Dvd Chronique animation - DanMachi, saison 1
Dungeon ni Deai o Motomeru no wa Machigatteiru no Darō ka?. L'oeuvre ayant un tel nom à rallonge, peut-être la connaissez-vous mieux sous son diminutif DanMachi, voire sous son appellation anglaise sous laquelle est s'est d'abord fait connaître en France, Is It Wrong to Try to Pick up Girls in a Dungeon?. A l'origine de cette saga, on trouve le light novel éponyme édité en France par les éditions Ofelbe depuis juin 2016. Toujours en cours au Japon depuis 2013, cette série de romans est écrite par Fujino Omori, tandis que les illustrations sont l'oeuvre de Suzuhito Yasuda, un nom qui s'est beaucoup fait connaître pour son travail d'illustrateur sur le light novel DuRaRaRa!! ainsi que pour le manga Yozakura Quartet.
Dès l'année de son lancement au Japon, le light novel connaît une adaptation manga dessinée par Kunieda, et qui, elle aussi, est publiée en France par les éditions Ototo depuis septembre 2017. Désormais achevée au Japon au bout de 10 volumes, cette version manga connaît toutefois depuis 2019 une suite dessinée par un autre mangaka, Taisei Yamachi, qui fort logiquement adapte les romans suivants.
Mais avant l'arrivée de ces deux formats papier, DanMachi s'est fait connaître chez nous par sa première saison animée, une adaptation diffusée chez nous sur Viewster en 2015 en simulcast, et sortie en DVD & Blu-ray l'année suivante chez Black Box. Depuis, celle-ci a également rejoint le catalogue de la plateforme Wakanim, et a aussi pu être vue sur Netflix même si elle n'y est apparemment plus disponible actuellement.
Initialement diffusée au Japon du 4 avril au 27 juin 2015, cette première saison de 13 épisodes (sans compter l'OAV purement fan-service sortie dans son pays en décembre 2016) a été produite par le studio J.C. Staff, studio bien connu que l'on retrouve derrière bon nombre d'animes, parmi lesquels Utena, Excel Saga, Azumanga Daioh, Shakugan no Shana, A Certain Magical Index, Bakuman, Food Wars!, Prison School, High Score Girl, Do You Love Your Mom and Her Two-Hit Multi-Target Attacks?... On pourrait continuer longtemps la liste pour ce studio très habitué aux adaptations de manga et de light novel.
La réalisation a été confiée à Yoshiki Yamakawa, à qui l'on doit notamment aussi High Score Girl, Hatsukoi Limited ou encore B - The Beginning. Celui-ci s'est basé sur un script de Hideki Shirane, un nom vu, entre autres, au scénario des séries Date a Live, Hayate the Combat Butler et Queen's Blade Rebellion. Shigeki Kimoto fut chargé d'adapter pour l'animation le character design d'origine de Suzuhito Yasuda, cet homme plus connu aux postes d'animateur ayant alors signé là son tout premier chara design (et quasiment toujours unique à ce jour, si l'on excepte Sky Girls). Enfin, on peut aussi dire que l'on trouve aux compositions musicales Keiji Inai, dont on a également pu entendre le travail sur Btooom, Alderamin on the Sky, Magical Girl Site, Do You Love Your Mom and Her Two-Hit Multi-Target Attacks?, ou certains jeux vidéos comme Gran Turismo 5 et 6.
Dans un monde fantastique, Orario est une cité-labyrinthe réputée pour sa cohabitation entre les dieux, les humains et les autres espèces, mais aussi pour le Donjon, une vaste étendue souterraine, divisée en de nombreux niveaux s'enfonçant dans le sol, et au fil desquels surgissent des monstres de plus en plus forts. Cet endroit mystérieux et un peu labyrinthique ne manque pas d'attirer un grand nombre d'aventuriers désireux de l'explorer. Pour cela, lesdits aventuriers peuvent se placer sous la protection d'un Dieu, au sein de ce qui est appelé une Familia. L'objectif des Dieux ? Tout simplement tuer leur ennui, c'est bien pour ça qu'ils sont descendus dans le monde inférieur, tout en s'interdisant d'utiliser leurs pouvoirs et de pénétrer eux-mêmes dans le Donjon.
