pas à laisser sa chance à Helck maintenant que l'histoire est complète !