Chronique animation - Détective Conan - Film 10 : Le requiem des détectives- Actus manga
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Dvd Chronique animation - Détective Conan - Film 10 : Le requiem des détectives

Jeudi, 21 Mai 2020 à 17h00 - Source :Chronique Animation

Les films Détective Conan ayant commencé à être produits en 1997 au rythme d'un métrage par an, 2006 marqua logiquement le dixième volet cinématographique de la licence. Un chiffre important à l'époque, même s'il peut paraître aujourd'hui désuet puisque la vingtaines de longs-métrages a été dépassée.

C'est donc le 12 avril 2006 que sort, dans les salles obscures du Japon, le film Meitantei Conan : Tanteitachi no Requiem. Un titre assez équivoque qui, pour marquer le cap des 10 films, promet d'emblée la réunion des grands détectives de la licence... et même de tout l'univers de Goshô Aoyama. A la réalisation, nous retrouvons Yasuichiro Yamamoto, pour la troisième fois consécutive. En revanche, l'écriture du scénario a amené un nouveau venu au sein des longs-métrages Détective Conan : Hiroshi Kashiwabara, un scénariste qui a énormément travaillé sur la licence Lupin III, et qui a aussi signé l'intrigue de 17 épisodes de la série animée Conan. Autre particularité de son CV, son passage sur la série animée Cat's Eye, montrant que le scénariste est un habitué des œuvres de voleurs charismatiques.

Chez nous, c'est dans la première vague de métrages éditée par Black Box que paraît pour la première fois cette dixième production, sous le titre Détective Conan : Le requiem des détectives.


Une affaire contre la montre

Avec Conan, Ren et les Detective Boys, Kogoro Mouri est invité par un client à l'identité mystérieuse, dans un parc d'attraction pour y passer la journée en tant que VIP. Pendant que ceux qui accompagnent le détective endormi profitent des festivités, Kogoro est invité à résoudre une affaire... lui et Conan. Rapidement, l'annonce de l'enquête tourne au cauchemar : Les montres VIP remises au détective et ceux qui l'accompagnent sont de véritables bombes à retardement, qui exploseront si l'affaire n'est pas résolue avant 22h, le soir même. Les vies des deux détectives mais aussi de Ran et des Detective Boys sont en danger. Kogoro et Conan vont alors mener l'enquête chacun de leur côté. Face à la complexité de celle-ci, des alliés de taille viendront faire office de renforts.


Le requiem du fan-service

Nous l'avons dit, le simple titre du film semblait indiquer la volonté d'une apothéose pour marquer le cap des dix films, et de presque une décennie de parution annuelle des longs-métrages Conan. Les affiches promotionnelles parlent pour elles-mêmes : Parmi les guests, Heiji et Kaito Kid sont présents, mais pas que. L'intervenant le plus surprenant de cette histoire n'est pas issu de la série que nous connaissons, mais d'une œuvre œuvre de l'univers de Goshô Aoyama, l'auteur de Détective Conan. Sur la forme, c'est une initiative appréciable, les récits du mangaka se faisant souvent écho, et étant des miroirs les uns des autres.

Caresser le fan dans le sens du poil... Voilà qui semblait donc être le leitmotiv derrière ce dixième film, de manière logique pour le dixième métrage. Seulement, ce rassemblement de tant de personnages impliquait une écriture fine dans le processus scénaristique, afin de garantir une aventure aussi cohérente que prenante tout le long, ce qui n'est pas spécialement le cas.


Le mélange des intrigues

Ainsi, au fil du film, bien des personnages apparaissent, quitte à parfois avoir droit à leurs propres arcs scénaristiques. L'idée est alors de regrouper ces différents fils rouge en un seul point, celui de l'enquête clé de cette histoire, soit un procédé qui aurait pu se révéler efficace s'il avait été manié avec plus de maestria. Le problème dans Le requiem des détectives, c'est que l'équilibre entre les intrigues de ces personnages a bien du mal à être dosé. Si Conan et Heiji sont les figures majeures de cette affaire, ceux qui l'entourent sont relégués parfois au rang de simples soutiens, voire pire : de deus ex-machina ou de faire valoir ! Le final du film est d'ailleurs un excellent exemple. Si ce climax est bien intégré, car survenant en plein moment de calme dans ce qu'on pense être les dernières secondes avant le générique de fin, sa résolution est plutôt grotesque, misant sur la présence d'un personne très apprécié de l'univers Conan, sans se soucier d'une quelconque cohérence scénaristique. Un type de facilité qu'on trouve à plusieurs reprises dans le film, y compris dans l'arc autour de Ran et des Detective Boys qui est très anecdotique, là où une véritable intensité de tous les instants aurait pu être entretenue étant donné les importants enjeux du film.


Et l'affaire, alors ?

Tout ce qui entoure l'enquête principale du film est donc appréciable sous l'angle du fan, mais en réelle demi-teinte si on se montre un poil pointilleux en ce qui concerne l'écriture globale. Pourtant, tout ceci enrobe une affaire des plus intéressantes, dont la particularité est d'être lancée via de maigres indices qui aboutiront à une enquête de plus en plus importante, mêlée à plusieurs moments d'action bien intégré. La résolution, d'ailleurs, a le mérite de ne pas faire dans un spectaculaire forcé, la confrontation avec le coupable étant intense comme il se doit, sans trop en faire. Une réussite qu'on doit aussi à l'aura de ce final et aux probables inspirations du scénariste : Hiroshi Kashiwabara, un homme qui a beaucoup écrit pour le pan animé de la licence Lupin III, semble puiser dans l’œuvre de Monkey Punch, notamment parce que le film se dote de sa propre Fujiko Mine, en grande partie responsable de l'efficacité du climax du métrage.

Bien entendu, c'est aussi par les figures présentes que le déroulement de l'affaire de révèle très plaisant à suivre. Le duo formé par Conan et Heiji constitue un petit caviar dont on ne se lasse jamais, tandis que le troisième détective en lice (en excluant Kogoro qui mène sa propre enquête) apporte un zeste de fraîcheur plus que bienvenue. Un petit mot sur Kogoro, d'ailleurs... Si le film cherche à nous faire croire à une nouvelle bonne exploitation de « Mouri l'endormi », notamment via une scène excellente avec Eri tant elle met en exergue l'amour si complexe entre le détective et sa femme, le pay-off est un gâchis monumental, la casquette de comic-relief de Kogoro lui retombant dessus immédiatement.


Anniversaire amer

Détective Conan : Le requiem des détectives n'est pas un mauvais film à proprement parler. Il propose une enquête globalement intéressante, de bonnes scènes (notamment le passage « women power » qui a de quoi faire pâlir de jalousie Avengers Endgame), et l'intervention de personnages variés. Seulement, l'écriture n'est pas à la hauteur des promesses du métrages : Celle-ci est parfois hasardeuse, teintée de facilités, et ne joue pas assez efficacement ni assez subtilement avec tout le casting, sans compter quelques petits problèmes de rythme par moment. On ne pourrait qualifier ce dixième métrage de mauvais puisqu'il reste divertissant avec son lot de petits moments réussis, mais sans doute est-il à considérer comme l'un des plus faiblards parmi la dizaine de premiers métrages.

L'avis du chroniqueur
Takato

Jeudi, 21 Mai 2020
11.5 20

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