Bell Cranel, jeune garçon aux cheveux blancs sortant tout juste de l'enfance, est récemment devenu le tout premier "enfant" de la déesse Hestia, et grâce à sa bénédiction, il part explorer le Donjon avec la fougue de la jeunesse... et, surtout, son inexpérience. Car alors qu'il rêve de rencontrer dans ce donjon des filles à sauver, c'est lui qui, quand un Minotaure surgit devant lui, est secouru in extremis par une sublime et puissante guerrière blonde et fine. Elle s'appelle Aiz Wallenstein, elle fait partie de la familia de Loki... et Bell est tombé instantanément en admiration complète devant elle. Galvanisé par sa rencontre avec cette beauté inaccessible, il donnera son maximum pour explorer le donjon ainsi que la cité d'Orario. Mais les dangers seront peut-être plus nombreux qu'ils ne le pensent, et ne viendront pas uniquement du Donjon...
Ici, tout comme dans le roman ou dans le manga, l'aventure commence donc par l'incursion de Bell Cranel dans un niveau du Donjon visiblement trop élevé pour lui. Il ne doit son salut qu'à l'arrivée d'Aiz, qui réduit à néant la créature, pendant que lui, trop apeuré, s'enfuit à toutes jambes sans même remercier la jeune femme. Mais dans sa fuite, il prend conscience d'une chose : la beauté et la force d'Aiz l'ont subjugué au point qu'il est immédiatement tombé amoureux d'elle. Et c'est avec une volonté de devenir digne d'elle qu'il continuera désormais de progresser en tant qu'aventurier. Ce tout début de série installe alors sur le vif les toutes premières étapes d'un univers qui ne va ensuite cesser de s'enrichir.
Avec ses aventuriers qui doivent progresser et son exploration de donjon où il faut combattre des monstres, le récit tire d'emblée pas mal d'influences des RPG pour poser un contexte axé fantasy. A partir de là, le scénario développe peu à peu un bakground bien spécifique qui ne cesse d'intriguer toujours plus, à commencer par ce que l'on comprend de la cité-labyrinthe où se déroulent les choses, Orario. Dans cette ville qui est la seule au monde à posséder un gigantesque donjon souterrain de ce type, nombre de dieux intrigués ont fini par descendre, renonçant à leurs pouvoirs pour fonder des Familias leur permettant de placer des aventuriers sous leur bénédiction. Ainsi dieux, humains et bien d'autres espèces (nains, elfes, hommes bêtes, filles-chats...) vivent-ils ensemble, souvent même sous le même toit dès lors qu'ils font partie de la même Familia. Nourris de la bénédiction du dieu qu'ils ont rejoint, et épaulés par la Guilde qui semble en place depuis très longtemps pour gérer les affaires du donjon, les aventuriers partent jour après jour dans les différents niveaux souterrains à la recherche de gloire, de fortune, d'un moyen de survivre...
C'est dans ce contexte que Bell, a rejoint la familia de la pétillante déesse Hestia, divinité impopulaire dont il est alors devenu le premier compagnon. Au début de l'aventure, c'est seul qu'il part à la conquête du Donjon qui s'annonce longue et difficile, mais bien évidemment l'un des enjeux sera d'installer à ses côtés d'autres visages familiers, dont certains (précisément 2 dans cette première saison) finiront par rejoindre la Familia d'Hestia aussi.
Au fil de son aventure, Bell va évidemment être amené à évoluer assez vite par certains aspects, et à découvrir de plus en plus de choses sur Orario, un lieu aux multiples caractéristiques. En même temps que lui, on découvre une cité certes mystérieuse, mais où se croisent toutes sortes d'espèces, où en plus de la guilde on trouve toutes sortes de commerces comme des tavernes et des forges, mais aussi des événements ponctuels comme la féria des monstres, et des quartiers sortant du lot comme le labyrinthique et fou quartier de Deidalos. Quand ils ne sont pas dans le Donjon, les personnages sont souvent amenés à s'entrecroiser en ces lieux où ils vivent, et il est intéressant de noter que les membres des Familias ne se limitent pas forcément aux aventuriers (par exemple, celle d'Héphaïstos est spécialisée dans la forge).
