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Dvd Chronique animation - Détective Conan - Film 9 : Stratégie en profondeur

Dimanche, 17 Mai 2020 à 18h00 - Source :Chronique Animation

Le rituel du film annuel de Détective Conan a, évidemment, fait mouche en 2005. Aussi, le neuvième long-métrage de la licence paraît dans les salles obscures du Japon le 9 avril 2005, prenant pour titre Meitantei Conan : Suiheisenjô no Strategy. Et qui dit nouveau film dit nouvelle idée d'intrigue : Après un 8e métrage autour de Kaito Kid et d'une situation catastrophe en avion, notre détective en culotte courte et ses camarades font face à des meurtres en pleine mer, sur un yacht luxueux.

En France, le film sort dans la première vague proposée par les éditions Black Box, tout début janvier 2020, sous le titre Détective Conan : Stratégie en profondeur.

Côté staff, Yasuichiro Yamamoto signe sa deuxième direction sur un film de la franchise. Après un précédent volet plus faiblard que ceux que nous avions connu jusqu'ici, c'était l'occasion pour lui de se rattraper un poil. A côté de lui, on ne présente plus celui qui est à l'écriture du scénario : Le regrette Kazunari Kôchi, scénariste majeur des films Conan (et qui a écrit plus d'une soixantaine d'épisodes de la série animée principale, rappelons-le).


Affaire en haute mer

15 années auparavant coulait un navire, après avoir heurté un iceberg. A la discrétion de tous, son commandant était assassiné, et le bateau sombrait avec la vérité du meurtre.

Des années plus tard, grâce à la riche famille de Sonoko, cette dernière accompagnée de Conan, Ran, Kogoro, mais aussi le professeur Agasa et les Detective Boys, embarquent sur un yacht de première classe, pour une croisière de haute volée. Tout semble se dérouler pour le mieux, quand Sonoko devient la cible d'un agresseur, tandis qu'une des convives principaux est assassinée, et son conjoint disparaît. Peu de temps avant, un autre homme, lié à la compagnie maritime organisant la croisière, mourrait dans un accident de voiture. Tous ces événements pourrait-ils être liés ?


La mer, cadre inédit du film

Les longs-métrages Détective Conan ont, petit à petit, cherché à faire toujours plus dans le grand spectacle cinématographique, comme s'il y avait la recherche d'une formule idéale pour les aventures du petit détective dans les salles obscures. Après des tours jumelles en proie à l'explosion dans le cinquième film, l'inspiration du film de samouraï dans le septième, et un atterrissage d'urgence dans le huitième, c'est sur un yacht de luxe, en pleine mère donc, que nous propulse cette neuvième production. Forcément, tout film catastrophe maritime rappelle aujourd'hui le Titanic de James Cameron, ce qui amène forcément un clin d'oeil dès les toutes premières minutes. Dès lors, on comprend facilement où Yasuichiro Yamamoto veut en venir dans le deuxième métrage qu'il dirige : L'idée sera certainement de conclure l'aventure sur un naufrage explosif, si bien que confirmer cette direction du scénario n'est pas vraiment de l'ordre du spoil, mais plus du bon sens.

Prévisible, certes, mais comment est traitée la chose ? Là où le scénario catastrophe du film précédent pouvait paraître totalement forcé, on apprécie qu'ici, le climax se marie très bien avec l'enquête principale de l'histoire. Plus que simplement nous tenir en haleine pas ses enjeux, l'act final du film intègre des chamboulements à l'histoire et fait vibrer le spectateur sur deux tableaux : le naufrage en lui-même, et les révélations qui ont lieu en parallèle. Un mélange des plus réussis, qui tend à prouver que Détective Conan peut totalement faire dans le grand spectacle s'il y a une matière scénaristique exploitée à côté.