De même, on comprend au fil des épisodes que le Donjon est un lieu vraiment à part. En y combattant des monstres qui peuvent être très variés, il est possible de récupérer sur les cadavres des cristaux magiques et autres choses, pouvant être échangés contre de l'argent auprès de la Guilde... tandis que, bien sûr, les combats permettent aussi, comme dans un RPG, de progresser en expérience via ce qui est appelé le statut, une sorte de "tableau de compétences" auquel il faut aussi ajouter la magie, les sorts et les compétences particulières. Au tout début, Bell n'a que très peu d'expérience, forcément, ce qui lui vaudra plus des moqueries cruelles, mais rapidement il pourrait montrer des possibilités pour le moins insoupçonnées. Tellement insoupçonnées qu'elles pourraient vite attirer l'attention d'autres divinités...
Le récit installe rapidement (un peu trop parfois), mais plutôt efficacement, une palette de personnages assez riche, car Orario grouille décidément de monde et est très animée. En tête de ces personnages, il y a évidemment le duo Bell/Hestia, l'humain encore jeune et la déesse impopulaire à physique de lolita, mais aux seins généreux, qui forment un tandem pour le moins intéressant, tant on comprend vite qu'en peu de temps ils se sont déjà attachés l'un à l'autre. Enfin, surtout Hestia, heureuse d'avoir enfin un compagnon, et qui du coup se montre à la fois parfois trop jalouse, parfois inquiète à l'idée de le perdre et de retomber dans sa solitude, mais toujours désireuse de tout donner pour l'épauler comme il se doit. Sa demande folle à Héphaïstos en est une excellente preuve. A eux deux s'ajoutent pléthore d'autres personnages, bien sûr : la magnifique Aiz qui attire tous les regards, la petite porteuse prum Lili au parcours complexe voire assez triste et touchant, le jeune et brave forgeron Welf Crozzo tentant de s'extirper de son difficile héritage familial, Eina la calme et attentionnée responsable de Bell à la Guilde, la vive et gentille serveuse Syl ayant un faible pour notre héros, la mystérieuse et charismatique elfe Ryu au passé sombre et aux capacités hors normes, Anya la fille-chat qui n'a pas sa langue dans la poche, la naine Mama Mia qui tient l'auberge de la Fertile Maîtresse (qui deviendra un lieu de passage régulier pour Bell)... et de nombreux dieux, bien sûr, tels Héphaïstos l'amie forgeronne d'Hestia, Loki la déesse d'Aiz et planche à pain avec qui Hestia entretient une relation conflictuelle parfois très très puérile (ce qui entraîne des instants d'humour), Freya la déesse de la beauté aux desseins énigmatiques, ou encore l'ambigu Hermès qui montre un intérêt peu clair envers Bell... Les plus observateurs auront évidemment remarqué que pour tous ces dieux et pour certains noms d'aventurier et d'endroits, l'auteur original Omori s'est inspiré de divinités réelles extraites de religions diverses et variées.
En somme, l'univers qui s'installe dans DanMachi s'annonce très vite intéressant pour ses spécificités, prometteur dans ses nombreuses possibilités autour du Donjon et de la cité-labyrinthe, très vivant grâce à la multitude de personnages qui se croisent, s'entrecroisent ou font équipe tout en ayant parfois leur propre parcours/background (les membres de la Familia de Loki en tête, mais aussi Ryu par exemple)... Le petit monde imaginé par Omori est stimulant, et s'avère globalement bien retranscrit ici dans l'anime sur les plans visuel et sonore.
Déjà, il est bon de noter un vrai soin dans le casting japonais où chaque vois colle bien à son personnage, mais on peut également saluer le rendu très honnête du doublage français, où malgré quelques intonations fausses chaque comédien tâche de coller à son personnage, on pense au côté capricieux/enfantin d'Hestia, aux différentes facette de Bell ou au calme d'Aiz. Il en est de même pour les cris et bruitages des monstres, ou tout simplement pour les musiques qui sont bien souvent très immersives: suffisamment épiques quand la situation l'exige (dans le donjon, entre autres), ou dotées d'intonations très médiévales du plus bel effet lors de certaines scènes de vie quotidienne dans les rues d'Orario.
Visuellement, il faut justement noter en premier lieu un beau soin dans la retranscription de la cité-labyrinthe, de se forme ronde avec le Donjon en son centre, de ses rues, bâtiments et quartiers à l'architecture d'influences généralement occidentales/médiévales (pour l'instant) bien pensées... Vraiment, on aurait presque envie d'aller, nous aussi, parcourir cette ville animée, à la rencontre de ses nombreux personnages. A l'intérieur du Donjon, les choses sont également honnêtes. On reprochera éventuelle certains designs de monstres trop lisses et classiques, quand d'autres s'avèrent plus efficaces (celui du Minotaure en tête).
Reste le plan purement technique, où, par contre, on va du moyen au très bon. Comme souvent sur ce genre de série, on sent qu'un certain budget a été accordé au tout début pour faire forte impression, et à la toute fin, avec ici un dernier épisode qui envoie du pâte dans son affrontement collectif épique à souhait, intense, fluide, et doté de certains effets de caméra vraiment stylés. On peut aussi souligner la qualité de l'épisode 8 dans son affrontement lui aussi tendu et très prenant. Mais à côté de ça, difficile de ne pas remarquer que tout le milieu de la série, à certains moments, baisse en qualité d'animation, avec des designs un peu moins précis/denses et des mises en scène plus basiques.
Enfin, puisque l'on parle des designs, soulignons le très bon travail de Shigeki Kimoto dans sa réappropriation des déjà excellents designs initiaux de Yasuda: le chara designer de l'anime a visiblement cru bon d'arrondir légèrement le trait de Yasuda pour lui amener un charme supplémentaire, ce qui fonctionne particulièrement bien, et pourra même ravis une tranche de fans dans diverses petits séquences fan-service qui sont notamment bien servie par notre chère Hestia.
Alors, la saison de DanMachi, une réussite ? Eh bien, sur certains points, assurément oui... mais malheureusement, la série connaît une grosse limite. On a bien pu évoquer certaines carences techniques, mais le problème le plus embêtant se trouve ailleurs...
C'est quelque chose que, lors de mon premier visionnage de l'anime (avant la sorte du light novel en France), je ressentais déjà: cette saison va vite, très vite, on sent que pas mal de choses sont occultées, et cela m'avait déjà empêché, à l'époque, de profiter pleinement de cet univers pourtant très chouette. Et c'est une impression qui se confirme largement quand on revoir cette première saison après lu le light novel: qu'est-ce que c'est rushé ! La raison ? Eh bien, étant donné que les 5 premiers romans forment en quelque sorte une première grande partie d'introduction, le staff a visiblement cru bon d'adapter ces 5 romans en seulement 13 épisodes. Il en résulte pas mal de coupures, chose certes commune à quasiment toutes les adaptations de light novels de ce genre (des séries comme Re:Zero ou Overlord ont aussi ce genre de coupures), mais ici cela se ressent beaucoup trop. On peut déjà regretter l'absence de tout un tas de petits développements relationnels entre les personnages, mais il y a surtout de quoi hurler quand on voit que l'intégralité du 4e roman a été adaptée en même pas un épisode (l'épisode 9) ! Sans être le volume le plus prenant du light novel, il s'agit tout de même de celui introduisant et développant un personnage de premier plan en la personne de Welf, or adapter tout ça en même pas 20 minutes fait que tout le background de l'apprenti forgeron est complètement expédié, et que dans les épisodes suivants on ressent peu d'attachement pour lui (alors que c'est tout le contraire dans le light novel).
Au final, cette première saison de DanMachi constitue assurément un bon petit divertissement: l'univers imaginé par le romancier d'origine est bourré de charme, de qualités et de possibilités, sur le plan technique l'ambiance est là et certains moments en jettent comme il se doit, et on prend tout simplement facilement plaisir à suivre le tout... mais adapter en si peu d'épisodes 5 romans complets était un pari impossible qui se ressent beaucoup à l'arrivée, l'impression de rush étant très souvent présente. C'est vraiment dommage, car au vu de la richesse de l'oeuvre d'origine, il est difficile de ne pas se dire que cette première saison, tout aussi divertissante soit-elle, aurait pu être largement meilleure. Reste que la saga DanMachi est loin d'être achevée en animation: après une adaptation animée en 2017 du spin-off Sword Oratoria centrée sur Aiz et la Familia de Loki (et sur laquelle nous allons très bientôt revenir), et le film Arrow of The Orion qui contait une histoire inédite en 2019, le light novel d'Omori a connu une saison 2 l'année dernière, et verra sa saison 3 débarquer cet automne. Au vu du contenu toujours plus intense des romans que ces deux saisons suivantes adaptent, il y a de quoi espérer une adaptation supérieure d'un cran.