Une affaire plus complexe qu'il n'y paraît

En terme de mécanique d'enquête, le scénario de Kazunari Kôchi choisit de présenter très rapidement le meurtrier. Le spectateur est donc au parfum d'une information clé que les personnages devront découvrir par eux-même, soit une autre manière de raconter une investigation. Le procédé en lui-même est efficace, car ce sont des meurtres bien distincts, voire sans lien entre eux de prime abord, qui ont lieu. Voilà qui donne une certaine complexité à l'ensemble en ce qui concerne le travail d'enquête que doit effectuer Conan. Et, en réalité, c'est sur un autre pan que le long-métrage s'avère réussi de ce côté : sa manière de nous surprendre. Car en nous montrant rapidement le meurtrier, on serait tenté de nous reposer sur nos lauriers, et attendre simplement la résolution faisant tomber le masque d'un assassin dont nous connaissions l'identité bien avant. Sauf que, et nous n'en dirons pas trop à ce sujet, le scénario se montre un poil plus surprenant que ça. Il y a de quoi se faire avoir dans ce film, et ce jusqu'aux dernières minutes, soit tout l'inverse du métrage précédent où l'enquête était d'une facilité déconcertante, et un élément purement secondaire du récit.


Kogoro l'endormi, mais Kogoro l'aguerri

Parfois, dans le manga Détective Conan, il arrive que Goshô Aoyama fasse de Kogoro autre chose qu'un outil de résolution, et cherche même à le sortir de son rôle de comic-relief lourdingue pour en faire un personnage charismatique. Le deuxième film avait légèrement entrepris la chose, et voilà que ce neuvième métrage réitère de bien belle manière, avec plus d'impact. Encore une fois, pas question pour nous de vous gâcher la surprise, mais c'est le procédé qui nous interpelle particulièrement.

Car si Kogoro n'en loupe pas une dans « Stratégie en profondeur », tous ses écarts paraissent plus forcé qu'à l'accoutumée. Kogoro est un coureur de jupons graveleux, mais ne joue-t-il pas double jeu ? Passé un certain cap, quelques éléments nous mettent la puce à l'oreille. Le climax vient honorer ces doutes et, à la manière du scénario qui surprend par ses résolutions, le détective surprend par son esprit. Au final, Conan n'est pas l'unique protagoniste du film : Kogoro l'est aussi, et quel bonheur de le voir si bien mis à l'honneur !


Du côté des personnages...

Comme chaque affaire du manga (ou presque) apporte un petit quelque chose sur le casting du récit, chaque film a plus ou moins tenté une approche sur un ou plusieurs personnages. Le premier métrage mettait à l'honneur le fil rouge incassable entre Ran et Shinichi, le second l'amour distant mais puissant entre Kogoro et Eri... Deux idées de nouveaux présentes dans cette neuvième production.

La relation principale de l’œuvre, très souvent présente dans les long-métrages, est ici représentant sous un angle nostalgique. L'idée est de montrée la solidité de l'amour entre Ran et Shinichi depuis l'enfance, ce qui amène tant de toutes petites facilités de scénario qu'un traitement un poil poétique de la relation, en la mettant en parallèle avec l'épreuve du temps. Le focus sur la relation de Kogoro est plus subtil, et se suffit en réalité avec une seule tirade de toute l'aventure. Mais cela suffit à donner du sens à toutes les actions du détective, ce qui confirme que ce dernier fait preuve d'une véritable sagesse dès lors qu'il y a un rapport à ceux qu'il aime. C'est simple dans l'idée, peut-être même naïf diront certains, mais c'est une sincérité des personnages qu'on aime retrouver dans la licence.


Croisière de haut volée

Si le huitième film avait pu nous décevoir, le bilan de ce neuvième métrage est bien plus positif. Le scénario s'avère surprenant et s'appuie en partie sur un excellent Kogoro, l'écriture romantique est plaisante, et le concept de la croisière qui ne s'amuse pas bien porté jusqu'au bout, sans que la dimension action paraisse trop forcée. Nous sommes donc sur un métrage positif dans la globalité, et on aimerait que les suivants conservent au moins cette qualité.

L'avis du chroniqueur
Takato

Dimanche, 17 Mai 2020
14.5 20

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