Dès l'année de son lancement au Japon, le light novel connaît une adaptation manga dessinée par Kunieda, et qui, elle aussi, est publiée en France par les éditions Ototo depuis septembre 2017. Désormais achevée au Japon au bout de 10 volumes, cette version manga connaît toutefois depuis 2019 une suite dessinée par un autre mangaka, Taisei Yamachi, qui fort logiquement adapte les romans suivants.
Mais avant l'arrivée de ces deux formats papier, DanMachi s'est fait connaître chez nous par sa première saison animée, une adaptation diffusée chez nous sur Viewster en 2015 en simulcast, et sortie en DVD & Blu-ray l'année suivante chez Black Box. Depuis, celle-ci a également rejoint le catalogue de la plateforme Wakanim, et a aussi pu être vue sur Netflix même si elle n'y est apparemment plus disponible actuellement.
Initialement diffusée au Japon du 4 avril au 27 juin 2015, cette première saison de 13 épisodes (sans compter l'OAV purement fan-service sortie dans son pays en décembre 2016) a été produite par le studio J.C. Staff, studio bien connu que l'on retrouve derrière bon nombre d'animes, parmi lesquels Utena, Excel Saga, Azumanga Daioh, Shakugan no Shana, A Certain Magical Index, Bakuman, Food Wars!, Prison School, High Score Girl, Do You Love Your Mom and Her Two-Hit Multi-Target Attacks?... On pourrait continuer longtemps la liste pour ce studio très habitué aux adaptations de manga et de light novel.
La réalisation a été confiée à Yoshiki Yamakawa, à qui l'on doit notamment aussi High Score Girl, Hatsukoi Limited ou encore B - The Beginning. Celui-ci s'est basé sur un script de Hideki Shirane, un nom vu, entre autres, au scénario des séries Date a Live, Hayate the Combat Butler et Queen's Blade Rebellion. Shigeki Kimoto fut chargé d'adapter pour l'animation le character design d'origine de Suzuhito Yasuda, cet homme plus connu aux postes d'animateur ayant alors signé là son tout premier chara design (et quasiment toujours unique à ce jour, si l'on excepte Sky Girls). Enfin, on peut aussi dire que l'on trouve aux compositions musicales Keiji Inai, dont on a également pu entendre le travail sur Btooom, Alderamin on the Sky, Magical Girl Site, Do You Love Your Mom and Her Two-Hit Multi-Target Attacks?, ou certains jeux vidéos comme Gran Turismo 5 et 6.
Dans un monde fantastique, Orario est une cité-labyrinthe réputée pour sa cohabitation entre les dieux, les humains et les autres espèces, mais aussi pour le Donjon, une vaste étendue souterraine, divisée en de nombreux niveaux s'enfonçant dans le sol, et au fil desquels surgissent des monstres de plus en plus forts. Cet endroit mystérieux et un peu labyrinthique ne manque pas d'attirer un grand nombre d'aventuriers désireux de l'explorer. Pour cela, lesdits aventuriers peuvent se placer sous la protection d'un Dieu, au sein de ce qui est appelé une Familia. L'objectif des Dieux ? Tout simplement tuer leur ennui, c'est bien pour ça qu'ils sont descendus dans le monde inférieur, tout en s'interdisant d'utiliser leurs pouvoirs et de pénétrer eux-mêmes dans le Donjon.
Bell Cranel, jeune garçon aux cheveux blancs sortant tout juste de l'enfance, est récemment devenu le tout premier "enfant" de la déesse Hestia, et grâce à sa bénédiction, il part explorer le Donjon avec la fougue de la jeunesse... et, surtout, son inexpérience. Car alors qu'il rêve de rencontrer dans ce donjon des filles à sauver, c'est lui qui, quand un Minotaure surgit devant lui, est secouru in extremis par une sublime et puissante guerrière blonde et fine. Elle s'appelle Aiz Wallenstein, elle fait partie de la familia de Loki... et Bell est tombé instantanément en admiration complète devant elle. Galvanisé par sa rencontre avec cette beauté inaccessible, il donnera son maximum pour explorer le donjon ainsi que la cité d'Orario. Mais les dangers seront peut-être plus nombreux qu'ils ne le pensent, et ne viendront pas uniquement du Donjon...
Ici, tout comme dans le roman ou dans le manga, l'aventure commence donc par l'incursion de Bell Cranel dans un niveau du Donjon visiblement trop élevé pour lui. Il ne doit son salut qu'à l'arrivée d'Aiz, qui réduit à néant la créature, pendant que lui, trop apeuré, s'enfuit à toutes jambes sans même remercier la jeune femme. Mais dans sa fuite, il prend conscience d'une chose : la beauté et la force d'Aiz l'ont subjugué au point qu'il est immédiatement tombé amoureux d'elle. Et c'est avec une volonté de devenir digne d'elle qu'il continuera désormais de progresser en tant qu'aventurier. Ce tout début de série installe alors sur le vif les toutes premières étapes d'un univers qui ne va ensuite cesser de s'enrichir.
Avec ses aventuriers qui doivent progresser et son exploration de donjon où il faut combattre des monstres, le récit tire d'emblée pas mal d'influences des RPG pour poser un contexte axé fantasy. A partir de là, le scénario développe peu à peu un bakground bien spécifique qui ne cesse d'intriguer toujours plus, à commencer par ce que l'on comprend de la cité-labyrinthe où se déroulent les choses, Orario. Dans cette ville qui est la seule au monde à posséder un gigantesque donjon souterrain de ce type, nombre de dieux intrigués ont fini par descendre, renonçant à leurs pouvoirs pour fonder des Familias leur permettant de placer des aventuriers sous leur bénédiction. Ainsi dieux, humains et bien d'autres espèces (nains, elfes, hommes bêtes, filles-chats...) vivent-ils ensemble, souvent même sous le même toit dès lors qu'ils font partie de la même Familia. Nourris de la bénédiction du dieu qu'ils ont rejoint, et épaulés par la Guilde qui semble en place depuis très longtemps pour gérer les affaires du donjon, les aventuriers partent jour après jour dans les différents niveaux souterrains à la recherche de gloire, de fortune, d'un moyen de survivre...
C'est dans ce contexte que Bell, a rejoint la familia de la pétillante déesse Hestia, divinité impopulaire dont il est alors devenu le premier compagnon. Au début de l'aventure, c'est seul qu'il part à la conquête du Donjon qui s'annonce longue et difficile, mais bien évidemment l'un des enjeux sera d'installer à ses côtés d'autres visages familiers, dont certains (précisément 2 dans cette première saison) finiront par rejoindre la Familia d'Hestia aussi.
Au fil de son aventure, Bell va évidemment être amené à évoluer assez vite par certains aspects, et à découvrir de plus en plus de choses sur Orario, un lieu aux multiples caractéristiques. En même temps que lui, on découvre une cité certes mystérieuse, mais où se croisent toutes sortes d'espèces, où en plus de la guilde on trouve toutes sortes de commerces comme des tavernes et des forges, mais aussi des événements ponctuels comme la féria des monstres, et des quartiers sortant du lot comme le labyrinthique et fou quartier de Deidalos. Quand ils ne sont pas dans le Donjon, les personnages sont souvent amenés à s'entrecroiser en ces lieux où ils vivent, et il est intéressant de noter que les membres des Familias ne se limitent pas forcément aux aventuriers (par exemple, celle d'Héphaïstos est spécialisée dans la forge).
De même, on comprend au fil des épisodes que le Donjon est un lieu vraiment à part. En y combattant des monstres qui peuvent être très variés, il est possible de récupérer sur les cadavres des cristaux magiques et autres choses, pouvant être échangés contre de l'argent auprès de la Guilde... tandis que, bien sûr, les combats permettent aussi, comme dans un RPG, de progresser en expérience via ce qui est appelé le statut, une sorte de "tableau de compétences" auquel il faut aussi ajouter la magie, les sorts et les compétences particulières. Au tout début, Bell n'a que très peu d'expérience, forcément, ce qui lui vaudra plus des moqueries cruelles, mais rapidement il pourrait montrer des possibilités pour le moins insoupçonnées. Tellement insoupçonnées qu'elles pourraient vite attirer l'attention d'autres divinités...
Le récit installe rapidement (un peu trop parfois), mais plutôt efficacement, une palette de personnages assez riche, car Orario grouille décidément de monde et est très animée. En tête de ces personnages, il y a évidemment le duo Bell/Hestia, l'humain encore jeune et la déesse impopulaire à physique de lolita, mais aux seins généreux, qui forment un tandem pour le moins intéressant, tant on comprend vite qu'en peu de temps ils se sont déjà attachés l'un à l'autre. Enfin, surtout Hestia, heureuse d'avoir enfin un compagnon, et qui du coup se montre à la fois parfois trop jalouse, parfois inquiète à l'idée de le perdre et de retomber dans sa solitude, mais toujours désireuse de tout donner pour l'épauler comme il se doit. Sa demande folle à Héphaïstos en est une excellente preuve. A eux deux s'ajoutent pléthore d'autres personnages, bien sûr : la magnifique Aiz qui attire tous les regards, la petite porteuse prum Lili au parcours complexe voire assez triste et touchant, le jeune et brave forgeron Welf Crozzo tentant de s'extirper de son difficile héritage familial, Eina la calme et attentionnée responsable de Bell à la Guilde, la vive et gentille serveuse Syl ayant un faible pour notre héros, la mystérieuse et charismatique elfe Ryu au passé sombre et aux capacités hors normes, Anya la fille-chat qui n'a pas sa langue dans la poche, la naine Mama Mia qui tient l'auberge de la Fertile Maîtresse (qui deviendra un lieu de passage régulier pour Bell)... et de nombreux dieux, bien sûr, tels Héphaïstos l'amie forgeronne d'Hestia, Loki la déesse d'Aiz et planche à pain avec qui Hestia entretient une relation conflictuelle parfois très très puérile (ce qui entraîne des instants d'humour), Freya la déesse de la beauté aux desseins énigmatiques, ou encore l'ambigu Hermès qui montre un intérêt peu clair envers Bell... Les plus observateurs auront évidemment remarqué que pour tous ces dieux et pour certains noms d'aventurier et d'endroits, l'auteur original Omori s'est inspiré de divinités réelles extraites de religions diverses et variées.
En somme, l'univers qui s'installe dans DanMachi s'annonce très vite intéressant pour ses spécificités, prometteur dans ses nombreuses possibilités autour du Donjon et de la cité-labyrinthe, très vivant grâce à la multitude de personnages qui se croisent, s'entrecroisent ou font équipe tout en ayant parfois leur propre parcours/background (les membres de la Familia de Loki en tête, mais aussi Ryu par exemple)... Le petit monde imaginé par Omori est stimulant, et s'avère globalement bien retranscrit ici dans l'anime sur les plans visuel et sonore.
Déjà, il est bon de noter un vrai soin dans le casting japonais où chaque vois colle bien à son personnage, mais on peut également saluer le rendu très honnête du doublage français, où malgré quelques intonations fausses chaque comédien tâche de coller à son personnage, on pense au côté capricieux/enfantin d'Hestia, aux différentes facette de Bell ou au calme d'Aiz. Il en est de même pour les cris et bruitages des monstres, ou tout simplement pour les musiques qui sont bien souvent très immersives: suffisamment épiques quand la situation l'exige (dans le donjon, entre autres), ou dotées d'intonations très médiévales du plus bel effet lors de certaines scènes de vie quotidienne dans les rues d'Orario.
Visuellement, il faut justement noter en premier lieu un beau soin dans la retranscription de la cité-labyrinthe, de se forme ronde avec le Donjon en son centre, de ses rues, bâtiments et quartiers à l'architecture d'influences généralement occidentales/médiévales (pour l'instant) bien pensées... Vraiment, on aurait presque envie d'aller, nous aussi, parcourir cette ville animée, à la rencontre de ses nombreux personnages. A l'intérieur du Donjon, les choses sont également honnêtes. On reprochera éventuelle certains designs de monstres trop lisses et classiques, quand d'autres s'avèrent plus efficaces (celui du Minotaure en tête).
Reste le plan purement technique, où, par contre, on va du moyen au très bon. Comme souvent sur ce genre de série, on sent qu'un certain budget a été accordé au tout début pour faire forte impression, et à la toute fin, avec ici un dernier épisode qui envoie du pâte dans son affrontement collectif épique à souhait, intense, fluide, et doté de certains effets de caméra vraiment stylés. On peut aussi souligner la qualité de l'épisode 8 dans son affrontement lui aussi tendu et très prenant. Mais à côté de ça, difficile de ne pas remarquer que tout le milieu de la série, à certains moments, baisse en qualité d'animation, avec des designs un peu moins précis/denses et des mises en scène plus basiques.
Enfin, puisque l'on parle des designs, soulignons le très bon travail de Shigeki Kimoto dans sa réappropriation des déjà excellents designs initiaux de Yasuda: le chara designer de l'anime a visiblement cru bon d'arrondir légèrement le trait de Yasuda pour lui amener un charme supplémentaire, ce qui fonctionne particulièrement bien, et pourra même ravis une tranche de fans dans diverses petits séquences fan-service qui sont notamment bien servie par notre chère Hestia.
Alors, la saison de DanMachi, une réussite ? Eh bien, sur certains points, assurément oui... mais malheureusement, la série connaît une grosse limite. On a bien pu évoquer certaines carences techniques, mais le problème le plus embêtant se trouve ailleurs...
C'est quelque chose que, lors de mon premier visionnage de l'anime (avant la sorte du light novel en France), je ressentais déjà: cette saison va vite, très vite, on sent que pas mal de choses sont occultées, et cela m'avait déjà empêché, à l'époque, de profiter pleinement de cet univers pourtant très chouette. Et c'est une impression qui se confirme largement quand on revoir cette première saison après lu le light novel: qu'est-ce que c'est rushé ! La raison ? Eh bien, étant donné que les 5 premiers romans forment en quelque sorte une première grande partie d'introduction, le staff a visiblement cru bon d'adapter ces 5 romans en seulement 13 épisodes. Il en résulte pas mal de coupures, chose certes commune à quasiment toutes les adaptations de light novels de ce genre (des séries comme Re:Zero ou Overlord ont aussi ce genre de coupures), mais ici cela se ressent beaucoup trop. On peut déjà regretter l'absence de tout un tas de petits développements relationnels entre les personnages, mais il y a surtout de quoi hurler quand on voit que l'intégralité du 4e roman a été adaptée en même pas un épisode (l'épisode 9) ! Sans être le volume le plus prenant du light novel, il s'agit tout de même de celui introduisant et développant un personnage de premier plan en la personne de Welf, or adapter tout ça en même pas 20 minutes fait que tout le background de l'apprenti forgeron est complètement expédié, et que dans les épisodes suivants on ressent peu d'attachement pour lui (alors que c'est tout le contraire dans le light novel).
Au final, cette première saison de DanMachi constitue assurément un bon petit divertissement: l'univers imaginé par le romancier d'origine est bourré de charme, de qualités et de possibilités, sur le plan technique l'ambiance est là et certains moments en jettent comme il se doit, et on prend tout simplement facilement plaisir à suivre le tout... mais adapter en si peu d'épisodes 5 romans complets était un pari impossible qui se ressent beaucoup à l'arrivée, l'impression de rush étant très souvent présente. C'est vraiment dommage, car au vu de la richesse de l'oeuvre d'origine, il est difficile de ne pas se dire que cette première saison, tout aussi divertissante soit-elle, aurait pu être largement meilleure. Reste que la saga DanMachi est loin d'être achevée en animation: après une adaptation animée en 2017 du spin-off Sword Oratoria centrée sur Aiz et la Familia de Loki (et sur laquelle nous allons très bientôt revenir), et le film Arrow of The Orion qui contait une histoire inédite en 2019, le light novel d'Omori a connu une saison 2 l'année dernière, et verra sa saison 3 débarquer cet automne. Au vu du contenu toujours plus intense des romans que ces deux saisons suivantes adaptent, il y a de quoi espérer une adaptation supérieure d'un cran.